Ni la carotte ni le bâton ne fonctionnent pour convaincre les manifestants de quitter Ottawa
Les annonces de Doug Ford et de Justin Trudeau n’ont pas eu un grand effet
Nora T. Lamontagne et Erika Aubin
Rien n’y fait pour convaincre les manifestants de partir d’Ottawa, ni l’entrée en vigueur de l’état d’urgence fédéral ni la levée de la plupart des mesures sanitaires en Ontario.
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Lundi, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé la fin progressive des restrictions pour les rassemblements et l’abolition du passeport sanitaire en Ontario à partir du premier mars.

Il s’agissait là de deux des nombreuses revendications des jusqu’au-boutistes du « convoi de la liberté », qui occupent Ottawa depuis maintenant 18 jours.
L'annonce de Doug Ford sur la levée (prochaine) du passeport vaccinal est accueillie par les klaxons. https://t.co/1XzKEXzoMC
— Nora T. Lamontagne (@noradelamontagn) February 14, 2022
Doug Ford a toutefois insisté sur le fait que sa décision était « basée sur la science » et qu’elle avait été prise « non pas à cause de ce qui se passe à Ottawa et à Windsor ».
C’est l’euphorie devant le parlement. #FreedomConvoy2022 #ottawa pic.twitter.com/sI0wcv1ld0
— Nora T. Lamontagne (@noradelamontagn) February 14, 2022
Peu importe la raison, plusieurs camionneurs considèrent cette décision comme « un pas dans la bonne direction ». Sauf qu’aucun n’y voit une raison de lever le siège.
« Je suis là pour me battre pour tous les Canadiens, pas juste pour les Ontariens. Alors je dirai bravo seulement le jour où le fédéral décidera de retirer toutes [les obligations vaccinales], partout », affirme l’Ontarien Andrew Broe, stationné à un jet de pierre du Parlement depuis le jour un.

« Ils n’ont encore rien dit sur l’obligation d’être vacciné pour voyager à l’international, et mon mari [camionneur] a perdu son emploi à cause de ça », ajoute Anita Doppenberg, de la cabine de son camion.
Les grands moyens

Pendant ce temps, les autorités tentaient par tous les moyens de déloger les protestataires, notamment avec le recours historique du gouvernement fédéral à Loi sur les mesures d’urgence.
« Ils sont coincés. Ils essaient d’utiliser la peur pour faire débloquer les choses, mais ça ne fait pas peur à beaucoup de monde ici », croit Marie « Eye », une Québécoise bénévole qui distribuait du café aux passants.
- Écoutez Benoît Dutrizac et Richard Martineau sur QUB radio:
La Ville d’Ottawa a aussi obtenu une nouvelle injonction qui interdit aux manifestants d’allumer des feux, de lancer des feux d’artifice ou de laisser tourner un moteur au ralenti, s’ajoutant à celle qui bannit les bruits de klaxon.
Loin de se décourager, ils étaient plutôt de bonne humeur lundi et n’en avaient que faire de ces injonctions que les policiers ont de toute façon de la difficulté à faire respecter depuis le début.
Des petits nouveaux

Par ailleurs, au moins une dizaine de camions ont été déplacés sous escorte policière jusqu’à la rue Wellington, devant le parlement, où ils se sont stationnés.
L’organisation du convoi et le maire d’Ottawa, Jim Watson, avaient convenu dimanche d’autoriser ces déplacements pour épargner la qualité de vie des Ottaviens des quartiers résidentiels assiégés.
« Notre objectif a toujours été d’arriver [jusqu’ici] », a témoigné Anita Doppenberg, qui s’habituait à sa nouvelle vue sur la colline Parlementaire.
- Écoutez l’entrevue d’Alain Babineau, Sergent d’état-major retraité de la GRC
– Avec Agence QMI et Anne Caroline Desplanques