Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Intoxication au GHB: ce n’est pas une farce, c’est un crime, lance Bonnardel

Photo d'archives, Agence QMI (Thierry Laforce)
Partager

Gabriel Côté

2023-06-21T19:59:06Z
Partager

«Droguer pour agresser, c’est criminel» : c’est le message que veut lancer le gouvernement Legault dans une nouvelle campagne de sensibilisation pour prévenir les intoxications involontaires aux drogues comme le GHB.

• À lire aussi: Projet pilote «Check ton verre»: des protège-verres contre la drogue du viol

• À lire aussi: Drogue du viol: nos filles en danger

«Malheureusement, dans les derniers mois, on a entendu pas mal de dénonciations de personnes, plus souvent des femmes, qui ont été droguées à leur insu», a déclaré le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, lors de la présentation de son plan de lutte contre les intoxications involontaires, mercredi après-midi. 

Le gouvernement a investi 60 000$ une campagne de sensibilisation qui cible principalement les jeunes hommes de 18 à 35 ans, pour faire comprendre aux «possibles agresseurs» que le fait de glisser une substance dans le verre d’autrui est un crime. 

«Certains peuvent penser que c’est une farce, et se dire : "oh, ce n’est pas grave, je mets ceci dans le verre." Non, c’est criminel de faire cela», a tonné M. Bonnardel. 

Le plan Bonnardel prévoit également de sensibiliser et d’outiller les détenteurs de permis d’alcool pour affronter le fléau des intoxications involontaires. 

Publicité

Statistiques

Par ailleurs, le gouvernement souhaite travailler avec les corps de police pour améliorer le décompte de ce type d’infraction criminelle et mieux cibler les endroits plus problématiques.  

«Je veux mieux connaître le problème pour mieux mesurer l’effet des solutions», a expliqué M. Bonnardel. «Ça va permettre de mieux travailler, d’identifier des endroits, des lieux plus problématiques où il peut y avoir des cas d’intoxication plus élevés.»

Québec mettra aussi de la pression sur le gouvernement fédéral pour que les tests de détection des substances comme le GHB soient homologués, un enjeu urgent selon le ministre. 

«Les tests rapides comportent des limites», a expliqué M. Bonnardel. «Il n’y a pas d’étude récente fiable qui confirme que les tests qui sont sur le marché sont efficaces. C’est un sprint qu’on doit faire avec le fédéral.»

Enfin, le ministre veut que la population soit mieux informée du processus à suivre si l’on est victime d’une intoxication involontaire, afin que les policiers puissent récolter la preuve nécessaire pour que d’éventuelles accusations puissent être portées. 

  • Écoutez la chronique société avec Pascale Robitaille, journaliste à TVA Nouvelles au micro d'Alexandre Dubé via QUB radio : 

Un premier pas

Pour Andréanne St-Gelais, la directrice de l’organisme de prévention des violences sexuelles, le Collectif social, le plan du ministre Bonnardel est «un premier pas». 

Publicité

«Pour nous, ce qui est important, c’est qu’on vienne soutenir les victimes et qu’on évite les différentes mesures qui viennent augmenter la responsabilité des victimes. Une partie des mesures répond à ça aujourd’hui», a-t-elle déclaré en mêlée de presse.

François Bonnardel n’a d’ailleurs pas exclu de bonifier son plan avec d’autres mesures. «Il y aura des améliorations dans les prochains mois», a-t-il dit, avant d’ajouter que chaque intoxication «est une intoxication de trop». 

Le plan Bonnardel contre les intoxications involontaires

– Définir et faire connaître la trajectoire de détection et de signalement pour les victimes présumées d’intoxication à leur insu n’ayant pas subi une agression sexuelle;  

– Sensibiliser les détenteurs de permis d’alcool (bars et restaurants) aux meilleures pratiques de prévention et d’intervention et les outiller, par l’entremise de la Régie des alcools, des courses et des jeux; 

– Sensibiliser les détenteurs de permis d’alcool et de permis d’agent de sécurité privé sur les meilleures pratiques de prévention et d’intervention et les outiller par l’entremise du Bureau de la sécurité privée;  

– Effectuer des activités de sensibilisation du personnel des établissements licenciés ciblés par les corps de police sur l’intoxication d’une personne à son insu; 

– Promouvoir et faire connaître le protocole d’accréditation «Commande un Angelot» de l’organisme collectif social pour accroître le nombre d’établissements y adhérant;  

– Mener des travaux avec les corps de police et les partenaires concernés pour améliorer le décompte des infractions criminelles relatives à l’intoxication d’une personne à son insu au Québec; 

– Déployer le projet pilote d’Éduc’alcool (protège-verres) dans les bars de Montréal; 

– Sensibiliser le gouvernement fédéral à l’importance de mettre en place un mécanisme d’homologation pour assurer l’efficacité des tests rapides auto-administrés de détection du GHB et d’autres substances; 

– Identifier les meilleures pratiques encadrant la gestion des cas d’intoxication d’une personne à son insu et les communiquer aux policiers; 

– Faire connaître la trajectoire de détection et de signalement pour les victimes présumées d’intoxication à leur insu n’ayant pas lieu de croire qu’elles ont subi une agression sexuelle. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité