Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

«Ils ont tué mon fils»: l’un des pompiers volontaires disparus à Saint-Urbain ne savait pas nager

Partager

Jérémy Bernier | Le Journal de Québec

2023-05-02T19:30:00Z
2023-05-02T19:35:40Z
Partager

L’un des deux pompiers volontaires emportés par la crue des eaux à Saint-Urbain ne savait pas nager, selon le père du disparu, qui dénonce le déploiement de son fils inexpérimenté dans les circonstances. 

• À lire aussi: Les deux pompiers manquent toujours à l’appel à Saint-Urbain

• À lire aussi: Inondations à Baie-Saint-Paul: «Ce qui compte, c’est de sécuriser les gens»

• À lire aussi: Inondations : Voici les mesures prévues pour indemniser les sinistrés

«Ils ont envoyé un enfant de 23 ans qui ne savait pas nager sur une embarcation sur une rivière torrentielle. À quoi est-ce qu’ils s’attendaient? Ils ont tué mon fils!» lâche Davy Lavoie, étouffant un sanglot.

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

Lundi, son garçon Christopher, pompier volontaire à Saint-Urbain depuis un an et demi, et son collègue ont été envoyés sur le rang Saint-Georges pour évacuer des résidents dont la résidence menaçait d’être emportée par la rivière du Gouffre.

Le duo, qui était équipé de vestes de flottaison, d’après M. Lavoie, aurait toutefois basculé à l’eau durant l’intervention sous la force du courant, en début d’après-midi. C’est la dernière fois qu’ils ont été aperçus.

Peu de temps avant le drame, le jeune pompier était d’ailleurs allé saluer ses anciens collègues du commerce où il a travaillé pendant quelques années.

Publicité
  •  Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio : 

«Il était venu sur l’heure du midi, juste pour parler au staff, c’est un gars sympathique au bout», relate Yvon Duchesne, propriétaire de l’épicerie et quincaillerie Yvon Duchesne et Fils.

«Justement, il a été appelé pour une urgence, on ne l’a pas revu, ce n’est pas drôle», ajoute l’homme de 78 ans, ébranlé par les tristes évènements.   

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC
  •  Écoutez la chronique faits divers de Maxime Deland, journaliste à l’Agence QMI au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio : 

Peu d’espoir

Des recherches ont rapidement été lancées par la Sûreté du Québec (SQ) le long de la rivière du Gouffre à la suite de l’incident dans l’espoir de retrouver les deux hommes, en vain.

«L’opération a repris tôt [mardi] matin, avec une vingtaine patrouilleurs en véhicule, à pied, à VTT et en embarcations. Des plongeurs, un hélicoptère et un drone ont aussi été mis à contribution, tout comme la garde côtière», explique Béatrice Dorsainville, porte-parole de la SQ. 

Publicité

Mais Davy Lavoie garde peu d’espoir de revoir son fils vivant. Selon ses dires, la mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard, serait venue le voir directement pour lui dire que son fils avait perdu la vie, lundi après-midi. 

«Elle est venue à mon domicile pour m’affirmer que mon fils était décédé, alors qu’on n’avait pas encore retrouvé les corps. J’ai dû appeler la SQ pour savoir ce qu’il se passait», déplore M. Lavoie. 

En quête de réponses

En colère, le père de Christopher Lavoie souhaite avoir des réponses sur cette affaire. Une succession de mauvaises décisions ont mené au décès de son fils, estime-t-il.  

Le beau-frère du deuxième homme disparu soutient d’ailleurs que les sapeurs ont dû utiliser du «matériel personnel inadapté» lors de l’intervention. 

«Tout ce que Christopher voulait, c’était aider le monde. C’était son rêve. Il ne méritait pas ça. Je serais prêt à me tirer dans la rivière pour aller le chercher moi-même», lâche M. Lavoie.

«Je veux savoir pourquoi des gens inconscients ont envoyé une personne inexpérimentée et non qualifiée dans une rivière déchaînée. Les responsables doivent payer!» poursuit-il.

Contactée par le Journal, la Municipalité n'a pas voulu répondre à nos questions à ce sujet.

–Avec la collaboration d’Elisa Cloutier et de Nicolas St-Pierre 

Publicité
Publicité