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L'article provient de Le Journal de Québec

Toujours animée par sa passion

À 46 ans la Québécoise Jaqueline Mourao qui représente le Brésil savoure ses Jeux

Jaqueline Mourao sur le parcrous de sprint de ski de fond à Pékin.
Jaqueline Mourao sur le parcrous de sprint de ski de fond à Pékin. Photo REUTERS
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2022-02-09T02:05:30Z
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ZHANGJIAKOU | À 46 ans, la Brésilienne et résidente de Saint-Ferréol-des-Neiges dans la région de la Capitale-Nationale Jaqueline Mourao est toujours aussi animée par le mouvement olympique.

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Mourao participe cette année à ses cinquièmes Jeux d’hiver en ski de fond en plus de trois présences à ceux d’été en vélo de montagne.

Pionnière du vélo de montagne dans son Brésil natal au début des années 1990 alors qu’elle a tout appris par elle-même, Mourao a fait une rencontre qui sera déterminante pour sa vie d’athlète et sa vie personnelle en 2004. 

Débarquée au Mont-Sainte-Anne en juin afin de participer à la Coupe du monde de vélo de montagne dans le but de se qualifier pour les Jeux d’Athènes, la fondeuse est hébergée par celui qui deviendra son mari quelques mois plus tard et le père de ses deux enfants.

Après une 18e place à Athènes et un mariage quelques mois plus tard, Mourao se donne le défi de prendre part aux Jeux de Turin deux ans plus tard en ski de fond. 

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Olympien en ski de fond à Nagano en 1998, Guido Visser reçoit la mission d’initier son épouse aux rudiments de son nouveau sport.

Mourao relève le défi et elle sera sur la ligne de départ du 10 km classique à Turin où elle terminera en 67e place. En 2014 à Sotchi, elle a aussi participé aux épreuves de biathlon en plus du ski de fond.

Jaqueline Mourao à Oslo en Norvège en 2011.
Jaqueline Mourao à Oslo en Norvège en 2011. Photo REUTERS

Donner de l’espoir

« Tout est possible dans la vie quand on y met les efforts, a-t-elle raconté, mardi, au terme du sprint en style libre où elle a pris le 84e rang. Je participe à mes huitièmes Jeux. Je veux donner de l’espoir aux sportifs de mon pays. Je suis la présidente de la commission des athlètes de cyclisme de mon pays. J’aide les athlètes à comprendre le système sportif. »

« J’ai vu la neige pour la première fois à l’âge de 27 ans et j’ai obtenu mon meilleur résultat en classique en janvier dernier, de poursuivre la première Brésilienne à avoir participé aux Jeux d’été et d’hiver. Je prouve le contraire des croyances qui pensent que je suis trop vieille et que je viens d’un pays où le ski de fond est très peu connu. »

Qu’est-ce qui la motive à continuer ? 

« Je veux me dépasser, j’aime encore le mouvement olympique et je veux continuer la pratique du sport », a expliqué la maman de deux enfants de 7 et 11 ans. 

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« Pour la première fois aux Jeux, le Brésil aligne plus d’une femme en ski de fond. Ça me fait très plaisir. Et pour la première fois, je prendrai part à trois épreuves au lieu d’une seule. Âgée de 17 ans, ma coéquipière [Eduarda Ribera] a fait du ski à roulettes au Brésil jusqu’en novembre avant de partir pour l’Europe avec l’équipe nationale », a-t-elle poursuivi.

Heureuse au Mont-Sainte-Anne

De son côté, Mourao habite à un jet de pierre de son terrain de jeu. 

« Je suis contente de m’être entraînée au Mont-Sainte-Anne à moins 25 degrés parce que ça m’a bien préparée pour la Chine », a-t-elle raconté avec le sourire après avoir accordé une longue entrevue aux quelques journalistes brésiliens présents sur le site de ski de fond. 

« J’étais prête même si j’ai trouvé le parcours très difficile et très exigeant. Avec cette première course contre des filles beaucoup plus jeunes dans un sprint de surcroît, j’ai ouvert le carburateur et développé ma routine en prévision des épreuves de classique », a expliqué Mourao.

Les enfants ont-ils regardé la prestation de leur maman ? 

« Je pense qu’ils faisaient dodo. Ma mère est venue du Brésil pour s’occuper des enfants. Comme entraîneur, Guido est avec moi en Chine en plus du technicien John Lamothe qui s’occupe de mes skis. »

Sera-t-elle sur la ligne de départ à Cortina d’Ampezzo en 2026 ? 

Parcours surprenants au sprint style libre 

Photo courtoisie, coc
Photo courtoisie, coc

Invitée à la dernière minute, Olivia Bouffard-Nesbitt a vécu son baptême olympique, mardi, à l’occasion du sprint style libre.

