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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

La fois où René Lévesque a appuyé une université aux «îles Moukmouk»

Il y a 40 ans, Rémy Trudel devenait le premier recteur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

René Lévesque
René Lévesque PHOTO LEOPOLD ROUSSEAU / LES ARC
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2023-12-26T05:00:00Z
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«Pourquoi construire une université aux îles Moukmouk?» lance au premier ministre du Québec René Lévesque le recteur de l’Université de Montréal Paul Lacoste, qui le reçoit sur la colline Parlementaire en 1983.

La scène se déroule en présence de Rémy Trudel, qui vient de compléter une grande tournée des 108 municipalités du nord-ouest du Québec pour consulter la population au sujet de ses besoins en enseignement supérieur. Le réseau des universités du Québec venait d’être créé et l’Abitibi-Témiscamingue était la seule région à ne pas avoir son université. 

Avec son adjointe Jeanne Maheu, Trudel avait constaté un large consensus en faveur de la création d’une filiale des UQ après celles de Trois-Rivières, Rimouski et Chicoutimi. 

«C’était la première fois que je rencontrais René Lévesque, relate M. Trudel au Journal. Il nous avait fait venir dans son bureau, M. Lacoste et moi, pour sonder nos positions à quelques jours d’une importante rencontre du Conseil des ministres. Lacoste ne voulait pas voir une autre constituante des universités du Québec venir lui enlever des étudiants et des budgets», relate le professeur de l’École nationale de l’administration publique qui a été le premier recteur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) avant de se lancer en politique. 

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M. René Lévesque, premier ministre du Québec et M. Rémy Trudel, Ph. D., le recteur-fondateur de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
M. René Lévesque, premier ministre du Québec et M. Rémy Trudel, Ph. D., le recteur-fondateur de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. UQAT - octobre 1983

40e anniversaire

Originaire de New Carlisle, en Gaspésie, le premier ministre Lévesque s’est rapidement rallié aux arguments de Trudel et le gouvernement adoptera rapidement le décret créant l’UQAT. 

L’université, qui célèbre ses 40 ans cette année, accueille 6300 étudiants dans 150 programmes d’études du certificat jusqu’au doctorat et compte plus de 20 000 diplômés. Elle s’illustre en particulier dans le secteur des mines et des sciences de la gestion, en plus de la formation des enseignants. 

À au moins trois reprises, l’UQAT s'est classée au premier rang au Canada en matière d'intensité de recherche par professeur parmi les universités canadiennes de la catégorie des universités à vocation générale (excluant médecine) selon le palmarès 2019 de la firme Research Infosource. On vient de loin pour étudier à l’UQAT, au point où les logements abordables sont devenus rares à Rouyn et à Val-d’Or. 

Les finissants au baccalauréat en génie des mines sont tellement recherchés qu’ils sont souvent embauchés avant la fin de leur programme d’études. 

Premier recteur abitibien

Une des satisfactions de Rémy Trudel est de voir continuer de croître la plus jeune des universités québécoises. «C’est la réalisation de ma vie dont je suis le plus fier», lance le détenteur d’un doctorat en administration scolaire de l’Université d’Ottawa, qui a été député à l’Assemblée nationale durant 12 ans, occupant plusieurs postes de ministre. 

Le nouveau recteur de l’UQAT, Vincent Rousson, est lui-même originaire de Malartic. Après des études aux universités de Sherbrooke et de Montréal, il a occupé diverses fonctions jusqu’à sa nomination en 2021. 

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