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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

La course folle de Caroline Ouellette vers le Temple de la renommée

Caroline Ouellette et Kim St-Pierre ont croqué dans leur médaille d'or aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002.
Caroline Ouellette et Kim St-Pierre ont croqué dans leur médaille d'or aux Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002. Photo d'archives, REUTERS/Mike Blake
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Mylène Richard

2023-11-10T20:30:00Z
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Entre les valises, la routine des enfants, les Stingers de Concordia, son tournoi, la rédaction de son discours et l’organisation d’un véritable voyage de groupe vers Toronto, Caroline Ouellette court afin d’arriver fin prête pour son intronisation au Temple de la renommée du hockey, lundi.

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Essoufflée? Oh que oui! Stressée? Un peu, mais c’est elle qui «s’impose cette pression». Par-dessus tout, elle est fébrile à la veille de ce week-end qui soulignera l’ensemble d’une carrière ponctuée de quatre triomphes olympiques et de 12 médailles au Mondial féminin, dont six d’or.

«Je ressens beaucoup de fierté, beaucoup de joie que mes deux parents [Nicole et André] soient encore là pour vivre ça avec moi, parce que sans eux, ça ne serait jamais arrivé», reconnaît celle ayant trouvé quelques minutes pour discuter avec Le Journal, jeudi, à la veille de recevoir sa bague du Panthéon.

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«Je n’ai jamais pensé que ça pouvait m’arriver. Ce n’était pas quelque chose de possible durant la majorité de ma carrière», ajoute humblement Ouellette.

Caroline Ouellette en compagnie de sa mère, Nicole, après les Jeux de Vancouver, en 2010.
Caroline Ouellette en compagnie de sa mère, Nicole, après les Jeux de Vancouver, en 2010. Photo d'archives

La 10e joueuse

Admise en mai au Panthéon de la Fédération internationale de hockey sur glace et nommée chevalière de l’Ordre national du Québec un mois plus tard, la Montréalaise de 44 ans deviendra la 10e hockeyeuse immortalisée à Toronto (voir le tableau ci-dessous).

«J’ai joué avec et contre la plupart. C’est tout un honneur d’être considérée dans la même classe qu’elles», mentionne Ouellette.

Cette dernière occupe pourtant le troisième rang dans l’histoire de la formation nationale au chapitre des matchs joués et des points, derrière Hayley Wickenheiser et Jayna Hefford, en plus d’être deuxième pour les aides. En 220 rencontres, elle a récolté 87 buts et 115 passes pour 242 points.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a honoré Caroline Ouellette en juin dernier à l'Assemblée nationale.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a honoré Caroline Ouellette en juin dernier à l'Assemblée nationale. Photo d'archives, Stevens LeBlanc
Une surprise signée Julien BriseBois

Grâce à un don de 10 billets de Julien BriseBois, quelque 35 personnes accompagneront l’ancienne capitaine d’Équipe Canada jusqu’au Temple.

Le directeur général du Lightning de Tampa Bay a obtenu sa maîtrise en administration des affaires à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia, où Ouellette seconde l’entraîneuse-cheffe, sa conjointe Julie Chu. D’ailleurs, leurs protégées devront disputer pour la première fois deux matchs sans leurs deux coachs.

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«C’est une belle surprise! lance Ouellette. Il a choisi de redonner à notre programme de hockey féminin et éventuellement aussi à celui des Carabins de l’Université de Montréal [où BriseBois est diplômé de la faculté de droit].» 

L’entraîneuse pour Hockey Canada pourra ainsi compter sur la présence de «personnes qui ont eu un impact extraordinaire sur [sa] carrière de joueuse, mais aussi sur ce [qu’elle a] pu faire à l’extérieur de la glace».

