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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

«Ça devient un parcours du combattant, se rendre au centre-ville»: une femme de Deux-Montagnes déménage à Repentigny au lieu d’attendre le REM

Elle veut retrouver l'accès au train de banlieue qu'elle a perdu pendant les longues années des travaux du REM

Julie Hébert a décidé de vendre sa maison de Deux-Montagnes au lieu d’attendre le REM.
Julie Hébert a décidé de vendre sa maison de Deux-Montagnes au lieu d’attendre le REM. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2023-06-30T04:00:00Z
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Une informaticienne de Deux-Montagnes exaspérée d’attendre le REM a plutôt choisi de déménager à Repentigny pour se rapprocher d’une autre station de train de banlieue... fonctionnelle, celle-là.

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«Ça devient un parcours du combattant toutes les fois, de se rendre au centre-ville. Ce n’est pas vrai que je vais faire ça jusqu’à l’ouverture du REM. Ça n’a pas de bon sens», se désole Julie Hébert.

Alors que CDPQ Infra commence enfin depuis mercredi sa marche à blanc sur le tronçon de la Rive-Sud, soit sa toute dernière phase de test avant la mise en service, le Journal a rencontré des usagers de l'ancienne ligne de train de banlieue Deux-Montagnes qui ont vu leur vie être chamboulée par les années de travaux et qui craignent de nouveaux reports sur leur tronçon.

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Le 1er juillet prochain, Mme Hébert dira adieu à sa maison qu’elle avait achetée il y a 20 ans pour s’installer près de la gare Repentigny du train exo5.

«Le train, c’était vraiment agréable. Je voulais retrouver ce transport en commun là», résume la femme dans la quarantaine.

  • Écoutez l’entrevue avec Pierre Barrieau, expert en planification des transports et chargé de cours à l’Université de Montréal au micro de Jean-François Baril via QUB radio :

Son cauchemar s’est concrétisé

Lorsque le service du train de la ligne Deux-Montagnes a été interrompu pour faire place aux travaux du REM en 2020, la pandémie a ironiquement été une bénédiction pour de nombreux travailleurs du centre-ville comme Mme Hébert, en raison du télétravail.

Mais comme toute bonne chose a une fin, le cauchemar de Mme Hébert s’est matérialisé l’an dernier lorsque son employeur a annoncé une reprise de deux jours de travail par semaine en présentiel.

«À partir du déconfinement, ça a commencé à avoir un impact», raconte-t-elle.

Elle essaie alors de monter dans les navettes prévues pour les usagers, comme elles se rendent directement au centre-ville, mais elle développe un mal des transports puisqu’un autobus secoue bien plus que le train.

«J’arrivais au bureau en dedans d’une heure et demie, sauf que j’avais mal au cœur.»

N’ayant d’autre choix que d’y aller en voiture, Mme Hébert réalise que cet aller-retour lui prend jusqu’à cinq heures par jour.

Pire encore, elle passe tellement de temps à changer les vitesses de sa voiture manuelle neuve qu’elle développe un problème au genou. Elle se résout donc à acheter une voiture automatique et perd au change 15 000$.

Exaspérée d’attendre

Si elle se fie à l’échéancier officiel, Mme Hébert pourrait monter dans le REM près de sa maison de Deux-Montagnes dès l’automne 2024, sauf que les multiples reports qu’a subis le projet depuis son annonce ne lui inspirent aucune confiance.

«Je ne m’attends pas à ce que ça ouvre l’année prochaine», mentionne-t-elle. Elle ajoute que le retrait de places de stationnement près de la gare et de places assises dans le REM par rapport au train a contribué à sa décision de déménager.

«C’est un pari, d’aller à Repentigny. Mais au moins, il y a le train pour l’instant. C’est fiable, rapide et confortable.»

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