Josée Ouimet raconte la vie quotidienne de femmes embauchées comme calculatrices dans un laboratoire pendant la Seconde Guerre mondiale dans sa série «Un vent d'orage»
«Les équations»
Marie-France Bornais
Dans Les équations, deuxième tome d’une série consacrée aux mystérieuses recherches menées dans un laboratoire nucléaire ultrasecret de l’Université de Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale, Josée Ouimet en apprend plus à ses lecteurs sur la vie professionnelle et la vie intime de son héroïne, Alice, embauchée comme calculatrice. Nous sommes en 1944. En marge de son travail très prenant, Alice se familiarise avec la vie citadine, sort avec ses amis et cherche l’amour.
Alice, loin du mont Saint-Hilaire, vient de déménager dans une pension de famille à Montréal et rejoint son frère Simon dans le laboratoire où il travaille. Le roman raconte à la fois le travail des scientifiques sur la bombe atomique au laboratoire, le quotidien d’Alice, plongée dans ses calculs, et sa vie qui change.
«Dans le tome 1, je montrais comment Alice évoluait avant d’entrer dans le monde des adultes. On voyait une fille pragmatique. Dans le tome 2, on la retrouve à Montréal. C’est un milieu urbain complètement différent de celui auquel elle était habituée. Et là, elle va se déniaiser... Elle est prête à tout découvrir!», commente Josée Ouimet, en entrevue.
Après trois ans de pensionnat et quelques mois de travail comme institutrice dans des petits villages, elle goûte à la liberté. «La ville de Montréal, c’est la ville excitante où elle a une liberté. C’est la ville où elle va aussi avoir une indépendance financière, parce qu’elle est bien payée.»
«Avec le travail de calculatrice, elle a gagné de l’autonomie et rencontre le vrai monde montréalais, la vie urbaine où ça va vite, où il y a plein de monde et où il y a de la diversité.»
Une rencontre marquante
Alice va rencontrer Deborah Anderson, calculatrice comme elle à l’Université de Montréal. «Elle est anglophone, de religion anglicane, vient de Sudbury et a une façon de vivre un peu différente. Sans l’avouer à tout le monde, elle est homosexuelle.»
Les calculatrices sortent, vont dans les boîtes de nuit, s’amusent, boivent, s’éclatent. «Ce sont de beaux moments. Alice se retrouve dans de beaux milieux, où l’aventurière en elle va vivre des expériences nouvelles.»
Les travaux des scientifiques
Josée Ouimet, en parallèle, raconte les travaux scientifiques et le travail des fameuses calculatrices, ces femmes qui ont été engagées pour vérifier et compléter d’interminables équations pour les recherches menées par les physiciens.
«J’ai lu trois bouquins pour savoir ce qu’étaient les recherches, ce qui se passait, de quoi on parlait, quelles étaient les équations. Le principe de la calculatrice, c’est qu’elle prenait toutes les données des scientifiques et revérifiait les calculs.»
«Elle essayait de résoudre les équations, mais le plus gros de son travail était de revérifier les données, pour voir s’il n’y avait pas un petit x de travers. Il y avait de grosses machines, comme on le voit sur la couverture du livre. Ça se vend encore sur Etsy, comme antiquité!»
C’était donc un travail de précision. «Et Alice aime ça. Elle va beaucoup essayer de trouver la réponse juste. C’est une maniaque des mathématiques. Mais on va voir à un moment donné qu’en faire pour le plaisir et en faire tous les jours pour le travail, ça devient un petit peu redondant!»
Un vent d’orage, tome 2 : Les équations
Josée Ouimet
Éditions Hurtubise
288 pages
- Autrice prolifique, Josée Ouimet a publié plus de 50 ouvrages, tant pour les adultes que pour les jeunes.
- Ses sagas historiques La Marche des nuages, La faute des autres, Dans le secret des voûtes et L’inconnu du presbytère ont captivé des milliers de lectrices et de lecteurs.
- Le troisième et dernier tome de la série paraîtra à l’hiver 2025.
- Elle publie cet automne une biographie de la journaliste Robertine Barry pour les jeunes lecteurs, aux Éditions de l’Isatis.
- Pianiste, elle a aussi écrit des textes de chansons pour son amie Manon Robert.
«Au contraire de sa nouvelle amie Deborah, qui semblait avoir assez d’énergie pour sortir plusieurs soirs par semaine, souvent jusqu’à minuit, la jeune calculatrice préférait rester dans sa chambre, accoudée à son petit bureau, compilant ses notes et vérifiant ses calculs afin de débusquer toute erreur.
Elle avait tenté une seule fois d’aller voir Simon au laboratoire, mais les plantons devant l’entrée lui avaient bien fait comprendre qu’elle devait présenter un laissez-passer pour y entrer.»
- Josée Ouimet, Un vent d’orage, tome 2 : Les équations, Éditions Hurtubise
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