Îlot Dorchester: un compromis de 17 étages

Le Groupe Trudel et le maire de Québec en sont venus à un compromis sur l'édifice qui sera bâti sur l'îlot Dorchester, dans Saint-Roch, et qui comptera finalement 17 étages au lieu de 20. 

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La nouvelle a été confirmée par le maire de Québec, Bruno Marchand, en début d'après-midi, mardi. L'entente est survenue vendredi dernier.

«On a travaillé très fort à écouter les citoyens, on a travaillé avec le promoteur à trouver les voies de compromis.» Le maire a indiqué que les améliorations au plan architectural et des changements aux aménagements sur rue «sont importants» et que le projet doit aller de l'avant et est nécessaire pour Saint-Roch.

Consultations

«Je donne mon go pour 17 étages.» Des consultations se tiendront pour en venir à l'élaboration d'un nouveau programme particulier d'urbanisme (PPU) pour le secteur. Cette procédure se fera dans les prochaines semaines et devrait être rapide, a indiqué M. Marchand. Les citoyens n'auront pas la possibilité de demander un référendum. Le nouveau PPU sera adopté au conseil municipal. 

Le maire est conscient que le projet ne fera pas l'unanimité ; des citoyens souhaitaient le maintien des normes de hauteur maximale de 10 étages, alors que le promoteur voulait monter jusqu'à 20. «On trouve le compromis en fonction des enjeux urgents de la Ville, et les deux principaux sont Saint-Roch et le logement.»

Selon le promoteur, le projet comptera 400 unités d'habitation, dont 40 logements abordables et 20 logements sociaux, en plus de 150 chambres d'hôtel et une épicerie à grande surface. Plusieurs types de logement sont inclus : pour les personnes seules, les couples, les familles.

Promoteur satisfait

«On est satisfaits, parce que pour nous, pour que le projet soit économiquement viable, ça nous prenait 400 logements. On a trouvé une façon de redesigner la volumétrie de l'immeuble pour avoir nos 400 logements», a indiqué le président-fondateur et chef de la direction du Groupe Trudel, William Trudel, en entrevue.

Il souligne que le projet était souhaité par de nombreux acteurs de Québec. «Ça nous a permis de bien écouter les gens et de faire une version améliorée du projet. Cette version est magnifique, c'est wow.» Il se dit « très optimiste » que ce projet «respectueux du vivre-ensemble» et «tourné vers la modernité» soit bien reçu par les citoyens. «On atteint l'objectif pleinement aujourd'hui.»

Si tout se déroule comme prévu, le promoteur est prêt à démarrer le chantier dès cet été pour une livraison en 2027. Le Groupe Trudel a établi une entente avec l'Office municipal d'habitation de Québec (OMHQ), souligne M. Trudel, afin que ce dernier puisse dès lors offrir des logements sociaux à des personnes qui attendent depuis longtemps. «C'est une des premières fois que le privé et l'OMHQ travaillent ensemble pour faire un modèle comme ça et j'en suis vraiment heureux.»

Les citoyens déçus

Le Collectif Saint-Roch / Saint-Jean-Baptiste, qui s'opposait à la hauteur n'a pas été convaincu. «Cette mouture n'est pas un compromis mais une compromission : 17 étages ou 20, les enjeux restent exactement les mêmes pour les citoyens. Ce projet va à jamais défigurer non seulement cette section historique de la Ville et notre patrimoine visuel», a fait valoir le Collectif. Il invite à la mobilisation contre «la folie des hauteurs», et à signer la pétition contre ce projet.

Le Conseil régional de l'Environnement (CRE) s'est réjoui de l'annonce du maire, qui mène à de la densification. Selon le CRE, «la surhauteur de 17 étages représente un contraste important, mais sur une très petite partie de l'îlot Dorchester».

Doutes des citoyens

Des citoyens doutent de l'intention du promoteur d'inclure des logements sociaux et abordables, tel que promis. À l’OMHQ, la conseillère principale en communications, Marie-Christine Lamontagne, confirmait mercredi que le Groupe Trudel a l’«intention sérieuse» d’inclure 20 logements sociaux du programme de supplément au loyer dans son projet et que des discussions sont en cours à cet effet avec l'organisme.

Mme Lamontagne précise que ces unités subventionnées seront cependant attribuées au moment où l’édifice sera construit et que cela peut dépendre du coût du logement, des barèmes en place à ce moment et de la disponibilité des fonds.

Quant aux 40 logements abordables, Mme Lamontagne ne pouvait se prononcer puisque la définition de ceux-ci peut varier en fonction des divers programmes de financement. Il reviendra au promoteur d'en faire la démonstration.

Sur son site, la Ville de Québec précise que «les logements sociaux sont des logements pour lesquels le locataire paie mensuellement un loyer équivalant à 25% de son revenu mensuel avant impôt», alors que «les logements abordables sont des logements publics ou privés dont le coût du loyer est inférieur à la moyenne du marché».

Voici les images du nouveau projet