L'administration Trump assume l'expulsion d'immigrés vers le Soudan du Sud

AFP
Le ministère américain de la Sécurité intérieure a assumé mercredi l'expulsion d'immigrés asiatiques vers le Soudan du Sud, pays pauvre et en proie à un conflit, mais précisé qu'il pourrait ne pas s'agir de leur «destination finale».
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La porte-parole du ministère, Tricia McLaughlin, a accusé lors d'une conférence de presse un juge fédéral qui a ordonné la suspension de ces expulsions de «tenter de forcer les États-Unis à ramener ces monstres», assurant que tous avaient été condamnés pour des crimes violents.
Ce juge fédéral de Boston (nord-est) a ordonné mardi à titre conservatoire au gouvernement de «maintenir sa garde et son contrôle des personnes en voie d'expulsion vers le Soudan du Sud ou tout autre pays tiers, afin d'assurer la faisabilité pratique de leur retour si le tribunal concluait que ces expulsions étaient illégales».
«Il y a huit personnes sur le vol. Pour des raisons de sécurité opérationnelle, nous ne pouvons pas vous dire quelle sera la destination finale de ces individus», a précisé Tricia McLaughlin, en réponse à une question sur le nombre de personnes expulsées vers le Soudan du Sud.
«Nous confirmons que ce n'est pas leur destination finale», a-t-elle dit lors d'une nouvelle relance, sans jamais prononcer elle-même le nom de ce pays d'Afrique subsaharienne.
«Ils sont toujours sous la garde du ministère de la Sécurité intérieure», a assuré la porte-parole, interrogée sur le respect de la décision du juge, tout en se refusant à révéler leur localisation actuelle.
«Nous suivons la procédure légale en vertu de la Constitution américaine. Ces individus et leurs avocats ont reçu un ample préavis», a-t-elle affirmé.
Les avocats d'un Vietnamien et d'un Birman faisant partie du groupe de personnes expulsées ont au contraire noté dans des documents judiciaires qu'ils en avaient été informés la veille ou le jour même du vol mardi.
Ces avocats accusent le gouvernement d'avoir transgressé une décision de justice en n'offrant pas à leurs clients «l'opportunité de déposer une demande de protection sur la base de la Convention des Nations unies contre la torture».
Dans une affaire d'expulsion vers la Libye, le même juge fédéral avait en effet ordonné que toute expulsion vers un pays tiers soit précédée de la possibilité de demander une telle protection.
Le président Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés.
Mais son programme d'expulsions massives a été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, y compris de la part de la Cour suprême, notamment au motif que les personnes visées devaient pouvoir faire valoir leurs droits.