Interdiction du téléphone cellulaire: un problème dans l’approche du ministre Drainville?
Marie-Anne Audet
L’approche dure du ministre de l’Éducation Bernard Drainville pour interdire les téléphones cellulaires dans les écoles dès la rentrée prochaine n’est pas celle qu’a adoptée le Collège Sainte-Anne, à Dorval.
• À lire aussi: Dépendance au cellulaire: «On est rendu avec un algorithme qui corrompt», dit Philippe-Vincent Foisy
• À lire aussi: «Nos cellulaires, nos droits»: des adolescents refusent d’entrer en classe
L’école secondaire a interdit les téléphones dès le début de l’année scolaire, et la mesure a été bien acceptée par la communauté étudiante, a rapporté Michel Twigg, directeur au deuxième cycle.
«Dans l’ensemble, ça a vraiment bien été. Ça demeure une quête. Donc, nous, en début d’année, on a pris la décision de motiver les élèves à mettre leur téléphone cellulaire dans leur casier pour la journée, le reprendre en fin de journée», a-t-il dit en entrevue à LCN.
Cette interdiction s’est faite à la suite d’échanges entre les enseignants, les élèves et les parents.
«Contrairement peut-être au ministre Drainville, nous, il y a une forme de dialogue qui a été faite avec les élèves et les parents. Donc, en début d’année, on a expliqué un peu la vision, les objectifs, afin que les enfants trouvent leur sentiment d’autonomie et de compétence. La même chose a été faite avec les parents parce que les parents ont aussi une habitude de communiquer avec leur enfant souvent dans une journée», a illustré M. Twigg.
«On a pris les deux ou trois premières semaines pour expliquer. Puis, en très grande majorité, ça a fonctionné», a-t-il poursuivi.
Selon lui, le mouvement de contestation qui frappe de nombreuses écoles de la province peut être lié par la méthode choisie par le ministre de l’Éducation pour arriver à ses fins.
«Je pense qu’au niveau du fond, les études montrent très bien que le cellulaire, au niveau des adolescents, ce n’est pas souhaitable. [...] Je pense que de se faire imposer [une mesure] comme ça, de recevoir un mot aussi direct avec peu de chances de dialogue, que ce soit pour les élèves ou les parents, je pense que dans une école, dans un système scolaire, surtout à l’adolescence, il faut une forme d’écoute et d’encadrement, d’aide, de sensibilité», a-t-il souligné.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus