Même s’ils n’ont pas encore commencé leur vie d’adulte, certains jeunes vivent déjà des difficultés et demandent de l’aide, au moment où l’endettement semble augmenter chez ceux âgés de moins de 18 ans.

Voyant l’inflation qui ne cesse d’augmenter tout comme les taux d’intérêt, les jeunes sont de plus en plus préoccupés par leurs finances. Ils veulent prévoir leur futur et prendre davantage de précautions par peur de vivre des difficultés financières dans un futur imminent.

«On ne sait pas jusqu’où ça peut monter, combien on peut gagner plus tard. Si on veut avoir une belle vie, on a quand même besoin d’argent», a mentionné une jeune fille de 14 ans.

«Vers 14 ans, on a souvent une carte de débit surtout les jeunes maintenant, on peut dépenser ça n’importe quand et c’est super facile», dit un autre étudiant.

D’ailleurs, certains jeunes questionnés par TVA Nouvelles possèdent déjà une carte de crédit alors qu’ils sont âgés d’à peine 16 ans.

L’un d’eux ajoute à ce propos qu’il «pense que c’est important de commencer plus tôt pour se faire une cote de crédit parce que justement, les jeunes quand ils veulent emprunter à la banque, ce n’est pas facile quand ils ont 19 ans. Ça ne fait pas longtemps qu’ils ont leur carte de crédit».«Ce n’est pas tout le monde qui sait comment économiser et garder ses économies», a constaté une autre étudiante.

Des demandes d’aide

Depuis le 1er janvier, sept jeunes de 18 ans et moins ont consulté le Service budgétaire et communautaire de Chicoutimi, tout comme 17 jeunes adultes, âgés de 18 à 24 ans. Les dettes qu’ils ont déjà accumulées les préoccupent au point de demander de l’aide.

«Ça commence, parce qu’ils veulent vraiment s’informer, ils ont des projets de vie. Ils le savent, l’endettement est partout, le crédit est partout! Quand on peut leur donner des trucs pour leur permettre d’éviter ses pièges, on saute dessus», a expliqué la conseillère budgétaire Hélène Thériault, qui salue l’initiative de vouloir se prendre en main dès leur jeune âge.

Projet de recherche

Marie-Claude Beaulieu, professeure en finances à l’Université Laval, a constaté que les élèves requièrent des conseils pour mieux s’outiller auprès du personnel enseignant.

«Il y a beaucoup d’enseignants qui sont venus en disant: ''les élèves nous demandent de les nourrir», a-t-elle souligné.

Cette chercheuse universitaire en finances a remarqué que les jeunes manquent d’information. Elle a donc lancé un projet de recherche appelé «Tes objectifs, ça compte».

«Je suis allée voir la littérature qu’on avait en finance sur les jeunes, l’argent, et il y a peu de choses aussi. Je pense que c’est parce que ça ne fait pas tellement longtemps que les jeunes ont accès à des sommes d’argent considérables. Il faudra comme société, arriver à nourrir leurs besoins de formation et de questionnements», a poursuivi Mme Beaulieu.

Le sondage sera accessible à tous du 1er au 30 novembre prochain, dans le cadre du mois de la littéracie financière. En plus de répondre à des questions, les jeunes pourront consulter plusieurs vidéos pour les instruire sur les finances.

Une centaine d’écoles à travers la province ont aussi accepté d’y prendre part jusqu’à présent.

«Notre questionnaire atteint l’objectif de conscientiser les jeunes. On leur donne un score en littératie financière et après on leur dit, est-ce que ton profil à l’argent, est-ce que ton niveau de littératie financière sont consistants avec où tu te vois dans le futur», a-t-elle expliqué.

Les parents aussi ont un rôle à jouer.

«Les parents qui font payer aux enfants les choses, je trouve que c’est bien parce que ça nous habitue», pense une jeune fille de 16 ans.

«J’encourage beaucoup les parents qui cherchent une occasion de parler d’argent dans un contexte organisé de proposer l’activité à leurs enfants», a renchéri Marie-Claude Beaulieu.

De simples conseils qui sont précieux pour ces jeunes dont la vie adulte n’est pas encore commencée et qui pourraient leur éviter de gros ennuis plus tard.