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Culture

Yves Gionet, animateur de la mythique émission «Coup de foudre» exerce aujourd'hui un métier étonnant!

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Nathalie Slight

2025-08-21T10:00:00Z
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Après avoir connu la gloire grâce à l’émission Coup de foudre dans les années 1980 et 1990, l’animateur Yves Gionet s’est complètement éclipsé de la sphère publique. Aujourd’hui, loin des projecteurs, il mène une vie qu’il adore: il conduit des camions lourds à travers le Canada et les États-Unis.

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Yves, le public québécois t’a découvert grâce à l’émission Coup de foudre en 1988. Cela dit, tu évoluais déjà dans le milieu des communications, n’est-ce pas?

Avant de faire carrière à la télévision, j’ai travaillé plusieurs années à la radio. J’ai débuté derrière le micro à CKLM, à Laval, à l’âge de 19 ans. Ensuite, j’ai fait la circulation à CKAC pendant cinq ans. À l’époque, nous devions survoler l’île de Montréal et ses environs pour faire un compte rendu du trafic aux auditeurs. Je peux vous assurer que je ne souffre pas du mal de l’air! (rires)

Comment l’animation de Coup de foudre est-elle entrée dans ta vie?

Les producteurs voulaient deux animateurs inconnus du public. En sortant de mon audition, j’étais persuadé que je n’avais pas été à la hauteur. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai reçu la confirmation que j’avais été choisi! Coup de foudre est arrivée en ondes en 1985. Rapidement, nos cotes d’écoute ont dépassé le million de téléspectateurs. L’émission figurait parmi les plus populaires de la station, avec Action Réaction, Caméra 88 et La roue chanceuse.

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Photo : Daniel Auclair / TVA Publications
Photo : Daniel Auclair / TVA Publications

Un tel succès a forcément eu des répercussions sur ta vie!

Oh, que oui! Les téléspectateurs étaient convaincus que ma coanimatrice Anne Bisson et moi étions en couple, mais c’était simplement une belle complicité professionnelle. De toute façon, je n’étais pas très sérieux à l’époque. Je sortais beaucoup avec mes amis, je faisais la fête... Disons que je profitais de l’attrait que m’apportait la notoriété. Je voyais bien que je n’étais pas sur le bon chemin. Quand la production a décidé de changer les animateurs, j’ai pris ça comme un signe: j’ai trouvé un emploi à la radio, au Nouveau-Brunswick.

Pourquoi ce choix de région en particulier?

Mon père est originaire du Nouveau-Brunswick. Enfant, on y allait tous les étés et j’adorais cet endroit! Je savais que j’y trouverais une vie plus tranquille. Je suis donc parti animer dans une station AM à Caraquet. Pour plusieurs, passer d’un grand réseau télé à une petite station régionale, c’est une rétrogradation, mais moi, je ne le voyais pas du tout comme ça.

Comment voyais-tu les choses?

La station était située en bord de mer. De mon studio, je voyais les bateaux de pêche quitter le quai le matin. La vue était magnifique! Moi qui aime le sport, je jouais au hockey et j’arbitrais là-bas. J’étais déjà père de mon fils Jean-François, mais c’est au Nouveau-Brunswick que ma fille Amélie est née. Je suis resté 10 ans là-bas.

Et ensuite?

Quand j’ai quitté Le Nouveau-Brunswick pour revenir à Montréal, je ne savais pas du tout ce que j’allais faire. Sur la route, j’ai eu amplement le temps de réfléchir. J’ai toujours aimé conduire, faire de longues distances. Je me suis dit: pourquoi ne pas aller chercher ma classe 1 pour conduire des camions? Enfant, j’habitais près de l’autoroute métropolitaine. Je voyais les gros camions passer en me disant qu’un jour, j’en conduirais un. De retour à Montréal, j’ai donc suivi une formation de six mois, et à l’aube de l’an 2000, je suis devenu camionneur.

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Dans quel domaine?

Un camionneur de longue route — mon rêve de petit gars! J’ai commencé en ville, ce qui est parfait pour apprendre à manœuvrer un 53 pieds. Mais plus on m’envoyait loin, plus j’aimais ça! Je me suis spécialisé sur les longues distances aux États-Unis: Californie, Colorado, Floride... Vous n’avez pas idée des paysages magnifiques que je vois en chemin. Chaque fois que je me retrouve devant un décor splendide, je prends le temps de savourer la chance que j’ai.

Comment vis-tu la solitude du métier?

Je suis enfant unique, j’ai toujours eu un côté solitaire et je m’entends très bien avec moi-même. Dans mon camion, j’ai un frigo, un micro-ondes, un garde-robe pour mes vêtements, un lit... bref, tout ce qu’il faut pour vivre. Je m’installe derrière le volant, je mets de la musique ou un balado, je roule... et c’est la liberté totale! Vous imaginez? Certains retraités rêvent de faire un road trip aux États-Unis en motorisé. Moi, je suis payé pour le faire!

As-tu déjà envisagé un retour à la télévision?

J’ai participé à l’émission Le Banquier en 2017 et j’ai eu beaucoup de plaisir. Si on m’invite à une émission pour parler du «bon vieux temps», de mon changement de vie ou de mon métier de camionneur, je vais accepter volontiers. Mais je n’ai pas d’agent, je ne cherche pas à redevenir une personnalité publique, car je suis heureux dans ce que je fais. J’ai 65 ans, je suis en santé, j’ai deux enfants et trois petits-enfants: que demander de plus?

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Parle-nous de ta famille.

Ma fille Amélie travaille pour le ministère du Nouveau-Brunswick, à Bathurst. Mon fils, lui, est aussi dans le transport. C’est moi qui lui ai donné l’idée d’aller chercher son permis de classe 1. Depuis qu’il travaille dans le domaine, il adore ça. Il m’a donné trois merveilleux petits-enfants: Billy (quatre ans), Théo (six ans) et Mélodie (huit ans).

Savent-ils que leur papi a déjà été une vedette de la télévision?

Oui, ils le savent. Ils ont vu des vidéos sur YouTube... mais ça ne les impressionne pas du tout! (rires) Ils trouvent ça bien plus cool que papi conduise un gros camion! J’adore passer du temps avec eux. Quand je pars deux semaines sur la route aux États-Unis, la seule chose qui me manque, c’est ma famille!

Envisages-tu la retraite?

Pas du tout. Tant que je suis en santé, je vais continuer à travailler. J’ai toujours eu de la difficulté à rester enfermé entre quatre murs. Mon travail, j’en ai besoin pour ma santé mentale. Ça me fait du bien de voir la nature, les grands espaces défiler devant mes yeux. Quand je reste à la maison trop longtemps, je fais les cent pas. Pourtant, j’habite au Chez-nous des Artistes, je suis super bien, j’ai plein d’amis autour de moi... mais je suis vraiment heureux, sur la route! Pour moi, c’est vraiment ça, la définition du bonheur.

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