Il y a 50 ans, les femmes devenaient policières
Équipe Salut Bonjour
Il y a un demi-siècle, l’embauche de Nicole Juteau à la Sûreté du Québec a ouvert la voie à des milliers de femmes dans la profession policière. Cinquante ans plus tard, son héritage résonne encore.
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Il y a 50 ans, Nicole Juteau devenait la première femme à être officiellement embauchée comme policière par la Sûreté du Québec. Son entrée dans les rangs a marqué un tournant majeur pour la profession et ouvert la voie à des milliers de femmes. Aujourd’hui, la directrice du Service de police de Saint-Jérôme, Caroline Bernard, revient sur ce jalon historique et sur l’évolution du rôle des policières au Québec.
Des matrones aux policières assermentées
Bien avant Nicole Juteau, les femmes travaillaient déjà dans l’univers policier, mais avec un statut marginal. Dès 1925, des « matrones » — aussi appelées femmes de peine — étaient engagées pour fouiller et escorter les détenues, sans aucun pouvoir d’arrestation ni droit de porter une arme. Il faudra attendre le 17 juin 1975 pour que Mme Juteau soit embauchée comme policière, même si son assermentation n’est survenue que trois mois plus tard.
À l’époque, un règlement imposait une taille minimale de 5 pieds 8 pouces et un poids de 140 livres, ce qui l’empêchait de pratiquer son métier. Ce n’est qu’après une modification de la Loi de la police en août 1975 qu’elle a pu prêter serment. Malgré des résistances dans certains milieux, son arrivée a été bien accueillie par la population, et elle a dû, comme toutes les pionnières, faire ses preuves dans un univers dominé par les hommes.
L’impact durable des femmes dans la police
Aujourd’hui, leur apport est reconnu et mesurable. Selon le ministère de la Sécurité publique, les femmes représentaient 29 % des policiers au Québec en 2022, soit 4 616 agentes. À l’échelle canadienne, elles comptaient pour 23 % des effectifs, avec plus de 16 000 policières. Leur présence a contribué à transformer la culture policière : recours accru au dialogue, diminution des tensions sur le terrain et évolution des mentalités.
« Les femmes sont maintenant présentes à tous les niveaux d’un service de police, des patrouilles aux unités spécialisées, jusqu’à la direction », souligne Caroline Bernard. Elle-même en est la preuve vivante, ayant accédé au poste de directrice du Service de police de Saint-Jérôme.
Un colloque pour souligner leur rôle
Pour marquer ce 50e anniversaire, un colloque se tient le 10 septembre 2025. L’événement mettra en lumière la contribution des policières au Québec et réunira conférences et panels autour du thème de l’évolution de leur place dans la société.
Si les défis persistent encore, notamment en matière de perception et de parité, l’histoire de Nicole Juteau rappelle à quel point un seul geste peut transformer une institution. Cinquante ans plus tard, les femmes policières continuent de faire évoluer la profession et de renforcer le lien de confiance entre citoyens et forces de l’ordre.