«Nos cellulaires, nos droits»: des adolescents refusent d’entrer en classe

Plusieurs élèves du secondaire se sont mobilisés partout au Québec vendredi, affirmant leur refus de se présenter en classe afin de protester contre l’interdiction des téléphones cellulaires dans les écoles à compter de septembre.

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Un appel à tous a été lancé en début de semaine dans les réseaux sociaux pour inviter les jeunes de toutes les écoles du Québec à se mobiliser contre cette décision du gouvernement Legault. Des adolescents de différentes régions ont répondu à cet appel en manifestant devant leur établissement scolaire ou tout simplement en séchant leurs cours.

Devant l’école Armand-Corbeil de Terrebonne, une cinquantaine d’élèves étaient rassemblés quelques minutes avant le début des classes.

Plusieurs d’entre eux scandaient le slogan «Nos cellulaires, nos droits» et ont indiqué à TVA Nouvelles qu’il n’était pas question pour eux d’aller à leurs cours vendredi.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Il y a des jeunes qui ont un peu moins d’amis. Au dîner, au moins leur téléphone, ça les aide à ne pas avoir un dîner plate. Ils peuvent être sur leur téléphone, tout seuls. S’ils n’ont pas de téléphone, ils vont être seuls à leur table et ça va être triste pour eux parce que peut-être que les gens ne vont pas être amis avec eux et ça va être difficile pour eux», a argumenté l’un des organisateurs du rassemblement devant l’école Armand-Corbeil.

D’autres jeunes ont néanmoins fait le choix inverse et se sont rendus en classe, certains mentionnant au TVA Nouvelles que leurs parents n’accepteraient tout simplement pas qu’ils sèchent leurs cours pour manifester.

D’ailleurs, lorsque la cloche a sonné pour indiquer le début des cours, le nombre d’élèves qui manifestaient a diminué considérablement.

«Le téléphone est nécessaire»

À l’école secondaire Daniel-Johnson, à Montréal, plusieurs dizaines d’élèves étaient rassemblés devant leur établissement scolaire, vendredi midi, afin de réclamer le droit de garder leur téléphone.

Certains d’entre eux étaient munis de pancartes affichant différents messages en faveur du droit de garder son cellulaire.

«Le téléphone est nécessaire pour rassurer les parents en cas de danger», a témoigné une élève.

«J’ai une application – ça s’appelle Finch – où on s’occupe d’un petit pingouin, et pour de vrai, ça m’aide vraiment beaucoup avec mon anxiété. Donc, je n’aurais pas accès à cette aide-là qui est quand même indispensable pour que je sois fonctionnel certains jours», a commenté une autre adolescente.

D’autres argumentent que certains professeurs peuvent déposer leurs devoirs et autres indications sur des applications en ligne, et que les élèves ont donc besoin de leurs cellulaires dans le cadre de leurs études.

Le cellulaire est même primordial pour des raisons de santé, soutient une élève.

«Il y a des personnes qui ont des problèmes médicaux. Donc, les personnes qui ont du diabète et qui ont besoin de leur téléphone pour regarder leur niveau de sucre. C’est très important», soutient-elle.

Jeudi, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait invité les élèves du secondaire à ne pas manquer d’école pour protester contre l’interdiction du cellulaire.

Les centres de services scolaires ont aussi demandé aux parents de collaborer afin d’éviter que plusieurs jeunes ne se présentent pas en classe.

Pour voir les explications complètes, visionnez la vidéo ci-haut.

– Avec les informations d’Anne-Sophie Jobin et d'Yves Poirier