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L'article provient de TVA Nouvelles
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Israël-Iran: une puissante bombe américaine pourrait détruire les sites nucléaires iraniens

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AFP

2025-06-18T11:23:42Z
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Une puissante bombe anti-bunker américaine, la seule à même de détruire les installations nucléaires iraniennes profondément enfouies, constitue l'arme stratégique de choix pour Donald Trump s'il décidait d'engager les États-Unis dans le conflit au côté d'Israël.

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La GBU-57, une ogive de 13 tonnes capable de s'enfoncer à des dizaines de mètres de profondeur avant d'exploser, manque à Israël pour achever son but de guerre affiché: empêcher la construction d'une bombe atomique par Téhéran.

Pourquoi cette bombe?

Si, en cinq jours, l'armée israélienne a réussi à décimer le commandement militaire iranien et nombre d'installations de surface, «il reste beaucoup de questions sur l'efficacité des frappes israéliennes contre le cœur battant du programme nucléaire iranien», résume auprès de l'AFP Behnam Ben Taleblu.

Selon cet expert de la Foundation for Défense of Democracies, un centre de recherche américain plutôt néoconservateur, «tous les yeux se tournent vers Fordo».

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Sur cette usine d'enrichissement d'uranium située au sud de Téhéran, «aucun dommage n'a été constaté», d'après l'AIEA. Car, à l'inverse des sites de Natanz et d'Ispahan, dans le centre de l'Iran, celui-ci est enfoui très profondément, à une centaine de mètres sous terre, hors de portée des bombes israéliennes.

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«Seuls les États-Unis ont la capacité conventionnelle» de détruire un tel site, insiste auprès de l'AFP Mark Schwartz, général américain qui a servi au Moyen-Orient, désormais expert au sein du groupe de réflexion Rand Corporation.

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Cette «capacité conventionnelle», c'est-à-dire non nucléaire, c'est la GBU-57.

Quelles capacités?

Cette bombe américaine est unique, car elle peut s'enfoncer très profondément dans la roche et le béton. La GBU-57 «a été conçue pour pénétrer jusqu'à 200 pieds (61 mètres) sous terre avant d'exploser», relève l'armée américaine.

Contrairement à nombre de missiles ou bombes qui font détonner leur charge au moment de l'impact, ces ogives anti-bunker s'enfoncent d'abord dans le sol pour exploser uniquement une fois l'installation souterraine atteinte.

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Ces armes comportent «une gaine très épaisse d'acier renforcé» qui les aide «à traverser les couches de roche», dit à l'AFP Masao Dahlgren, spécialiste de l'armement au centre de recherche CSIS de Washington.

Cela explique son poids: plus de 13 tonnes pour 6,6 mètres de long.

Son efficacité réside aussi dans son détonateur, qui ne s'active pas au moment de l'impact, mais »détecte» les «cavités» pour «se déclencher quand (la bombe) entre dans le bunker», détaille Masao Dahlgren.

La conception de cette bombe a été lancée au début des années 2000. Une commande de 20 unités a été passée à Boeing en 2009.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Comment la larguer?

Les avions américains B-2 sont les seuls à pouvoir larguer cette bombe.

Certains de ces bombardiers stratégiques furtifs avaient été déployés début mai sur la base américaine de Diego Garcia, dans l'Océan indien, mais ils n'étaient plus visibles mi-juin, d'après l'analyse par l'AFP d'images satellitaires de PlanetLabs.

Mais avec leur long rayon d'action, des B-2 qui décollent des États-Unis «sont capables de voler jusqu'au Moyen-Orient pour procéder à des bombardements, ça a déjà été fait», précise Masao Dahlgren du CSIS.

Chaque B-2 peut emporter deux GBU-57.

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Si la décision est prise de les utiliser, «ils ne vont pas juste en larguer une seule (bombe) et puis +terminé+, ils en utiliseraient plusieurs pour s'assurer d'une probabilité de succès de 100%», relève Mark Schwartz.

Et la supériorité aérienne acquise par Israël en Iran «réduit les risques» qui seraient encourus par les bombardiers B-2, ajoute ce général à la retraite.

Quelles suites?

Une telle intervention américaine «serait accompagnée d'un grand coût politique pour l'Amérique», reprend Behnam Ben Taleblu.

Il souligne qu'il «ne s'agit pas de la seule solution» pour s'en prendre au programme nucléaire iranien de manière durable, en dehors d'une solution diplomatique.

À défaut de cette bombe anti-bunker américaine, les Israéliens pourraient attaquer des complexes souterrains comme Fordo en «essayant de frapper les entrées, de faire s'effondrer ce qu'ils peuvent, de couper l'électricité», liste cet expert -- ce qui semble avoir été fait à Natanz.

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