La belle-mère porte sa cause en appel
Antoine Lacroix | Journal de Montréal
La belle-mère de la fillette de Granby demande un nouveau procès, estimant que ses textos compromettants n’auraient pas dû être admis en preuve contre elle.
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Deux requêtes distinctes ont été déposées hier par la femme de 38 ans, soit un avis d’appel de son verdict de culpabilité et une autre afin de pouvoir en appeler de sa sentence.
Le mois dernier, elle a été condamnée à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans par le juge Louis Dionne, après avoir été déclarée coupable par un jury du meurtre non prémédité et de la séquestration de l’enfant de 7 ans, en avril 2019.
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Caractère préjudiciable
Les messages textes qui ont été extraits du cellulaire de l’accusée se retrouvent au cœur des deux documents, alors que ses avocats soutiennent qu’ils n’auraient jamais dû être présentés aux jurés, « malgré leur caractère préjudiciable ».
Avant le procès, le juge François Huot avait refusé de les exclure, bien qu’il ait constaté une violation à la Charte canadienne des droits et libertés.
Dans les textos lus au jury, on apprenait notamment que la belle-mère avait écrit au père de l’enfant qu’elle l’avait attachée « ben comme il faut » après qu’elle avait tenté de s’enfuir.
On avait aussi mis en évidence plusieurs messages, dans un langage injurieux, permettant de « comprendre l’animosité » et le « dégoût » que ressentait la femme pour la fillette.
Équité du procès
Dans l’avis déposé hier à la Cour d’appel du Québec, plusieurs reproches sont faits à l’égard de la conduite juge Dionne et des procureurs de la Couronne au dossier durant le procès.
Selon les avocats de la belle-mère, ils auraient « entaché l’équité du procès » à diverses reprises au cours des procédures.
Ils estiment notamment que le juge Louis Dionne n’aurait pas dû faire plusieurs commentaires concernant la crédibilité du père de la fillette, qui avait témoigné.
La défense croit également que le magistrat a « erré en droit » en rejetant une demande en arrêt des procédures qui avait été présentée à la fin du procès. Elle affirme également que les directives adressées au jury étaient « erronées ».
Les avocats de la femme, Mes Pénélope Provencher et Alexandre Biron, estiment que sans ces erreurs commises durant le procès, le verdict du jury n’aurait « certainement pas été le même ».
Ils réclament que la Cour d’appel prononce l’arrêt des procédures ou ordonne la tenue d’un nouveau procès. Ils veulent également que la sentence soit cassée.