Inflation: des hausses au menu chez les traiteurs
Les compagnies font tout pour ne pas donner une facture salée à leurs clients


Mathieu Boulay
L'inflation ne cesse de grimper et les traiteurs, qui achètent des matières premières, ont été obligés d’augmenter leurs prix de près de 15% en prévision de leur période la plus importante de l’année.
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À l’instar du domaine de la restauration, les cinq traiteurs sondés par Le Journal ont été frappés de plein fouet par l’inflation alimentaire au cours des derniers mois. Ce n’est donc pas une surprise si les repas de dinde, les tourtières et les bûches traditionnelles de Noël coûteront plus cher à leurs clients.
«Nous avons encaissé des hausses de 10 à 15% pour les matières premières, mentionne le propriétaire des Ailes du Palais, Sylvain Desrochers. On n’a pas eu le choix d’augmenter un peu.
«Nous prenons le temps d’expliquer les prix aux clients, mais certains ne semblent pas écouter les nouvelles comme nous. C’est seulement 5% de nos clients qui ont trouvé cela trop cher.»
Même son de cloche à La Cuisine Maison, qui a ouvert ses portes il y a une vingtaine d’années.
«Nos augmentations ont été graduelles, souligne la gérante, Bianca Bélanger. Malgré tout, on tente de garder nos prix compétitifs.
«À l’épicerie, c’est de 15 à 20%, mais nous, c’est moins que cela. On a réussi à s’adapter à la pandémie et à l’inflation.»
La réalité est la même pour les nouveaux commerces dans cette industrie. Cependant, certains d’eux ont fait le pari de ne pas hausser leurs prix.
«On ne l’a pas fait. On va le faire éventuellement si on voit que l’inflation continue de grimper, indique Julie St-Pierre, de Rosette Prêt-à-manger, qui en est à sa deuxième année de service. Comme nous sommes en début d’entreprise, nous avons décidé de ne pas augmenter nos prix afin d’attirer une nouvelle clientèle.»

Parlant des consommateurs, les adeptes de ces repas complets de Noël sont encore au rendez-vous cette année malgré les hausses sur leurs factures. Ils sont fidèles à leurs traiteurs selon les compagnies que nous avons sondées.
Étaler les hausses
Un traiteur de Laval, Les 3 Maîtres Gourmands, a le vent dans les voiles. Il note une hausse notable de sa clientèle, surtout au niveau corporatif, par rapport à l’an dernier.
«On a grimpé nos prix, mais pas au point que ce ne soit pas abordable, indique Andrew Emond, coordonnateur d’administration et de gestion. De plus, nos prix de livraison sont encore raisonnables.
«On peut limiter nos hausses en achetant des produits en grande quantité pour notre production. La hausse est divisée par le plus grand nombre de plats possible. On fait tout pour ne pas ruiner leur expérience.»
Les propriétaires de l’entreprise ne se cachent pas la tête dans le sable. Les profits seront possiblement moins importants cette année en raison de l’inflation et de la hausse des salaires.
«On a mangé le coup pour éviter que nos clients souffrent. En faisant cela, on pense qu’ils seront loyaux dans le futur.»
Un changement de cap
Depuis la pandémie, les compagnies n’ont pas hésité à changer leurs offres pour assurer leur rentabilité. Plusieurs d’entre elles se sont concentrées sur les repas chauds.
«Les buffets froids, ça coûte cher à produire, précise Bianca Bélanger. On ne faisait pas beaucoup de profit parce qu’on ne voulait pas le vendre trop cher.
«Depuis quelques années, on s’est concentrés sur les repas chauds sous forme de table d’hôte pour les Fêtes, que les clients réchauffent à la maison. C’est plus chaleureux. C’est plus facile pour eux et pour nous.»
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