Pékin 2022: la Canadienne Meryeta O'Dine remporte le bronze en snowboard cross

ZHANGJIAKOU | Victime d’une sérieuse commotion cérébrale lors de la descente d’entraînement précédent les Jeux de Pyeongchang, la Canadienne Meryeta O'Dine a pris sa revanche de belle façon, ce soir, en remportant la médaille de bronze en snowboard cross.

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« Après ce qui s’est passé en 2018, c’est une belle revanche que je me suis offerte, a raconté la planchiste de la Colombie-Britannique qui a souffert d’une cinquième commotion cérébrale en carrière lors de sa chute en Corée du Sud deux jours avant le début des Jeux. Tout peut arriver dans le sport. Je la voulais cette médaille et je suis contente de l’avoir gagnée. »

Des années ardues

Les dernières années ont été particulièrement difficiles pour O'Dine dont l’unique médaille en Coupe du monde remonte à février 2017. En plus de sa blessure, elle a la douleur de perdre son frère Brandon qui a succombé à un cancer en 2020.

« Je suis sous le choc présentement et je ne sais pas trop quoi penser, a-t-elle raconté. Avec tout ce qui s’est passé au cours des dernières années, cette médaille a encore meilleur goût. Je suis surprise oui et non de ma médaille parce que je m’entraîne et me prépare pour ce moment depuis des années. »

« En termes de résultat, j’ai connu ma plus mauvaise saison en 2020, de poursuivre l’athlète qui soufflera sur les 25 chandelles le 24 février. 

« Je me suis questionnée et j’ai apporté plusieurs changements qui ont rapporté. Après ma chute qui m’a laissée knock-out dans l’aire d’arrivée alors que je ressemblais à Freddy Krueger (Nightmare on Elm Street), j’y suis allée une année à la fois. » 

Victorieuse en demi-finale dans une course où elle s’est retrouvée au 4^e rang momentanément au départ, O'Dine n’a rien pu faire en finale pour combler l’écart avec les médaillées d’or et d’argent Lindsey Jacobellis et Chloé Trespeuch.

« C’était beau de voir leur bataille de l’arrière, a-t-elle mentionné avec un large sourire. J’ai été patiente en conservant ma ligne, mais l’opportunité de les dépasser ne s’est pas présentée et j’ai conservé mon troisième rang. »

Brio des Canadiennes

À ses 5^e Jeux, l’Américaine Jacobellis a finalement ajouté l’or olympique à son impressionnant palmarès après une médaille d’argent en 2006. Quant à la Française Trespeuch, elle avait aussi mérité l’argent à Sotchi. Médaillée d’or à Pyeongchang, l’Italienne Michela Moili a chuté en demi-finale et a dû se contenter de la 8^e place.

Les Canadiennes ont maintenant remporté une médaille à chacun des Jeux olympiques depuis l’inclusion de leur sport en 2006 à Turin sauf en 2018 pour un total de quatre. Entraîneuse de l’équipe nationale, Maëlle Ricker avait décroché l’or en 2010 à Vancouver alors que Dominique Maltais avait mérité le bronze en 2006 et l’argent en 2014 à Sotchi. Tout au long de sa carrière, Maltais a livré de bonnes batailles à Jacobellis qui est l’athlète la plus décorée en snowboard cross avec notamment deux Globes de cristal remportés en 2007 et 2009 et huit titres aux X Games.

O'Dine sera en action dans l’épreuve mixte en compagnie d’Eliot Grondin qui disputera la finale masculine dans la nuit de jeudi à vendredi. 

À une longueur d’un Top 8   

Audrey McManiman est venue bien près d’atteindre son objectif de percer le Top 8 à l’épreuve de snowboard cross.

Dans une bataille de tous les instants avec Stacy Gaskill en ronde quart de finale, McManiman est parvenue à dépasser son amie, mais l’Américaine a eu le dernier mot en coiffant l’athlète de Saint-Charles-Borromée au fil d’arrivée.

« En raison de mes récents résultats en Coupe du monde, je visais au moins de participer à la petite finale [les huit meilleures], a indiqué McManiman, mais je ne peux pas être déçue parce que j’ai tout donné. Je suis passée très près d’atteindre la demi-finale. »

Par une longueur

« Ce fut une belle descente et une belle bataille qui s’est décidée par une longueur de planche, de poursuivre McManiman qui a conclu sa journée en 11^e place. C’était un parcours très difficile physiquement et les temps ont été plus lents de dix secondes. Il fallait pousser jusqu’à la fin sans compter que les qualifications et la finale se déroulaient la même journée. Après une première journée plus difficile, j’ai mieux fait à l’entraînement, mardi, et j’ai encore mieux fait en course. »

La planchiste de 27 ans attendait ce moment depuis belle lurette. « Je suis vraiment fière de moi, a-t-elle exprimé. Depuis les Jeux olympiques de la jeunesse, ça m’a pris dix ans pour atteindre mon rêve. Je suis fière de n’avoir jamais abandonné. J’ai vécu une belle expérience et on verra pour 2026. »

Long à réaliser

McManiman a eu besoin de temps pour réaliser qu’elle était réellement aux Jeux. « J’ai réalisé pleinement que j’étais qualifiée pour les Jeux seulement quand j’ai eu le dossard avec les anneaux sur moi, a-t-elle raconté. Ce fut long de réaliser que j’étais aux Jeux, que je pourrais rivaliser avec les meilleures au monde et que je méritais ma place », a conclu celle qui ne croit pas être choisie pour participer à l’épreuve mixte.

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