Engagée auprès de plusieurs organismes, elle a tenu à inviter Josée Lebel et Mika Malloch, les deux autres cofondatrices de la Célébration Caroline Ouellette, qui accueillera en décembre quelque 100 équipes composées de joueuses âgées de 5 à 15 ans. En plus de ses parents, de sa sœur, de sa tante, de son épouse, de ses filles Liv et Tessa et de ses beaux-parents, Ouellette sera entourée d’anciennes coéquipières et entraîneuses, dont Charline Labonté, Noémie Marin, Emmanuelle Blais, Marie-Philip Poulin, Laura Stacey, Lauriane Rougeau, Melody Davidson et Danièle Sauvageau. 

«Ce sont toutes des personnes qui ont eu une influence vraiment extraordinaire dans ma vie», remercie l’ancien porte-couleurs des Stars et des Canadiennes de Montréal.

Caroline Ouellette, Marie-Philip Poulin et leurs coéquipières posent avec la coupe Clarkson, emblème de la défunte Ligue canadienne de hockey féminin, en 2017.
Caroline Ouellette, Marie-Philip Poulin et leurs coéquipières posent avec la coupe Clarkson, emblème de la défunte Ligue canadienne de hockey féminin, en 2017. Photo d'archives, Chantal Poirier

Le fameux discours

S’il y a une chose qui stresse les futurs intronisés, c’est bien l’écriture d’un discours. Et Ouellette ne fait pas exception. 

«C’est probablement l’un des plus longs speech que j’ai eu à écrire et je veux toujours le changer! J’ai peur d’oublier des gens.»

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Mercredi, pendant que ses filles étaient sur la patinoire, elle se sentait sur «une lancée», mais rapidement, la sirène annonçant la fin de l’entraînement l’a prise de court. Puis, elle pensait terminer sa composition en soirée, mais elle ne pouvait pas rater le match entre le Canada et les États-Unis, en Arizona, où elle aurait normalement dû être.

«Je pense qu’il est fini, mais je dois le réviser une autre fois...»

«Je me souviens que Kim [St-Pierre] était nerveuse et je comprends maintenant pourquoi!» poursuit Ouellette, qui veut faire plaisir à son monde, organiser un souper avec ses proches et participer aux différentes activités durant la fin de semaine.

«Une fois que mes parents et tout le monde seront dans l’avion et à l’hôtel, je pourrai respirer!», espère-t-elle.

Caroline Ouellette agit aussi comme entraîneuse adjointe avec Équipe Canada, comme ce fut le cas lors du match de la Rivalité contre les Américaines, à Laval, en février dernier.
Caroline Ouellette agit aussi comme entraîneuse adjointe avec Équipe Canada, comme ce fut le cas lors du match de la Rivalité contre les Américaines, à Laval, en février dernier. Photo d'archives, Martin Chevalier
Honneur partagé avec Pierre Turgeon

Caroline Ouellette chérit le fait de vivre ce moment avec Pierre Turgeon, qu’elle avait rencontré pour la première fois au dernier Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.

«Je l’ai toujours aimé comme joueur, il avait une grande classe et une brillante intelligence sur la glace. C’était évident qu’il était un bon coéquipier et un bon leader. Il nous a fait vibrer à Montréal», mentionne-t-elle, en ayant aussi une pensée pour Pierre Lacroix, «un grand bâtisseur avec les Nordiques et l’Avalanche du Colorado».

Caroline Ouellette contournant l'Américaine Kacey Bellamy aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014.
Caroline Ouellette contournant l'Américaine Kacey Bellamy aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014. Photo AFP

Les femmes immortalisées en photos

1 / 9

Cammi Granato, États-Unis, 2010

Angela James, Canada, 2010

Geraldine Heaney, Canada, 2013

Angela Ruggiero, États-Unis, 2015

Danielle Goyette, Canada, 2017 

Jayna Hefford, Canada, 2018

Hayley Wickenheiser, Canada, 2019

Kim St-Pierre, Canada, 2020

Riikka Sallinen, Finlande, 2022

Caroline Ouellette, Canada, 2023

Source: Temple de la renommée du hockey

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