«Je n’ai pas payé mon loyer du mois de décembre», confie le propriétaire de la brasserie le Saint-Bock
TVA Nouvelles
Les restaurateurs qui appréhendent le 18 janvier pour le remboursement d’une partie de la subvention prêtée par le gouvernement pendant la pandémie de COVID-19 ont été nombreux à sonner l’alarme pendant l’année 2023. Maintenant que la date fatidique approche à grands pas, leurs inquiétudes commencent à se confirmer.
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«Je n’ai pas payé mon loyer du mois de décembre», confie Martin Guimond, propriétaire de la brasserie artisanale, le Saint-Bock, dans le Quartier latin.
«C’est la première fois en 18 ans d’opération que je ne suis pas capable de payer mon loyer», ajoute-t-il.
En entrevue sur les ondes de LCN, l’entrepreneur soutient que les problèmes qui forcent les restaurateurs montréalais à se serrer la ceinture sont multiples.
«Le prix de la nourriture a explosé, le prix de la main-d’œuvre a explosé, ce qui amène des coûts d’exploitation qui sont très élevés, mais les loyers ne vont pas diminuer pour autant», explique-t-il.
Soulevant que plusieurs croient que les restaurants achètent leur nourriture à des prix réduits, l’entrepreneur précise que «ce n’est pas le cas. On achète notre bouffe souvent au Costco, à la même place que tout le monde, donc on la paie le même prix que tout le monde.»
«Moins 75% des revenus»
Le propriétaire affirme que les conditions actuelles dans lesquelles il tente de faire fonctionner son entreprise sont «catastrophiques».
«Avant la pandémie de 2019, versus maintenant, nous on est à moins 75% des revenus, informe-t-il. C’est énorme!»
M. Guimond comprend que les gens en général ont moins d’argent dans le contexte inflationniste et il reconnaît que les prix des plats et des consommations dans les restaurants sont dispendieux.
«Moi-même, je trouve ça cher», admet-il.
La Ville de Montréal exacerbe le problème
L’homme d’affaires ne croit pas que les restaurateurs sont les seuls responsables et pense que certaines mesures de la Ville de Montréal exacerbent le problème.
Il critique deux initiatives imposées par l’administration Plante: la nouvelle réglementation sur les parcomètres qui se termine maintenant à 23h dans Ville-Marie et les pistes cyclables qui compliquent le transport en voiture.
Il compare cette nouvelle tarification sur les parcomètres à «une taxe sur la culture, la restauration et les bars que les automobilistes doivent payer après 21h».
De l’autre côté, concernant les pistes cyclables qui devaient amener plus de clientèle, le propriétaire de la brasserie sur la rue Saint-Denis affirme toutefois que «ce n’est pas le cas».
Selon M. Guimond, l’année 2024 sera très difficile pour les restaurateurs et il ajoute que malheureusement «on va perdre beaucoup de joueurs».
***Voyez l’entrevue de Martin Guimond à l’émission de Mario Dumont dans la vidéo ci-dessus***