«Histoires de filles», «Demain matin, Montréal m’attend», «Le dîner de cons»: 12 projets marquants dans la carrière de Laurent Paquin
L’humoriste a touché à la comédie musicale, à la télé, à l’impro et au chant


Raphaël Gendron-Martin
Laurent Paquin est sans conteste l’un des humoristes les plus polyvalents de sa génération. En plus du stand-up, il a déjà travaillé sur des comédies musicales, des séries télé, des spectacles d’impro, des émissions de radio et on en passe. Le Journal a fait le tour avec lui de 12 projets marquants en 30 ans de carrière, mis à part ses one-man shows.
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La comédie musicale Chicago
«J’ai adoré faire ça [en 2004]. J’avais un beau rôle. J’étais le moment comic relief [parenthèse comique] dans le show. En plus, j’avais mon moment touchant avec ma chanson. Je n’étais pas la vedette du spectacle, je ne le portais pas sur mes épaules. Le spectacle a eu des très bonnes critiques. Il y a eu quelques critiques plus dures à Paris, mais c’était ressorti que j’avais une formidable présence touchante.»

L’émission d’improvisation Les Improductifs
«Dans le temps, je jouais dans une ligue d’impro qui s’appelait Les Cravates. Avec Simon Boudreault et Daniel Malenfant, j’avais lancé l’idée d’un show d’impro un peu à la manière de [l’émission] Who’s Line Is It Anyway?. C’était de l’impro-performance avec des défis, des contraintes, des jeux. Ç’a roulé pendant un bon dix ans, mais j’ai quitté le groupe parce qu’à un moment donné, je trouvais qu’il y avait trop de chefs. Les meetings étaient interminables et je n’avais plus de fun.»

L’émission Histoires de filles
«J’ai fait les cinq dernières années de l’émission, de la sixième à la dixième saison [2004 à 2008]. J’ai été super bien accueilli dans l’équipe. À la première répétition, j’étais un peu stressé. Dans le stationnement, j’avais aperçu Marie-Chantal Perron qui allait entrer dans la bâtisse. Quand elle m’a vu, elle est venue me rejoindre et on est entrés ensemble dans le local. Elle m’a présenté à tout le monde. Je suis arrivé là comme un prince. [...] Le dernier tournage, je braillais comme un enfant. C’était la première fois que je travaillais sur un projet pendant cinq ans avec du monde. On avait fini par développer un attachement profond.»

L’émission du matin à CKOI
Après avoir animé Debout Montréal depuis 2009, l’humoriste avait annoncé qu’il ne reprendrait pas le micro en janvier 2012. «Je coûtais cher, je pense! Ils voulaient aussi changer des affaires. La radio, c’est ça, quand il y a des nouveaux patrons qui arrivent... [...] L’émission du matin, je pense qu’ils ne pourraient pas m’offrir assez cher pour que je le fasse [à nouveau]. Même s’ils m’offraient un million, je ne le ferais pas. Ma santé vaut plus que ça. J’ai 53 ans, je suis overweight [en surplus de poids]. Je n’ai pas besoin de m’ajouter des affaires qui vont rapprocher ma date de décès.»

L’émission Caméra Café
«L’année où Martin Matte a quitté, j’avais auditionné et je ne l’avais pas eu. Ils avaient pris Antoine Bertrand et Martin Drainville pour remplacer Pierre Brassard et Martin Matte. Quand Antoine a quitté pour d’autres projets, j’ai auditionné de nouveau et j’ai été pris pour faire l’avocat [en 2010]. C’était le fun. J’aimais ça aussi. Mais ce n’était pas le même genre d’énergie de famille qu’Histoires de filles.»

