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L'article provient de Le Journal de Montréal
Automobile

Est-il mieux de louer ou d’acheter un véhicule électrique?

La question taraude plusieurs automobilistes qui font le saut vers le véhicule électrique, et la réponse dépend de quelques facteurs, estiment deux experts du domaine

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Photo portrait de Martin Lavoie

Martin Lavoie

2025-10-06T04:00:00Z
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La question taraude plusieurs automobilistes qui font le saut vers le véhicule électrique (VÉ); à savoir s’il vaut mieux le louer ou l’acheter, la réponse dépend de quelques facteurs, estiment deux experts du domaine.

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Deux visions s’affrontent chez les automobilistes; pour certains, il vaut mieux louer un VE, puisque la technologie n’est pas encore éprouvée. Pour d’autres, c’est à long terme que les VÉ sont rentables économiquement, il faut donc acheter.

«Ça dépend de l’acheteur et du modèle. Et il faut regarder l’offre la plus intéressante», opine George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes.

S’il reconnaît que la location présente moins de risques, il insiste sur le fait que, généralement, c’est en achetant et en gardant son véhicule à long terme que cela revient le moins cher.

«Dans les cinq premières années d’un véhicule, le coût principal, c’est la dépréciation, plus que le coût de l’énergie. Donc l’électrique ne rivalise pas avec la perte de valeur. Mais à long terme, ça pourrait être moins cher. Il y a moins d’entretien, mais les réparations sont plus chères, et on est tributaire presque exclusivement des pièces du manufacturier», regrette-t-il.

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«C’est en gardant un véhicule longtemps qu’on paye le moins cher, qu’il soit à essence ou électrique», convient Jesse Caron, de CAA-Québec.

L’expert automobile Jesse Caron, de CAA-Québec.
L’expert automobile Jesse Caron, de CAA-Québec. Capture d’écran

Il estime qu’à partir de 20 000 km par année, l’écart de prix avec un véhicule à essence devrait être comblé lors d’une location de quatre ans et même plus rapidement avec son exemple du Chevrolet Equinox (voir autre texte).

«Si l’écart de prix est plus considérable, le mieux peut être de l’acheter. Il faut faire aussi attention à la garantie sur la batterie», souligne-t-il.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Les avancées

Et qu’arrive-t-il si la technologie des batteries évolue?

«Le fait que les batteries de l’avenir pourraient avoir 100 km de plus d’autonomie ou une meilleure vitesse de recharge, ça ne changera rien si le véhicule vous convient aujourd’hui», pense George Iny.

Mais parfois, c’est à l’usage qu’on découvre certains travers d’une voiture.

«La Toyota bZ4X a une autonomie limitée et ne peut faire que deux recharges rapides par jour. Des changements majeurs ont été apportés en 2026 ainsi que sur le clone Subaru Solterra qui les rendent beaucoup plus intéressants», avance Jesse Caron, qui estime que certains acheteurs des précédentes versions pourraient le regretter.

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L’architecture de la Toyota bZ4X 2022. Crédit photos : Toyota
L’architecture de la Toyota bZ4X 2022. Crédit photos : Toyota Photo fournie par TOYOTA

«Je pense aussi aux constructeurs émergents comme VinFast. Notre conseil est toujours le même, et ça s’applique aussi aux véhicules à essence. Quand c’est une nouvelle plateforme, de nouveaux composants non éprouvés, soit on attend, soit la location devient alors une bonne option, mais c’est encore mieux d’attendre», croit M. Caron.

Réparabilité

M. Iny regrette aussi que les pièces des batteries soient chères et peu disponibles et que les manufacturiers ne rendent pas facile de remplacer uniquement les cellules mortes.

«Il y a des indépendants qui peuvent réparer, mais les gens ont raison de se sentir abandonnés par les manufacturiers [...]. Tesla est très vendue. Ce qui signifie que quand Tesla n’a pas de solution, l’après-marché en a développé», lance M. Iny.

George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes
George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

«À l’opposé, il y a Nissan avec la Leaf [de précédente génération], les gens attendent les pièces pour un rappel depuis un an. Audi et Volkswagen ont des problèmes avec leur technologie. Dans une moindre mesure, Ford et GM aussi. Quand les modèles sont sur le marché depuis quelques années, on arrive à régler les pépins. Mais la première année est toujours un peu risquée avec ces marques», dit-il.

«Pour nous, la meilleure technologie hybride, c’est Toyota. Et pour l’électrique, Tesla, Kia et Hyundai», affirme-t-il.

M. Iny pense cependant que la prochaine génération de batteries, annoncée moins coûteuse, pourrait changer la donne. «Toyota a promis quelque chose de révolutionnaire pour la fin de la décennie. Généralement, quand ils parlent, ils livrent.»

«Les véhicules électriques seront beaucoup plus simples à construire une fois que l’on aura maîtrisé la technologie. Quand ce jour arrivera, les constructeurs eux-mêmes ne voudront plus fabriquer des véhicules à essence. Ils pourront fabriquer plusieurs modèles sur la même chaîne et les prix baisseront beaucoup», prédit George Iny.

La Fiat 500e.
La Fiat 500e. Photo fournie par STELLANTIS

Un VÉ pour 345$ par mois

La Fiat 500e est toujours le VÉ le moins cher au Québec. Pour des besoins urbains, son autonomie optimale de 227 km est convenable. En incluant les rabais du constructeur (6349$) et l’aide de Roulez vert (4000$), le véhicule revient à 32 462$. Un financement à 0% est offert sur 48 mois. Dans ce contexte, en incluant les taxes, les paiements reviennent à 778$ par mois. Un rabais additionnel de 2000$ est offert pour ceux qui préfèrent louer. À un taux de 2,99% pour 48 mois et pour 18 000 km par année, les paiements, taxes comprises, sont de 345$.

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