Il est «ridicule» de penser que c’est la fin du libre-échange entre le Canada et les États-Unis, selon Howard Lutnick
Agence QMI
Les États-Unis n’ont pas l’intention de cesser le libre-échange avec le Canada, malgré la menace de tarifs de 35% sur les produits hors ACÉUM dès le 1er août, selon le secrétaire au commerce américain Howard Lutnick.
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En entrevue à CBS News, dimanche matin, le proche conseiller de Donald Trump a rejeté l’idée selon laquelle le gouvernement américain souhaitait la fin du libre-échange avec le Canada.
«C’est ridicule, a-t-il lancé. Nous avons un accord qui s’appelle l’ACÉUM. Environ 75% des biens en provenance du Mexique et du Canada arrivent déjà au pays sans tarif. Le président a dit que s’ils n’arrêtent pas le flux de fentanyl et qu’ils ne ferment pas leurs frontières, on va garder les tarifs sur l’autre 25%.»
«Le président comprend qu’on a besoin d’ouvrir les marchés, a-t-il ajouté. Le Canada n’est pas ouvert pour nous. À moins qu’ils soient prêts à ouvrir leur marché, ils vont payer des tarifs. C’est un message simple du président. Ce sont des relations commerciales justes et réciproques.»
Le premier ministre du Canada, Mark Carney, a indiqué la semaine dernière que tout portait à croire que des tarifs pourraient demeurer en place après la date butoir du 1er août, et ce, même si son gouvernement parvient à un accord commercial avec les États-Unis.
M. Lutnick a avancé que les tarifs payés par les grands pays à travers le monde après s’être entendus avec les États-Unis ont de grandes chances d’être supérieurs à 10%.
«Les petits pays, ceux de l’Amérique latine, des Caraïbes, de l’Afrique centrale, ils vont avoir un tarif de base de 10%, a-t-il mentionné. Les pays plus gros vont soit s’ouvrir ou vont payer un tarif équitable pour ne pas s’ouvrir et traiter les Américains de façon injuste.»
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«La base de 10% pour tous les pays va rester, mais la plupart des pays vont payer plus, comme le Vietnam et l’Indonésie qui sont à 19 ou 20%, a-t-il ajouté. Les plus gros pays ont plus de chances de payer plus. C’est ainsi que ça sera. On ne peut pas avoir ces billions de dollars en déficit commercial.»
Le secrétaire au commerce est d’avis que cette stratégie commerciale est dans l’intérêt des entreprises américaines.
«Je pense que le président va débloquer entre 300 et 400 milliards $ US d’opportunités pour les Américains, a-t-il indiqué. C’est jusqu’à 1,5% d’augmentation du PIB parce que le président va ouvrir de nouveaux marchés.»
«Ils vont adorer les accords que le président Trump et moi allons faire, a-t-il renchéri. Ils vont les adorer. Le président a trouvé la bonne solution pour résoudre le déficit commercial. Les deux prochaines semaines seront des semaines pour les livres des records. Le président Trump va livrer pour les Américains.»
Le premier ministre Mark Carney doit rencontrer les premiers ministres des provinces mardi afin de, notamment, aborder la menace de tarifs américains du 1er août.
M. Lutnick a réitéré que cette date butoir était ferme, mais que cela n’empêchait pas les dirigeants des différents pays de négocier avec les Américains après cette échéance.