«J’ai envie de vomir»: les médecins accusent la CAQ de vouloir mettre en place un «état policier» à la sauce Trump

La présidente de l'Association des gastro-entérologues du Québec, la Dre Mélanie Bélanger, est profondément irritée par la loi 2 du gouvernement Legault et l’attitude du ministre de la Santé, Christian Dubé.

• À lire aussi: Des mesures «disproportionnées» pour museler les critiques contre la loi spéciale de la CAQ, dénonce QS

• À lire aussi: Le Parti Québécois garderait le nouveau mode de rémunération des médecins, mais changerait les cibles

• À lire aussi: Négociations avec les médecins: le projet de loi 106 «mal parti», selon le président du Conseil pour la protection des malades

«Je ne peux pas croire que quelqu'un va fonctionner comme ça: va faire adopter une loi bâillon, une loi aussi dénigrante pour nous et avoir le culot après de dire qu'il y a place à la négociation. Sincèrement, ça m'a donné un petit serrement de poitrine [...] Est-ce que c’est une façon de faire ça? Ça ressemble à Donald Trump!», a-t-elle lancé en entrevue sur les ondes de LCN.

Celle-ci s’insurge notamment contre le climat que la CAQ souhaite, selon elle, installer dans le réseau de la santé et qu’elle compare à un «état policier».

«Aujourd'hui, je suis venue à l'hôpital en disant: "je vais essayer de commencer à m'adapter." Et en venant à l’hôpital, j'ai été prise dans un embouteillage parce qu'il y avait des feux de circulation qui ne fonctionnaient pas. Et donc, je suis arrivée un petit peu en retard à l'hôpital à 8h07. Et là, je me suis dit: "Oh my god! Qu'est-ce qui va m'arriver, dans le fond? Est-ce que je vais être accusée de quelque chose? Est-ce que je vais être accusée de vouloir diminuer mon travail?"», raconte la Dre Bélanger.

Ce type de système punitif est particulièrement heurtant, témoigne la présidente de l’Association des gastro-entérologues du Québec.

«En gastro, on a des patients qui ont des maladies très graves. [...] Parfois, on les voit aux semaines ou deux fois par semaine. On va les accompagner jusqu'à la guérison ou parfois, on va les accompagner jusqu'à la mort. Et de dire que dans le fond, ça va prendre quelqu'un qui va surveiller si je viens au travail le matin pour assurer que je vais respecter mes engagements. Ça, c'est une blessure morale, c'est une blessure au cœur», soutient la Dre Mélanie Bélanger.

Cette dernière assure que les 284 membres qu’elle représente déploient constamment des efforts pour tenter d’améliorer l’accès aux patients.

«Quand on nous traite comme ça, ça fait un glaive au cœur. Et je vous dirais aujourd'hui, c'est ça qu'on est en train d'encaisser. Et d'entendre ce ministre-là qui est en train de dire que non, peut-être que c'était juste un bluff pour faire baisser nos attentes puis qu'il est prêt à négocier, moi, j'ai envie de vomir», affirme-t-elle.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.