«Il n’y a jamais personne qui est responsable à la DPJ!», dénonce une avocate
TVA Nouvelles
Colère, rage, sentiment de révolte. C’est ce qu’a ressenti l’avocate Valérie Assouline lorsqu’elle a appris que les deux garçonnets morts à Wendake avaient fait l’objet de signalements, que la DPJ de la Capitale-Nationale n’avait pas retenus.
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Me Assouline s’est fait connaître des médias et de la population il y a un an, lorsqu’elle a pris en charge le dossier de la fillette martyre de Granby, en représentant la mère biologique de l’enfant.
En entrevue à Mario Dumont, elle a déploré, une fois de plus, que des enfants sans défense n’aient pas pu être protégés par la DPJ, malgré les «drapeaux rouges».
«La DPJ a le rôle unique de protéger les enfants, et elle n’a pas pris les signalements au sérieux et les a mis de côté. Ce n’est pas à coups de rapports qu’on va encore mettre à risque la vie des enfants aux Québec», souligne-t-elle.
Elle s’est dite également désolée de la réaction du ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, qui mardi, a annoncé une enquête externe sur les actions de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de la Capitale-Nationale sur le cas de Wendake.
Pour elle, les quatre enquêtes qui se pencheront sur les enfants morts de Wendake ne permettront pas de changer les choses concrètement sur le terrain.
«Il faut que le [ministre] aille sur le terrain, qu’il se déplace! Il faut qu’il y ait des gens qui perdent leur job! Il faut qu’il y ait des gens qui soient imputables pour ce qui s’est passé. Ça ne prend pas deux mois afin de savoir qui s’est occupé de ce signalement, et l’a mis de côté», juge-t-elle.
«J’en vois encore des dossiers, je vous le dis, je le prévois, il va y en avoir d’autres enfants qui vont finir comme ça! On ne croit pas les parents, on ne croit pas les grands-parents! On met des étiquettes sur les parents en invoquant des conflits de loyauté», dénonce-t-elle.
L’avocate considère qu’il faut plus de supervision des intervenants, plus de formation, du soutien, parce que plus rien ne fonctionne, selon son expertise.
Le père des enfants de Wendake, suivi en psychiatrie depuis 2013, n’a pas eu de visites surprises chez lui. Pourquoi son cas n’a-t-il pas été investigué alors qu’il y a eu des signalements des proches, mais également de policiers?, se demande Me Assouline.
«Il va falloir que bien des gens prennent leur responsabilité, et M. Carmant est le premier qui doit prendre ses responsabilités et faire un grand ménage! Je vais vous le dire, il n’y a jamais personne qui est responsable à la DPJ! C’est toujours la faute de l’autre! On se jette la balle. Il va falloir qu’il y ait des gens qui soient imputables à la direction pour que ça change, pour que ça change vraiment! Ça ne peut plus se reproduire! Ce sont des vies d’enfants qu’on a perdues, qu’on a abandonnées! Le système avait une job : de protéger les enfants et ne l’a pas fait, c’est révoltant M. Dumont. Je suis sur le terrain, et je vois encore des aberrations tous les jours», clame l’avocate en colère.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus. ***