Julianne Côté a déjà exercé cet autre métier
«MR BIG» est disponible sur la plateforme illico+
Marjolaine Simard
En mai prochain, la talentueuse comédienne Julianne Côté soufflera ses 35 bougies, une étape marquante après avoir célébré avec fierté ses 20 ans de carrière. Passionnée et dévouée à son art, elle enchaîne les projets, tant devant la caméra qu’en tant que scénariste. C’est avec enthousiasme qu'elle endosse le rôle de Joëlle «Boum Boum» Tremblay dans la nouvelle série MR BIG, où une équipe de policiers experts en filature déploie des mises en scène audacieuses pour gagner la confiance d'un suspect et obtenir des aveux. Entretien avec une femme dont le bonheur est aussi rayonnant que contagieux.
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Dans la série MR BIG, tu interprètes Joëlle «Boum Boum» Tremblay. Peux-tu nous en dire plus sur ton personnage?
Joëlle, c’est un personnage un peu mystérieux. C’est une célibataire endurcie, sans famille ni véritable cercle d’amis. Son travail est sa seule véritable raison d’être, et l’escouade de Mr Big devient sa famille de substitution. Elle est généreuse et très impliquée. C’est un peu l'ado du groupe. C’est elle qui crée les explosifs et les équipements pour les mises en scène de ses coéquipiers. Pour Joëlle, tout doit exploser, être sale et plein de faux sang. J'ai eu la chance d’obtenir ce rôle après l’audition. C’est une véritable surprise dans ma vie.
Ta carrière a pris son envol dans le film Ma vie en cinémascope de Denise Filiatrault, en 2004. Tu as donc déjà célébré plus de 20 ans de carrière...
Oui, parfois ça me happe! Je me dis: «Ben voyons, ça fait déjà 20 ans!» Je n’ai pas fait de bilan de ma carrière pour cet anniversaire. Je pense simplement que je suis privilégiée et chanceuse d'être encore là après 20 ans. Juste le fait de pouvoir apparaître dans des projets comme MR BIG ou des projets qui me sortent de ma zone de confort, j'en suis vraiment reconnaissante. Je me trouve vraiment chanceuse.
On peut faire le parallèle entre Denise Filiatrault et sa fille, Sophie Lorain, qui produit MR BIG Avais-tu déjà rencontré Sophie dès tes débuts?
Non, je n’ai pas connu Sophie à cette époque, mais elle a marqué ma vie sans le savoir. Pour vous dire, dans la série que j'ai écrite, De Pierre en fille, Pierre et Daphnée sont des fans de la série Fortier, dont Sophie est l’actrice principale. Ils écoutent la série en boucle. C’est une coïncidence amusante. Tout est dans tout! (rires)
Lors d’une entrevue, tu as déjà mentionné que Michelle Pfeiffer, dans le film Le retour de Batman, a éveillé chez toi le désir de devenir comédienne lorsque tu avais à peine quatre ans. Qu’est-ce qui a renforcé ce désir et qui t’a poussée à le poursuivre à l’adolescence?
Tout a commencé quand j’ai appris qu’il y avait des auditions ouvertes pour le film Aurore. J’ai donc intégré une agence. C’est Marianne Fortier qui a décroché le rôle principal. Malgré le fait que je n’aie obtenu aucun rôle dans ce film, cette première audition a été déterminante. J’ai su avec encore plus de certitude que jouer était vraiment ce que je voulais faire. Et plus je m’impliquais dans cet univers, plus je savais que c’était ma voie. J’ai ensuite décroché un rôle dans le film de Denise Filiatrault, et ç'a été le début d’une grande aventure.
En mai prochain, tu vas fêter tes 35 ans. Comment perçois-tu le fait de vieillir?
