Avec l’augmentation fulgurante du coût de la vie et l'inflation galopante, le niveau d’endettement des ménages canadiens monte en flèche et ils sont nombreux à se tourner vers le crédit pour tenter de garder la tête hors de l’eau.

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Le nombre de demandes pour de nouvelles cartes de crédit au pays a bondi de 16,2 % par rapport au trimestre précédent, selon le dernier rapport d’Equifax Canada.

«Il y a l’inflation d’une part qui gruge de plus en plus d’argent dans le budget à toutes les semaines et en même temps ils sont pris pour continuer à honorer des dettes qui souvent continuent d’augmenter parce que la seule façon pour eux de joindre les deux bouts est vraiment d’augmenter, d’avoir accès à du nouveau crédit, et là on s’embarque dans ce qu’on appelle la spirale de l’endettement», souligne Pierre Fortin, président de Jean Fortin syndic et associés.

Par ailleurs, la limite de crédit moyenne pour les nouvelles cartes approche les 6000$, ce qui représente la limite moyenne la plus élevée des sept dernières années. Les dépenses par carte de crédit atteignent aussi des sommets historiques au Canada, alors que les soldes ont atteint leur plus haut niveau depuis 2019.

«Si ça te coûte 500$, 600$, 700$ de plus par mois de paiement hypothécaire, ça fait mal au budget et ce n’est pas parce que ça te coûte 600$, 700$ de plus par mois que tu augmentes automatiquement ton revenu de ce montant-là, donc la différence est comblée par le crédit» explique le syndic autorisé en insolvabilité, Stéphane LeBlond.

Les syndics de faillite plus sollicités

Les ménages sont aussi de plus en plus nombreux à devoir faire appel à un syndic de faillite. M. LeBlond a vu les dossiers d'insolvabilité bondir de 1% chez les particuliers et de 25% au niveau des entreprises dans la dernière année.

«Au niveau des entreprises, il y a des problèmes avec les chaînes d’approvisionnement, des problèmes d’inflation parce que ce n’est pas parce que ta matière première augmente de 10% ou 12% que tu peux automatiquement refiler la facture à tes clients parce qu’il y a le marché duquel il faut que tu tiennes compte aussi. C’est tout ça un dans l’autre qui fait en sorte qu’on se dirige, selon moi, vers une tempête parfaite.»

Ce que les syndics de faillite remarquent c’est que les gens attendent souvent trop longtemps avant de demander de l’aide.

«Il y a des solutions. Le truc c’est quand tu commences à sentir qu’il y a un problème n’attends pas», dit M. LeBlond.