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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

«Je suis tellement furieuse que j’ai l’intention de ne jamais monter à bord»: une usagère du train de banlieue s’est acheté une voiture au lieu d’attendre le REM

Josée Riopel jure qu’elle boycottera le REM qui passera à deux minutes à pied de chez elle, tellement le projet a eu des conséquences négatives sur sa vie.
Josée Riopel jure qu’elle boycottera le REM qui passera à deux minutes à pied de chez elle, tellement le projet a eu des conséquences négatives sur sa vie. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2023-06-30T04:00:00Z
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Une résidente de Dollard-des-Ormeaux jure qu’elle ne montera jamais à bord du REM même si celui-ci passera derrière chez elle, depuis que le chantier l’a forcée à abandonner le centre-ville comme lieu de travail et à s’acheter une voiture. 

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«Je suis tellement furieuse que j’ai l’intention de ne jamais monter à bord du REM, tonne Josée Riopel. J’habite à deux minutes de marche de la gare Sunnybrooke, mais ça va être l’auto solo jusqu’à ma retraite. On m’a enlevé mon moyen de transport!»

Alors que CDPQ Infra commence enfin depuis mercredi sa marche à blanc sur le tronçon de la Rive-Sud, soit sa toute dernière phase de test avant la mise en service, le Journal a rencontré des usagers de l'ancienne ligne de train de banlieue Deux-Montagnes qui ont vu leur vie être chamboulée par les années de travaux et qui craignent de nouveaux reports sur leur tronçon.

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Mme Riopel, 62 ans, avait acheté sa maison en 1996 pour vivre près de la gare Sunnybrooke du train de banlieue située entre les villes de Montréal et Dollard-des-Ormeaux, et ainsi avoir un accès rapide au centre-ville.

«On était prêts à payer un petit peu plus cher pour ne pas avoir à acheter une deuxième voiture, témoigne-t-elle. Je suis adjointe administrative et les emplois sont plus payants au centre-ville.»

Mais sa vie a connu un bouleversement lorsqu’elle a appris qu’à partir de 2020, le train de la ligne Deux-Montagnes ne passerait plus pendant plusieurs années, jusqu’à la mise en service du REM prévue pour 2024.

  • Écoutez l’entrevue avec Pierre Barrieau, expert en planification des transports et chargé de cours à l’Université de Montréal au micro de Jean-François Baril via QUB radio :

Chomedey au lieu du centre-ville

Elle a d’abord vérifié combien de temps cela lui prendrait pour emprunter les navettes mises en place afin d’atténuer le bris de service du train, soit 75 min par trajet au minimum, alors qu’elle pouvait se rendre au centre-ville en moins de 25 min en train.

«Je me suis dit: ce n’est pas vrai que je vais me taper ce transport-là le jour et le soir. J’ai décidé d’oublier le centre-ville. J’ai acheté une deuxième voiture et maintenant je travaille à Chomedey.»

Avec ces changements, elle a perdu beaucoup d’argent, absorbant le coût de ce deuxième véhicule, en plus de subir une baisse de salaire.

Malgré toutes ces années, Mme Riopel ne décolère pas contre le projet du REM, qu’elle compte boycotter en raison des torts que le chantier lui a fait subir.

Lorsqu’on lui demande si elle croit que le REM roulera comme cela est prévu actuellement, soit à l’automne 2024, Mme Riopel ne peut s’empêcher d’éclater de rire.

«Qu’en pensez-vous? Pantoute! lance-t-elle. Au début, ils disaient que ce serait juste deux fins de semaine sans service, après c’était deux ans et finalement on est rendus à trois ans et demi!»

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