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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Tournoi entièrement arbitré par des femmes: Caroline Ouellette donne l'exemple

La future membre du Temple de la renommée du hockey permet aux filles de s'initier à l'arbitrage lors de l'événement qui porte son nom.

Caroline Ouellette, l'ancienne capitaine de l'équipe féminine de hockey du Canada, pose en compagnie de l'arbitre mentor Marie-Ève Couture et des jeunes Marie Guimond-Lauzon et Justine Boutet lors des finales de la Célébration Caroline Ouellette, qui ont eu lieu le 18 décembre 2022 au Centre Bell.
Caroline Ouellette, l'ancienne capitaine de l'équipe féminine de hockey du Canada, pose en compagnie de l'arbitre mentor Marie-Ève Couture et des jeunes Marie Guimond-Lauzon et Justine Boutet lors des finales de la Célébration Caroline Ouellette, qui ont eu lieu le 18 décembre 2022 au Centre Bell. Photo Arianne Bergeron
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Mylène Richard

2023-07-08T04:00:00Z
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C’est payant de valoriser le travail des arbitres. Caroline Ouellette l’a compris et l’a mis en application lors des deux plus récents tournois de hockey féminin qui portent son nom.

L’ancienne attaquante s’est associée à Stéphanie Campbell, superviseure-cheffe du programme provincial féminin des officielles élites afin d’initier les filles à l’arbitrage. 

«Depuis trois ans, la Célébration Caroline Ouellette est arbitrée entièrement par des femmes, annonce fièrement la quadruple championne olympique, dont le tournoi a regroupé 91 équipes en décembre. C’est important pour les filles de voir qu’il y a un futur pour elles après avoir joué, comme être entraîneuse ou arbitre.» 

L’événement offre également la chance à des hockeyeuses de vivre l’expérience d’être entraîneuses le temps de la Célébration, sous la supervision de mentors, dont plusieurs œuvrent au cégep. 

L’an passé, 10 joueuses ont été initiées à l’arbitrage et neuf ont conclu la campagne en tant qu’officielles. Cette saison, sur les 51 arbitres présentes, neuf étaient des recrues et sept désirent poursuivre l’aventure. 

L'arbitre Mégane Beaudoin lors des finales de la Célébration Caroline Ouellette, au Centre Bell de Montréal, le 18 décembre 2022.
L'arbitre Mégane Beaudoin lors des finales de la Célébration Caroline Ouellette, au Centre Bell de Montréal, le 18 décembre 2022. Photo Arianne Bergeron

Du collégial dès la première saison

L’une d’entre elles est Mégane Beaudoin. L’étudiante de 20 ans à l’Université Bishop’s à Sherbrooke en enseignement au primaire a eu la piqûre. 

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«J’ai vraiment aimé ça. J’ai fini par faire plus de 40 matchs depuis décembre, à tous les niveaux, jusqu’au collégial féminin D1, souligne l’ancienne joueuse universitaire. J’ai aimé le travail d’équipe.» 

Celle qui admet avoir «chialé pas mal contre les arbitres» lorsqu’elle jouait, a dû apprendre à vivre avec les réactions des entraîneurs et des parents. 

«C’est ce que j’ai trouvé le plus difficile, de garder mon sang-froid, de ne pas pogner les nerfs.» 

Équipement gratuit

En plus de recevoir un équipement de base à la Célébration (casque, visière, chandail, pantalons et sifflet – d’une valeur d’environ 300$) et une formation de Hockey Québec, Mégane Beaudoin a pu compter sur le soutien de mentors sur la patinoire lors de ses premiers matchs. 

«C’est plus dur que ça en a l’air, mais on s’adapte super bien et ça aide d’avoir des shadow sur la glace afin d’avoir une référence. Les mentors nous parlent, nous conseillent et nous rassurent. C’est un apprentissage en accéléré.» 

«Elles leur parlent tout au long du match et ça permet d’apprendre et de prendre confiance, remarque Caroline Ouellette. Les mentors peuvent aussi intervenir pour s’assurer que les bonnes décisions soient prises durant le tournoi, afin que les matchs soient arbitrés de façon juste.» 

La mentore Marie-Ève Couture conseille la jeune arbitre Sophie Cadotte lors de la Célébration Caroline Ouellette, le 18 décembre, au Centre Bell.
La mentore Marie-Ève Couture conseille la jeune arbitre Sophie Cadotte lors de la Célébration Caroline Ouellette, le 18 décembre, au Centre Bell. Photo Arianne Bergeron

Des entraîneurs compréhensifs

En participant à ce tournoi, les entraîneurs s’engagent à respecter les officielles et force est d’admettre que ça fonctionne. 

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«C’est certain que les arbitres vont faire des erreurs, jeunes ou moins jeunes. On demande aux entraîneurs d’être patients, parce que les erreurs surviennent à tous les niveaux, que ce soit au M9, universitaire ou professionnel. Ça fait partie de la game, on est tous des humains. Et les joueurs et les entraîneurs vont aussi faire des erreurs, alors c’est normal que des officiels se trompent parfois», souligne la future membre du Temple de la renommée du hockey. 

Ce programme, ainsi que celui à la Coupe belairdirect en mai, permet ainsi à des joueuses de vivre l’expérience d’enfiler un chandail zébré dans un environnement sécuritaire. 

«Les parents ont parfois des craintes, surtout pour les plus jeunes, car elles sont lancées dans le bain, explique Stéphanie Campbell. Mais le fait qu’il y ait de l’encadrement, c’est énormément rassurant pour les parents, mais aussi pour l’officielle. Même pour les arbitres moins jeunes!» 


▶ Parmi les autres initiatives de Hockey Québec, qui ajoutera un coordonnateur recrutement et rétention à son département des officiels, il y a les arbitres-conseils, qui accompagnent les nouveaux sur la patinoire et les guident pendant les matchs. Certaines régions aimeraient aussi imiter d’autres provinces et s’assurer que les recrues et les officiels d’âge mineur portent des brassards afin que les parents, les entraîneurs et les joueurs puissent les identifier.

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