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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

La CAQ se lance dans la réalisation d’un 3e lien

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Stéphanie Martin, Rémi Nadeau et Taïeb Moalla

2024-06-13T00:19:58Z
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Malgré le rapport de la CDPQ Infra, qui affirme qu’un troisième lien n’est pas justifié, le gouvernement Legault annoncera jeudi qu’il se lance dans la réalisation d’un pont autoroutier entre Québec et Lévis.

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François Legault le confirmera jeudi, sans annoncer d’échéancier.

Selon les informations de notre Bureau parlementaire, le gouvernement caquiste créera un comité interministériel qui sera chargé de mettre sur les rails un projet de pont à l’est, en ciblant le corridor reliant le secteur de la sortie Monseigneur-Bourget, sur la Rive-Sud, à la croisée de l’autoroute 40 et de Dufferin-Montmorency, du côté nord.

La CDPQ Infra ne recommandait pas la construction d’un 3e lien routier, mais dans les scénarios qu’elle a analysés, c’est celui-ci, à la pointe de l’île d’Orléans, qu’elle percevait comme le plus envisageable.

Le comité, impliquant en premier lien le ministère des Transports, sera piloté par la secrétaire générale du Conseil exécutif, Dominique Savoie.

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M. Legault en fait une question de sécurité économique et commerciale pour l’est du Québec.

Il faudra donc que ce pont permette le passage du transport de marchandises, et il deviendrait une police d’assurance, notamment en cas de fermeture partielle ou complète du pont Pierre-Laporte, nous dit-on.

  • Écoutez la réaction de Pascal Paradis, député péquiste de Jean-Talon au micro de Mario Dumont sur QUB :

Experts internationaux

Une source gouvernementale confie que des experts internationaux seront sollicités pour conseiller ce comité, et le plus rapidement possible.

«C’est un projet complexe, il y a un défi d’insertion, alors on va fouiller ça», admet-on.

Plus tôt en journée, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra avait affirmé qu’un troisième lien n’était pas justifié du point de vue de la mobilité. Parce que le réseau routier de Québec a une limite de capacité d’accueil, le gain de temps moyen pour la période de pointe du matin pour un navetteur de Lévis utilisant les ponts actuels serait d’à peine cinq minutes, calcule-t-on.

Ainsi, l’ajout d’un autre lien routier n’aurait pas l’effet de soulager la congestion, selon la CDPQ Infra.

Aucun des six différents corridors étudiés ne justifie la construction, et la CDPQ Infra ne préconise donc pas sa réalisation.

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Cette dernière note aussi que 13% de l’ensemble des déplacements dans la région se font sur la Rive-Sud, surtout d’est en ouest, soit deux fois plus que ceux qui traversent le fleuve.

Cela dit, la CDPQ Infra note que plusieurs parties prenantes des discussions «ont émis des préoccupations quant à la sécurité et la redondance des ponts existants, en particulier que toute réduction de capacité sur le pont Pierre-Laporte aurait des impacts sur le transport de marchandises, les liens commerciaux entre les régions et leur vitalité économique».

Transport commercial

On ajoute que «le risque touchant le transport routier commercial entre les deux rives a été particulièrement mentionné lors des rencontres, puisque les ponts Pierre-Laporte à Québec et Laviolette à Trois-Rivières constituent les deux seuls liens routiers ouverts au transport de marchandises sur route pour l’ensemble de l’est du Québec (soit d’environ 800 km)».

Tout en notant ces éléments, le document estime que «ces considérations dépassent le mandat de CDPQ Infra sur la mobilité dans la CMQ (Communauté métropolitaine de Québec), et le gouvernement pourrait examiner la nécessité d’un lien routier en relation avec les questions de sécurité économique et de transport de marchandises».

La Caisse Infra a tenu compte du trafic des camions, mais note qu’ils ne représentent que 5% du flux véhiculaire, à tout moment de la journée. «Sauf aux heures de pointe. Il y a beaucoup moins de camions sur le pont Pierre-Laporte à l’heure de pointe qu’entre les heures de pointe», a mentionné Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra.

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