« C’était surréaliste de vivre ce moment, a exprimé la fondeuse de Morin Heigts qui vit et s’entraîne à Canmore, en Alberta. Depuis l’âge de huit ou dix ans, je rêvais de participer aux Jeux olympiques. Ça faisait longtemps que je n’avais pas participé à un sprint à ce niveau, mais mes attentes étaient élevées. Mon objectif était de me qualifier pour les rondes éliminatoires, mais je n’ai pas réussi. » 

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« Que tu finisses au 31e ou au 71e rang, ça ne change pas grand-chose, d’ajouter Bouffard-Nesbitt, qui a terminé en 40e position. Le but est de percer le Top 30. Je suis fière de ma performance, mais aux Jeux, tu veux atteindre les rondes éliminatoires. »

Exclue de l’équipe olympique lors de la première vague d’annonces de Nordiq Canada, Bouffard-Nesbitt a appris la bonne nouvelle de sa sélection de la bouche de son copain. 

« Il regardait le site de la FIS qui suivait le processus de sélection quand il m’a dit que j’avais de bonnes chances d’être choisie, a raconté la fondeuse de 29 ans. J’ai ressenti beaucoup d’émotions. L’équipe canadienne m’avait invitée au dernier camp d’entraînement et m’avait dit de continuer de m’entraîner comme si j’allais aux Jeux. J’ai tenté de ne pas trop y penser en me préparant. »

Le Canada a finalement obtenu deux entrées supplémentaires, et Bouffard-Nesbitt a obtenu son invitation. 

« Je savais que j’avais une chance et j’avais gardé espoir. »

Cendrine Browne Surprise

Auteure d’une excellente 20e place dans l’épreuve de skiathlon, samedi, Cendrine Browne s’est surprise au sprint.

« Je suis vraiment satisfaite de ma course, a-t-elle affirmé. C’est mon meilleur résultat en carrière au sprint. Parce que je suis une fille de distance, je me suis surprise. C’est un parcours difficile qui exige de la puissance du début à la fin, ce qui m’a aidée. »

« J’ai de la peine un peu d’avoir passé si près de me qualifier, mais je ne peux pas trop me plaindre, de poursuivre l’auteure de la 35e place. Il y a beaucoup de positif à retenir de cette course. »

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Léveillé a manqué d’énergie

De son côté, Olivier Léveillé a manqué d’énergie après avoir livré une grosse performance deux jours plus tôt au skiathlon, où il avait terminé en 31e place

« Les gars super puissants qui n’avaient pas fait le skiathlon étaient avantagés, a expliqué le fondeur de 20 ans qui a pris le 5e rang. La neige avait aussi beaucoup changé et elle était plus rapide. Les virages arrivaient plus vite. C’était un coup de dé de savoir si la forme allait être au rendez-vous ou pas. D’avoir participé au sprint ne me nuira pas dans la préparation du 15 km classique. »

Antoine Cyr a terminé en 56e place. Le meilleur Canadien a été Graham Ritchie avec une 34e position. Chez les femmes, Dahria Beatty s’est qualifiée pour les rondes éliminatoires avant d’être écartée en quart de finale dans une vague très relevée. Elle a conclu en 25e position. 

Baptême des Jeux en amoureux 

Photo courtoisie, coc
Photo courtoisie, coc

La première participation aux Jeux olympiques de Laura Leclair est bonifiée par la présence de son copain.

La fondeuse du Centre national d’entraînement Pierre Harvey est en couple avec son coéquipier Antoine Cyr, qui vit lui aussi son baptême des Jeux. 

« C’est vraiment spécial de vivre les Jeux à deux, a raconté Leclair. Nous sommes dans le même village et on pratique le même sport. Contrairement aux étapes de la Coupe du monde, l’an dernier, où nous étions vraiment séparés dans deux bulles différentes et qu’on ne pouvait pas se voir ou se parler, nous sommes dans la même bulle en Chine. C’est vraiment le fun. »

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Avec le masque

Parce qu’ils sont conjoints dans la vie de tous les jours, Leclair et Cyr portent-ils le masque au Village olympique ? 

« Par respect pour nos coéquipiers, on porte le masque, mais on vit bien avec ça après avoir été deux mois et demi sans se parler et se voir en Coupe du monde. Cendrine Browne est ma colocataire et je ne voudrais pas qu’il se produise une mauvaise situation. »

Leclair vit pleinement son expérience olympique. 

« C’est un objectif de vie qui se réalise, a affirmé la résidente de Chelsea. C’est le summum de ma carrière. Je suis tellement reconnaissante envers tous les gens qui m’ont aidée. Je profite de chaque moment et je vis la vie olympique. »

Satisfaite

Championne du sprint aux Essais olympiques à Canmore, en janvier, ce qui lui a ouvert les portes des Jeux, Leclair a terminé en 58e place à la même épreuve, mardi matin. 

« Je suis satisfaite d’avoir tout donné, a-t-elle résumé. J’avais mal au ventre ce matin en raison de la nervosité. Je suis juste contente d’avoir terminé l’épreuve et d’être une olympienne. » 

« Mon objectif était d’atteindre les vagues éliminatoires, d’ajouter Leclair, mais je savais que ça serait assez difficile à atteindre. J’ai apprécié le moment et profité de l’atmosphère. »

Membre du relais 4 X 5 kilomètres qui a terminé en 9e place au championnat mondial en 2021 à Oberstdorf, meilleur résultat canadien depuis 20 ans, Leclair ne sait pas si elle sera retenue au sein du quatuor pour l’épreuve à venir aux Jeux de Pékin.

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