VIDÉO | «Il faudrait que quelqu’un soit vraiment stupide financièrement pour fermer le siège social à Montréal» – Daniel Lamarre, PDG du Cirque du Soleil
Guillaume Picard
Le Cirque du Soleil ne quittera pas la métropole de sitôt, comme plusieurs le craignent depuis que le fondateur Guy Laliberté a vendu ce fleuron québécois à des étrangers, il y a 10 ans déjà.
En entrevue à l’émission Dans le blanc des yeux, épisode qui a été diffusé vendredi soir, à LCN, le président-directeur général du Cirque, Daniel Lamarre, a écarté cette possibilité du revers de la main.
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«Il faudrait que quelqu’un soit vraiment stupide financièrement pour fermer le siège social à Montréal», a dit sans détour celui qui se décrit affectueusement comme «le chef des clowns», ajoutant que «cette préoccupation-là, pour moi, n’existe pas».
Reste que le Cirque, qui a changé plusieurs fois de mains, appartient maintenant à des intérêts étrangers, ce à quoi Daniel Lamarre répond que tous les dirigeants et la vaste majorité des employés sont basés à Montréal.
«Prenez le financier le plus mesquin que vous pouvez imaginer, il ne va pas se départir d’un actif qui vaut entre 60 à 100 millions. Le siège social, c’est ça. Parce que les studios, les bureaux et l’autre chose qu’il faut se rappeler, c’est que nous, contrairement au sport professionnel, on a nos dépenses en dollars canadiens et nos revenus en dollars américains. Alors c’est une belle formule.»
Et les menaces de Trump préoccupent-elles le Cirque?
Trente-huit spectacles du Cirque du Soleil divertissent les publics du monde entier en ce moment, les difficultés de la pandémie étant maintenant chose du passé. Une nouvelle production d’acro-magie baptisée Alizé tiendra l’affiche à Berlin, en Allemagne, dès novembre. À elle seule, la capitale du Vice, Las Vegas, compte cinq productions, alors Daniel Lamarre craint-il la guerre commerciale menée par le président Donald Trump?
«Je vais vous donner un chiffre qui va bien répondre. Aujourd’hui, il y a 40% moins de Canadiens qui viennent à Las Vegas et 50% moins de Mexicains», a souligné celui qui a été PDG du Cirque pendant 20 ans et qui est revenu en avril dernier après trois ans d’absence.
«Alors, c’est certain que ça a été très mauvais pour Las Vegas et je vous dirais, pour l’ensemble des marchés américains. [...] Je suis à l’aéroport toutes les semaines et les agents de bord m’en parlent régulièrement pour me dire que les gens vont beaucoup plus en Europe maintenant qu’aux États-Unis, les gens aussi voyagent plus à l’intérieur du Canada.»
Cela explique pourquoi le Cirque a «redirigé» plusieurs spectacles en Asie et en Europe «pour passer à travers cette mauvaise situation aux États-Unis», a poursuivi l’homme d’affaires de 72 ans, qui préfère ne pas s’immiscer dans les décisions de l’actuel occupant de la Maison-Blanche, sinon pour dire que, «sur un plan strictement économique, on va espérer que les politiques changent parce que c’est pas bon présentement».
Un autre nouveau spectacle, LUDÕ, sera par ailleurs présenté au Mexique.
En plus de changer les plans du Cirque, la situation aux États-Unis force son équipe à faire plus de promotion parce que les revenus ont reculé.
«Et nous, on est chanceux parce que comme on est un joueur dominant à Las Vegas, avec MGM Resorts, on est capable de vendre plus de billets que la moyenne des spectacles. Pour vous donner un chiffre précis, aujourd’hui, on vend 20% plus de billets que n’importe quel autre spectacle à Vegas. Et ça, c’est à cause de la force du volume du groupe de MGM.»
- Produite par QUB, l’émission Dans le blanc des yeux est diffusée à LCN, chaque vendredi à 20h, ainsi qu’à QUB télé en simultané sur la radio numérique QUB, chaque samedi à 9h et chaque dimanche à 16h. Elle est aussi accessible sur demande à TVA+, en balado sur la plateforme qub.ca et sur la chaîne YouTube QUB.