La coroner Andrée Kronström quitte son poste d’élue municipale à Lévis


Jean-Luc Lavallée
Forcée de choisir entre son poste d’élue à Lévis et sa profession de coroner, l’avocate Andrée Kronström a décidé de faire une croix sur la politique municipale.
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Le maire de Lévis, Gilles Lehouiller, a annoncé la démission de Mme Kronström en fin d’après-midi, lundi, lors d’un point de presse avant la séance du conseil municipal. Cette dernière avait fait son entrée à l’hôtel de ville dans l’équipe du maire (Lévis Force 10) lors des élections de novembre 2021. Elle avait été élue dans le district Christ-Roi de l’arrondissement Desjardins.
M. Lehouillier a affirmé que Mme Kronström a été contrainte de faire un choix professionnel déchirant avant la date butoir du 1er novembre, en raison de «modifications législatives» et d’enjeux au sujet de son statut de coroner. Madame Kronström était en congé sans solde depuis son saut en politique, et la loi lui interdit désormais de cumuler les deux fonctions.
«Elle a choisi de maintenir sa carrière professionnelle, et je respecte ça. C’est un peu malheureux. J’étais très fier du travail exécuté par Mme Kronström [...] C’est difficile d’attirer des gens en politique», a-t-il exposé, se désolant de son départ. Une élection partielle devra être tenue pour pourvoir ce poste d’ici quatre mois.
Un projet de loi adopté en 2020
Même si la Loi sur la nomination et le mandat des coroners a été sanctionnée par l’Assemblée nationale en octobre 2020, bien avant qu’elle soit candidate à la Ville de Lévis, Andrée Kronstöm assure qu’elle ignorait qu’elle serait confrontée à un tel choix un an après son élection. Les dispositions concernant sa situation personnelle «singulière» étaient, dit-elle, sujettes à interprétation.
«Tout le monde l’ignorait. Même les responsables du Bureau du coroner l’ignoraient. Je connaissais les grandes lignes [du projet de loi] mais l’impact sur mon congé sans traitement, ça n’apparaissait pas clairement dans la nouvelle loi. Il a fallu faire le parallèle avec le décret [du conseil des ministres autorisant son congé sans solde durant quatre ans] et ce lien-là ne pouvait pas être fait au moment de ma décision de faire le saut en politique», a-t-elle expliqué en entrevue.
«Il faut faire des choix dans la vie. Je perdais énormément d’acquis en ne retournant pas à mes fonctions de coroner, mais l’expérience fut très positive à la Ville, tant avec mes électeurs que les élus. J’ai adoré l’expérience de conseillère municipale. Il y avait une certaine continuité avec mon travail de coroner. Le palier municipal permet d’entretenir des liens très étroits avec les citoyens», a-t-elle ajouté.