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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Quand une charge mentale trop lourde mène au «burn-out» : le récit troublant de Karine Glorieux

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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-07-14T23:15:00Z
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Autrice de plusieurs romans à succès, tant pour les adultes que pour les jeunes lecteurs, Karine Glorieux s’est penchée sur la question de l’épuisement — le burn-out — dans son nouveau roman. À côté de la track, une comédie douce-amère, raconte le parcours d’une trentenaire à la vie « parfaite » qui finit par craquer sous la pression. Elle prendra la route, en quête d’elle-même, et rencontrera des personnages qui l’aideront à mieux se comprendre.

Photo fournie par les Éditions Québec Amérique
Photo fournie par les Éditions Québec Amérique

L’histoire de Manu ressemble à celle de beaucoup de femmes : jongler avec les exigences d’une vie professionnelle, les responsabilités familiales, la vie de couple, le quotidien, les imprévus. 

En voulant gérer à la perfection toutes ces sphères de la vie, Manu finit par s’épuiser. À l’aéroport, alors qu’elle partait en voyage d’affaires, elle se retrouve dans les toilettes, en train de brailler sa vie, incapable de continuer.

Elle réalise qu’elle ne sait plus ce qu’elle aime, ce qu’elle vaut, ce qu’elle veut et comprend qu’elle s’est mise de côté. 

Une visite chez le médecin confirme la situation : Dépression.

Manu n’aura pas le choix ; il faudra qu’elle fasse un pas de côté, qu’elle prenne le temps de recharger ses batteries pour retrouver son énergie avant de réussir à s’aligner de nouveau.

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Des cordes sensibles

Karine Glorieux touche des cordes sensibles dans son roman et n’a pas hésité à parler de santé mentale. Un sujet d’actualité. « Je le vois beaucoup chez les jeunes. Je suis prof. Tu vois que la pandémie, ça a laissé des traces », commente-t-elle en entrevue.

Plusieurs éléments ont servi de déclencheurs pour l’écriture de son roman. 

« C’est un roman quand même lié à une expérience que j’ai vécue... et que beaucoup de gens autour de moi ont vécue. Il y a sept ans, j’ai fait un burn-out. »

« C’était un moment dans ma vie, où j’étais entourée — et je le suis encore — de beaucoup de femmes de carrière, de mères. Des femmes intelligentes, engagées, motivées... qui se retrouvaient dans une situation où les choses ne fonctionnaient plus exactement comme on les avait prévues. »

« Il commençait à y avoir des séparations autour de moi. Des insatisfactions au travail. Les enfants qui grandissaient et qui demandaient beaucoup de temps et d’énergie. Il y avait une espèce de fatigue généralisée. »

Cette fatigue, elle l’a vue ensuite au cours des années qui ont suivi. 

« Je ne suis pas la seule à en parler. C’est un phénomène qu’on voit auprès des femmes qui ont accumulé beaucoup de rôles, qui ont voulu être un peu des superwomen. On en parle beaucoup ces temps-ci : finalement, c’est peut-être insoutenable, comme position. »

Un rôle de prévention

Karine Glorieux considère qu’il est important de parler de breakdown, du moment où on n’est plus capable d’étirer l’élastique, et où ça craque. 

« Il faut essayer de trouver des moyens, idéalement, pour empêcher que ça arrive. Pour prévenir. C’est pas un livre de psychologie, mais c’est un livre pour moi qui a un rôle de prévention. »

« C’est beau de tout vouloir faire, d’être super indépendante, d’être capable d’accumuler les rôles sans demander de l’aide... mais il y a des limites à ce qu’on est capable de soutenir. Et il faut faire attention. »

« Des fois, on a l’impression qu’on est au-dessus de tout, qu’on est capable de faire une autre journée, une autre journée...
Mais des fois, on est tellement dans l’action et dans les tâches, dans la charge mentale, tellement prise dans le cerveau qu’on ne réalise même pas qu’on est en train de s’épuiser. » 


♦ Karine Glorieux est autrice de plusieurs romans pour les adultes et pour la jeunesse.

♦ Elle a écrit Tuer la poule, la série Mademoiselle Tic Tac, la série Mutants, L’Étrange Noël fantôme et plusieurs autres.

♦ Elle enseigne la littérature au Collège de Maisonneuve.

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