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L'article provient de TVA Nouvelles
Culture

Il y a 50 ans, Robert Charlebois, Gilles Vigneault et Félix Leclerc étaient réunis pour le spectacle «J’ai vu le loup, le renard, le lion»

Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications
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Photo portrait de Frédérique De Simone

Frédérique De Simone

2024-07-21T16:00:00Z
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Au cours du concert Plaines de chansons prévu vendredi prochain (le 26 juillet) à Québec, une vingtaine d'artistes souligneront le 50e anniversaire du désormais mythique spectacle J’ai vu le loup, le renard, le lion, qui réunissait sur une même scène pour la première fois Robert Charlebois, Gilles Vigneault et Félix Leclerc. 

Présenté en ouverture du Festival international de la jeunesse francophone sur les plaines d’Abraham le 13 août 1974, le spectacle est le tout premier concert extérieur collectif du Québec. Il s’agissait également de la première fois que trois chanteurs de générations différentes, respectivement âgés de 30, 45 et 60 ans, avec des styles musicaux différents et un public tout aussi différent, s’unissaient pour un même concert.

PHOTO COURTOISIE / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE QUEBEC
PHOTO COURTOISIE / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE QUEBEC

Ce serait d’ailleurs une idée du producteur et père du show-business québécois Guy Latraverse, cofondateur l’ADISQ (1978) et des FrancoFolies (1989), d’unir la vedette montante Robert Charlebois, aux poètes et chansonniers Gilles Vigneault et Félix Leclerc.

À l’époque, ce dernier se faisait déjà discret dans la sphère publique et préparait sa sortie de scène vers une réclusion à l'île d'Orléans, mais Gilles Vigneault l’aurait convaincu d’embarquer dans le projet, malgré ses résistances à l’égard du «jeune» Robert Charlebois, qui lui, en contrepartie, était très flamboyant. Il avait notamment fait jaser avec son cabaret psychédélique L'Osstidcho ainsi qu’avec son lancer de tambours dans le public de l’Olympia parisien.

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*NO RESALE / AUCUNE REVENTE* Félix Leclerc (60 ans) et Robert Charlebois (30 ans) en marge de la SuperFrancoFête de 1974. Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications
*NO RESALE / AUCUNE REVENTE* Félix Leclerc (60 ans) et Robert Charlebois (30 ans) en marge de la SuperFrancoFête de 1974. Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications

Rassemblant une foule d'au moins 120 000 personnes, le concert s’est ouvert avec un enchaînement des succès Moi, mes souliers, Lindberg, et Mon pays. Les trois artistes y sont ensuite allés chacun de leurs meilleures compositions, revisitant, avec leurs musiciens, Lettre à Ti-cul Lachance, Il me reste un pays, L’alouette est en colère et La marche du président.

Le concert s’est conclu par un numéro de groupe, dans lequel les trois monuments de la chanson ont harmonisé leur voix sur Quand les hommes vivront d’amour de Raymond Lévesque.

Cette pièce a d’ailleurs été souvent attribuée à Félix Leclerc en raison de son interprétation ce soir-là.

Un album double, enregistré lors de l’événement et accessible sur les plateformes d’écoute, permet aujourd’hui de s’y replonger.

Un contexte bouillonnant

En 1974, le mouvement indépendantiste gagnait du terrain au Québec et la question francophone teintait l’actualité, avec le décret, en juillet de cette même année, du français comme langue officielle.

À seulement 2 ans de l’élection du Parti Québécois de René Lévesque, qui a mené au premier référendum sur l’indépendance du Québec en 1980, J’ai vu le loup, le renard, le lion est immédiatement devenu un symbole de l'identité québécoise.

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*NO RESALE / AUCUNE REVENTE* Félix Leclerc (60 ans), Robert Charlebois (30 ans) et Gilles Vigneault (45 ans) en marge de la SuperFrancoFête de 1974. Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications
*NO RESALE / AUCUNE REVENTE* Félix Leclerc (60 ans), Robert Charlebois (30 ans) et Gilles Vigneault (45 ans) en marge de la SuperFrancoFête de 1974. Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications Photo Roland Lachance fournie par Brouillard Communications

Vigneault avait d’ailleurs déclaré en entrevue que selon lui, il s’agissait d’un des spectacles les plus politisés de l’histoire de la province.

Au départ, l’Agence de coopération culturelle et technique, l’ancêtre de l’Organisation internationale francophone, voulait organiser un événement dans le but de resserrer les liens avec la francophonie mondiale, en particulier avec les territoires européens et africains. 

La Ville de Québec a ensuite été choisie comme ville hôte, malgré les appréhensions des premiers ministres du Québec et du Canada, Robert Bourassa et Pierre Elliott Trudeau, qui craignaient que l'événement serve de tribune aux sympathisants de la souveraineté du Québec.

Les premiers ministres hués

La cérémonie d’ouverture du premier Festival international de la jeunesse francophone a somme toute été ternie par le chahut de quelques centaines de manifestants nationalistes qui ont empêché Pierre Elliott Trudeau – qui était accompagnée de son fils, Justin – et Robert Bourassa de livrer leur discours inaugural, a rapporté Le Journal de Montréal, le 14 août 1974.

Pierre Elliott Trudeau et son fils, Justin, lors de la cérémonie d’ouverture de la première SuperFrancoFête, le 13 août 1974, à Québec.
Pierre Elliott Trudeau et son fils, Justin, lors de la cérémonie d’ouverture de la première SuperFrancoFête, le 13 août 1974, à Québec. CAPTURE D’ÉCRAN/ ARCHIVES JOURNAL DE QUEBEC

«Ils étaient au moins quelques bonnes centaines [de manifestants] massés hier sur la colline Parlementaire québécoise à scander des slogans et à brandir des pancartes, pendant que les 1600 dignitaires des 25 pays participants au festival cherchaient à comprendre, pour la plupart, ce qui se passait», a pour sa part écrit Le Journal de Québec.

Un événement culturel et sportif

Lors de cette première édition, La SuperFrancoFête comportait un volet culturel, avec des manifestations artistiques de toutes sortes un peu partout dans la ville, et des compétitions sportives qui se sont majoritairement tenues sur le campus de l’Université Laval.

PHOTO RICHARD CLOUTIER TIRÉE DES ARCHIVES JOURNAL DE QUEBEC
PHOTO RICHARD CLOUTIER TIRÉE DES ARCHIVES JOURNAL DE QUEBEC

Quelque 200 athlètes de 23 pays y ont pris part. Athlétisme, parachutisme, jeux traditionnels, pétanque, boxe, judo, soccer et volleyball faisaient notamment partie du programme.

Cette première édition de la SuperfrancoFête s’est déroulée du 13 au 24 août 1974.

Plaines de chansons

Hommage à J'ai vu le loup, le renard, le lion, le spectacle Plaines de chansons aura lieu le vendredi 26 juillet sur les plaines d’Abraham. Il réunira Marie-Pierre Arthur, Gab Bouchard, Lou-Adriane Cassidy, Robert Charlebois, Sylvia Cloutier, Beatrice Deer, Claude Dubois, Diane Dufresne, Kanen, Simon Kearney, Pierre Kwenders, Pierre Lapointe, Thierry Larose, Hubert Lenoir, Marjo, Patrice Michaud, Muzion, Paul Piché, Ariane Roy, Sarahmée, Jay Scott, Souldia et Les Trois Accords.

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