Le film Filière 13
«Je faisais un petit rôle [en 2010], celui du pharmacien. Ç’avait été le fun parce que j’avais l’impression d’avoir un peu de quoi à jouer quand même. Mon personnage était un peu sur les pilules. Patrick [Huard, le réalisateur] avait décidé d’ajouter ça. Mon personnage qui suggère des médicaments et qui les a tous essayés. Il y avait de quoi de drôle. [...] Mais je n’ai jamais eu mon break [grand rôle] au cinéma. Jamais vraiment. Et ça ne m’intéresse plus! [rires] Au cinéma, j’ai été un peu désillusionné. C’est interminable [les journées de tournage]. Je ne dirais pas non à un rôle intéressant. Mais je ne veux plus me faire chier.»

Le Bye Bye
«La première fois que Louis [Morissette, le producteur] m’avait approché [en 2013], je lui avais dit que j’allais passer mon tour, que je n’avais pas le temps d’écrire [des sketches] et de faire des meetings. Finalement, Louis m’avait rappelé en me demandant si je voulais faire quelques personnages, sans participer aux meetings. J’ai fait Denis Coderre et une parodie de Blurred Lines. J’ai fait trois Bye Bye de suite. [En 2017], je n’étais plus dans l’équipe et ils m’ont quand même ramené pour faire un clin d’œil en Denis Coderre parce qu’il venait de perdre la mairie.»

La création du Bordel Comédie Club
«Quand j’ai entendu parler d’un projet comme ça la première fois, c’était avec François [Bellefeuille] et Mike [Ward]. On tournait des sketches avec les autres animateurs des galas Juste pour rire [en 2014]. Les gars se disaient qu’il y avait deux comedy clubs en anglais à Montréal, mais aucun en français. Je leur avais dit que s’ils cherchaient des gens pour embarquer dans le projet, ça m’intéresserait. [...] Je pense qu’en toute modestie, le Bordel a installé des nouveaux standards pour les soirées d’humour. Les humoristes aujourd’hui travaillent dans de bien meilleures conditions que quand je suis sorti de l’école.»

La comédie musicale Demain matin, Montréal m’attend
«Ça reste dans mes plus belles expériences professionnelles à vie. On jouait au TNM [en 2017] un spectacle mis en scène par René Richard Cyr. [...] J’ai joué La Duchesse [de Langeais] devant Michel Tremblay...! Pour ce show-là, j’ai eu des commentaires que je n’avais jamais eus. Tu sais, des acteurs qui me disent: “Tu m’as fait brailler.” Des gens qui me disent: “Toi, tu m’as ému” ou “Maintenant, pour moi, quand je pense à La Duchesse, c’est toi.”»

L’album Et faire comme si
«J’ai bien aimé faire ça [en 2021]. Je ne suis pas un grand musicien, mais je pense que j’écris des bons textes et j’ai des mélodies qui se peuvent aussi. [...] Peut-être que je vais en refaire un autre. J’écris toujours des petites choses. Mais je n’ai pas d’échéancier. Il n’y a jamais eu de demande. Il n’y a personne qui a dit: “À quand l’album de Laurent Paquin?”»

La série Je t’aime
«J’ai écrit tous les sketches de cette série [diffusée sur Véro.tv en 2021]. C’étaient des tranches de vie de couple et je suis bien content de ce que ç’a donné. C’était un croisement entre Un gars, une fille et Les Appendices, disons. [...] J’avais eu un gros coup de cœur sur Geneviève Alarie en travaillant avec elle sur Demain matin, Montréal m’attend. J’avais l’impression que ça se pouvait qu’on joue un couple, elle et moi.»

La pièce Le dîner de cons
«On a déjà des dates en 2027. Il y a un buzz sur ce show [depuis 2022] qui est installé et qui n’a pas l’air de se démentir. On joue constamment dans des salles pleines. Ça vend plus que mon propre show. [...] Nous, on trippe, on aime ça. Normand [D’Amour] a déjà dit: “Moi, je pourrais jouer dans cette pièce-là jusqu’à la fin de mes jours.” J’ai fait: “Parfait, parce que moi, je ne prévois pas me tanner tout de suite.”»
