Je suis allée dans un cours d’introduction au bondage


Léa Martin
EXPÉRIENCE | Intimité, ficelage et rigolade: après la soirée de speed dating, je vous emmène à mon premier cours de bondage japonais à Québec.
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Malgré la tempête qui faisait rage à Québec dimanche dernier, on était quinzaine à l’atelier d’initiation des Rendez-vous cordiaux. À 10h30 (du matin!), on est assis en rond sur des tapis de mousse, deux cordes devant nous.
Certains participants ont amené leur propre corde de matière ou de couleur différente. «Il existe des cordes de jute, de chanvre ou même de coconut», nous explique la formatrice, Élodie.
La dernière fibre étant plus rêche, elle convient à ceux et celles qui s’adonnent à des pratiques sadomasochistes comme de la torture (consensuelle, évidemment). On s’en tiendra à la corde de jute pour aujourd’hui.
Avant de s’adonner au bondage japonais, aussi appelé shibari (qui signifie «attaché» ou «lié»), Élodie nous donne quelques règles de sécurité.
«Assurez-vous de toujours avoir vos ciseaux de sécurité à portée de main», insiste-t-elle
Quand on s’attache, il faut en effet être prêt à couper la corde en tout temps. Elle nous parle des risques d’étouffement, mais aussi de dommages nerveux qui peuvent survenir si on serre trop la corde sur certaines parties du corps.
«On ne met JAMAIS la corde autour du cou», répète l’autre instructrice, Bunny, à de nombreuses reprises.
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Le «ficelage de rôti»
Puis, vient enfin le moment d’expérimenter avec la corde.
Je constate rapidement qu’il s’agit d’un exercice presque méditatif lors duquel on prend soin d’enfiler son corps avec juste la bonne pression.
Comme d’autres participants, je rigole en m’apercevant que je ressemble de plus en plus à un petit gigot. Je remarque aussi qu’une de mes voisines est particulièrement douée pour une débutante.

«J’ai travaillé dans la marine», me lance-t-elle, le sourire aux lèvres.
Après quelques minutes à expérimenter avec la corde, nos deux coachs mettent en application les techniques qu’elles nous ont enseignées dans la matinée.
Élodie commence par enlacer Bunny, pendant que cette dernière prend de grandes respirations. Les deux femmes prennent le temps de connecter avant de commencer. Même si nous sommes une douzaine à les regarder, on jurait qu’elles sont seules au monde.
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La démonstration de quelques minutes est douce, mais à la fois robuste. Il s’en dégage de la sensualité, sans tomber dans la sexualité.
On les regarde avec affection et envie, un peu comme si on souhaitait nous aussi accéder à un tel niveau d’intimité. Bunny s’abandonne complètement à Élodie à qui elle fait totalement confiance.
Malgré un lien déjà fort, les deux femmes se partagent, devant le groupe, leurs attentes et leurs limites, mais aussi leur appréciation.
Outre les quelques techniques de ficelage de rôtis, cette initiation au shibari aura été une belle leçon d’amour et de bien-être. Je sais, ça peut paraître surprenant quand on parle de restriction physique. C’était pourtant le cas.
Et c’était drôlement gratifiant d’apprendre à faire des nœuds et des figures sur son propre corps pour en changer l’apparence ou lui faire vivre différentes sensations. C’est une manière d’apprendre à reconnecter avec soi, en toute sécurité...