La CCAQ veut un allègement des cibles de véhicules électriques pour 2026
La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec estiment que ses membres ne peuvent pas vendre 32,5% de VE l'an prochain

Martin Lavoie
La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ) demande au gouvernement provincial de réduire de moitié sa cible de véhicules électriques pour 2026 et a bon espoir d’être entendue.
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Le gouvernement Legault a déjà fait des aménagements à sa loi sur les véhicules zéro émission (VZE) en juillet.
Dans le système de crédits que les constructeurs qui n’atteignent pas les cibles doivent acheter, un hybride branchable avec une autonomie électrique de 80 km vaut maintenant 1 point, comme un véhicule entièrement électrique, au lieu de 0,5.
Par ailleurs, les hybrides rechargeables qui ne font pas 80 km en tout électrique et les hybrides non rechargeables qui ne valaient rien, donnent aujourd’hui 0,5 point.
Le 26 septembre Québec a aussi reculé sur son objectif 100% électrique de 2035. La cible passe à 90% et inclut les hybrides rechargeables, sans spécifier l’autonomie de ces derniers.
En même temps, Québec avait annoncé qu’il allait alléger les cibles de vente de véhicule électrique d’ici 2035.
Cette cible est à 22% cette année. Elle devait passer à 32,5% l’an prochain, 45% en 2027, 60% l’année suivante, 75% en 2029 et 85% en 2030.
1,6 G$ de pertes potentielles
«On voudrait que le pourcentage des cibles soient ancré dans la réalité des ventes de cette année qui est de 14,7% en combinant les véhicules électriques et tous les hybrides», explique Ian P. Sam Yue Chi, PDG de la CCAQ.
«Nous demandant une cible à 16%. C’est un peu au-dessus des ventes réelles. Ça provoque le marché, sans l’écraser. Ça nous permet de remonter la marche présentement infranchissable», ajoute-t-il, voulant que la hausse annuelle soit ensuite graduelle.
Selon M. Yue Chi, de part les annonces récentes, le gouvernement est conscient du caractère d’urgence de la situation. Il pense que la situation serait désastreuse pour ses membres si les cibles ne sont pas modifiées et a bon espoir d’obtenir de bonnes nouvelles dans les prochaines semaines.

«Nous avons calculé qu’avec la cible à 32,5% par rapport à nos ventes de cette année, cela donne 80 000 crédits manquants pour le Québec. À 20 000$ le crédit, cela équivaut à 1,6 milliard de pénalités. C’est insoutenable», affirme-t-il.
Ramener les rabais?
La décision pourrait-elle être le retour des aides gouvernementales?
«Nous avons une certaine fatigue reliée aux décisions des deux paliers de gouvernement. Surtout lorsque le fédéral annonce le retour probable d’un programme sans donner de date ou de cadre normatif pour les seules fins de faire une annonce publique. On perçoit que les consommateurs vont avoir une position attentiste. Ce n’est pas bon pour nous. L’industrie ne se battra pas pour les retours de rabais. Mais elle va se battre pour de la clarté et de la prévisibilité», de conclure Ian P. Sam Yue Chi.