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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Karine Glorieux s'est inspirée de sa propre expérience de jeune fille au pair dans une riche famille de Londres pour écrire son nouveau roman

«L'année où je suis sortie de mon aquarium»

Karine Glorieux s'est inspirée en partie de sa propre expérience de jeune fille au pair à Londres pour écrire son nouveau roman.
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Karine Glorieux s'est inspirée en partie de sa propre expérience de jeune fille au pair à Londres pour écrire son nouveau roman. Photo Agence QMI, JOEL LEMAY Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-12-28T08:30:00Z
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Karine Glorieux, écrivaine de talent, s’est inspirée de sa propre expérience de séjour à l’étranger comme jeune fille au pair pour écrire son nouveau roman, L’année où je suis sortie de mon aquarium. À la fois roman d’apprentissage et roman de voyage, ce texte dépeint la réalité de la vie dans une famille qu’on ne connaît pas, les problèmes de santé mentale et leurs effets sur les proches, la quête de repères et le délicat passage à l’âge adulte.

L'année où je suis sortie de mon aquarium est publié aux Éditions Québec Amérique.
L'année où je suis sortie de mon aquarium est publié aux Éditions Québec Amérique. © Éditions Québec Amérique

Sur fond de nostalgie, de cassettes écoutées dans un Walkman et de la mode grunge, Karine Glorieux porte un regard bienveillant, mais lucide sur les relations familiales complexes, aborde la santé mentale avec respect et délicatesse, et la quête de soi... loin de sa terre natale.

Nous sommes en 1994 et Raphaëlle, 17 ans, est coincée entre les difficultés vécues dans sa famille, ses études qui lui donnent du fil à retordre, et l’absence de but fixe pour son avenir. Elle décide de partir à Londres pour apprendre l’anglais et changer d’air.

Elle est engagée par une famille bien nantie comme jeune fille au pair. Il ne faut pas attendre très longtemps pour comprendre que sa famille d’accueil est aussi dysfonctionnelle que celle qu’elle a quittée. Elle tisse des liens avec les gens qui l’entourent et prend soin des enfants qui relèvent eux aussi des défis quotidiens.

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La santé mentale

Karine Glorieux, qu’on reconnaît à son écriture rafraîchissante, fluide, à ses belles métaphores et ses coups de cœur et ses coups de gueule, s’en est donné à cœur joie dans ce roman.

«J’ai écrit ce livre après À côté de la track, où je m’étais centrée sur la santé mentale, le burn-out, la dépression, comment c’est perçu de l’intérieur», explique-t-elle, en entrevue.

«Cette fois, je me suis dit que ce serait intéressant de parler des conséquences que les troubles de santé mentale peuvent avoir sur les membres de la famille. Les dommages collatéraux.»

«On n’en parle pas tant que ça et ça existe pour vrai. Je voulais l'aborder avec ce personnage qui était dans une famille où il y a des troubles de santé mentale, et qui ne savait pas trop comment réagir par rapport à ça. Raphaëlle, au début du livre, s’en va parce que c’est trop pour elle. À un moment donné, elle a besoin d’air pour réussir à prendre un petit peu de recul par rapport à la maladie de son frère.»

Se construire soi-même

Karine Glorieux met donc cela de l’avant: comment peut-on réussir à se construire soi-même quand il y a quelqu’un dans ta famille qui a pris beaucoup d’attention – dans ce cas, la santé mentale.

«Comment tu arrives à trouver ta place, à développer ta personnalité? Je voulais que ce personnage soit à ce moment-là de la vie où elle veut voler de ses propres ailes. Évidemment, le voyage, c’est la meilleure manière de représenter ça. Elle s’en va loin.»

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«C’est un moment où toutes les possibilités s’ouvrent... mais où ce n’est pas nécessairement facile: il y a des responsabilités qui viennent avec ça, ajoute-t-elle. «Des fois, on n’est pas toujours prêt, quand on a 17-18 ans. On est encore un peu fragile et on cherche encore ce qu’on veut être, dans la vie.»

Karine Glorieux s’est inspirée de sa propre expérience de jeune fille au pair à Londres. «Tout le décor, c’est exactement la maison où j’étais: une grande maison, dans un quartier riche de Londres. C’était un beau décor pour un roman.»

L’année où je suis sortie de mon aquarium

Karine Glorieux

Éditions Québec Amérique

248 pages

  • Karine Glorieux a étudié la littérature et voyagé un peu partout avant de s’établir à Montréal.
  • Elle a publié plusieurs romans pour les adultes (À côté de la track, Tuer la poule) et pour les jeunes (Il était 26 fois, la série Mutants, la série Mademoiselle Tic Tac).
  • Elle enseigne la littérature au Collège de Maisonneuve.
«Déboussolée à cause du décalage horaire et du manque de sommeil, je me suis lancée à la recherche de l’auberge de jeunesse où je passerais les premiers jours. J’avais encerclé l’adresse dans mon guide du Routard, sur ma carte du centre-ville, je l’avais appris par cœur. Pourtant, je me suis égarée au moins dix fois avant de tomber sur le bon endroit. J’ai regardé le bâtiment gris, on aurait dit qu’il était en compétition avec le ciel, et je suis entrée en murmurant, pour que ma bouche s’habitude à former des mots étranges:
- Youth hostel youth hostel youth hostel
- Karine Glorieux, L’année où je suis sortie de mon aquarium, Éditions Québec Amérique

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