Je n'ai pas peur de vieillir ni de mourir. C’est un peu glauque à dire, mais ce n’est pas quelque chose qui m’effraie au quotidien. Je suis en paix avec ma vie. Je me rappelle qu’à mes 25 ans, j’ai eu un petit coup, un moment où je me suis dit: «OK, maintenant, je suis adulte et il n’y a pas de retour en arrière.» Depuis, vieillir est pour moi synonyme de bien-être. Plus je prends de l’âge, plus je me sens épanouie, autant mentalement que physiquement. Je prends soin de moi et je m’entoure de bons amis, une richesse que je veux cultiver toute ma vie.
Quel rôle a été le plus marquant pour toi?
Le rôle de Nicole Gagnon dans Tu dors Nicole a vraiment marqué un tournant dans ma carrière, car il a marqué mon retour en tant que comédienne. À travers mes 20 ans de métier, j’ai traversé des périodes plus floues où je n'avais pas de rôle avec de la chair autour de l’os.
As-tu envisagé de changer de voie à cette époque?
Oui, dans ma vingtaine, j’ai eu des doutes. C’est un âge charnière, et je me demandais si je m’accrochais à quelque chose qui n’existait plus.
Pendant ce creux de vague, as-tu exercé d’autres métiers?
J'ai travaillé dans des cafés et des restaurants, et j’ai beaucoup aimé ça. Mais c'était difficile de me faire reconnaître, car je ressentais parfois de la pitié dans les regards des clients. Ce n'était pas méchant, mais c’était dur moralement.
Ce film t’a donc redonné la confiance qui commençait à te manquer...
Tu dors Nicole m’a confirmé que l’actrice en moi avait toujours sa place. Ça m’a permis de me rappeler que je méritais cette place. Aujourd’hui, je me fais moins de souci, et je me sens validée, même si le Québec déborde de talents. Je me sens choyée!
Tu travailles beaucoup sur des séries Web, comme De Pierre en fille, que tu as écrite, et Chef d'orchestre. Tu sembles particulièrement attachée à ce format...
De Pierre en fille a commencé en série Web, mais maintenant, elle est aussi diffusée à la télé. J’ai beaucoup de respect pour le contenu Web, car souvent, ce sont des idées super créatives réalisées avec peu de moyens. Il y a vraiment des pépites qui émergent de ce format.
De Pierre en fille, c’est une histoire éclatée qui met en scène la relation entre un père et sa fille qui relève plus de l’amitié que d’une relation parent-enfant. Qu’est-ce qui t’a inspirée?
C'est inspiré de ma vie personnelle. Évidemment, c’est une fiction, mais mon père dans la vie, c'est ma muse pour cette création. Mon père, c’est une personne incroyablement libre qui ne répond à aucun code et qui mène un peu sa vie comme il l'entend. Ce sont des choses que j'aime beaucoup et que j'admire énormément chez lui. Il me l'a un peu transmis, d'une certaine façon. Il m’a aussi appris à être dans la gratitude et à ne pas m'en faire. Mon père sait reconnaître les petits bonheurs du quotidien; juste de regarder le ciel de temps en temps et de relaxer, c’est important pour lui. Je ne dis pas que j’arrive tout le temps à appliquer sa façon de vivre dans la mienne, mais je m’inspire de cet homme qui a le bonheur facile.
Est-ce que ton père évolue aussi dans le milieu artistique?
Non, il n'est pas artiste, il est avocat. Il travaille à la Ville de Laval comme conseiller politique. C'est un homme de loi qui est capable d'être très sérieux, mais qui est aussi capable de s'éclater dans sa vie personnelle. Il ne se prend jamais la tête. Peut-être que le contexte de son emploi, qui est un peu plus sérieux, fait en sorte qu'il a besoin d'une échappatoire.
En terminant, as-tu d'autres projets dont tu peux nous parler?
Je fais aussi partie de la distribution de la série Web Ils sont parmi nous, avec Gildor Roy. J'ai également participé au tournage du film de Brigitte Poupart, Où vont les âmes. Ce sont deux autres très beaux projets.