«Je sentais que sa mort n’avait pas été à sa hauteur», confie Manuelle Légaré, la fille de Pierre Légaré
Elle prépare une pièce documentaire sur l’aide médicale à mourir.
Frédérique De Simone
Manuelle Légaré, la fille de l’humoriste Pierre Légaré, s’intéresse à l’aide médicale à mourir, mais aussi au consensus qui entoure cette pratique, dans une nouvelle pièce documentaire qui sera présentée ce printemps.
Témoin de la mort de son père, qui a eu recours à l’aide médicale à mourir le 5 octobre 2021, l’autrice et documentariste a eu envie de revisiter les origines, les tensions et les zones grises entourant la pratique de ce soin, mais aussi de les questionner.
«J’avais un sentiment confus et je sentais que sa mort n’avait pas été à sa hauteur», a-t-elle dit mardi matin, en entrevue au micro de Mario Dumont à QUB radio.
«Ça se passe dans une petite chambre beige, anonyme, en cinq minutes. Je me disais : “Voyons donc que ça se peut pas que ça se passe comme ça, maintenant qu’on connaît le moment de la mort.”», a-t-elle ajouté sur les ondes du 99,5 FM Montréal, soulignant la rapidité avec laquelle son père, mais aussi d’autres personnes, en bénéficient après en avoir fait la demande.
«On est une méchante gang de personnes qui avons trouvé ça difficile et qui n’avons pas d’espace pour en jaser. [...] Dès qu’on ose critiquer l’aide médicale à mourir, on se fait dire qu’on est réactionnaire, contre le progrès. C’est dur à critiquer parce qu’il y a un consensus», a reproché Manuelle Légaré, qui craint que le Québec, champion canadien dans la prodigation du soin, banalise ces décès.
La Loi concernant les soins de fin de vie, qui encadre et introduit l’aide médicale à mourir comme soin possible dans des conditions strictement définies, a été officiellement adoptée en juin 2016.
La pièce Club sandwich mayonnaise sera présentée à partir du 8 avril 2026 à l'Usine C et mettra en vedette Martin-David Peters, Sylvie De Morais-Nogueira et Alice Pascual.
