Stephen Harper écorche Mark Carney, l’accusant de s’approprier le mérite des autres


Raphaël Pirro
L’ancien premier ministre Stephen Harper écorche Mark Carney et l’accuse de surfer sur le succès relatif du Canada pendant la crise financière de 2008-2009 «aux dépens» de l’ancien ministre des Finances Jim Flaherty.
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Dans une lettre envoyée aux partisans du Parti conservateur du Canada (PCC), M. Harper accuse l’aspirant chef des libéraux de n’avoir joué qu’un rôle de second plan, comme gouverneur de la Banque du Canada, pendant cette crise qui avait secoué l’économie mondiale.
«J’ai écouté, avec une incrédulité croissante, les tentatives de Mark Carney de s’attribuer le mérite de choses auxquelles il n’avait que peu ou pas du tout participé à l’époque», écrit M. Harper.
«Il l’a fait aux dépens de feu Jim Flaherty, l’un des plus grands ministres des Finances de l’histoire du Canada, qui n’est malheureusement pas là pour défendre son bilan. Mais soyons clairs: les décisions difficiles prises pendant la crise financière mondiale de 2008-2009 ont été prises par Jim.»
Mark Carney a causé la surprise il y a quelques semaines en affirmant que le gouvernement Harper lui avait offert de succéder à Jim Flaherty en 2012.
Dans sa lettre, M. Harper n’évoque pas du tout cette déclaration de l’ancien gouverneur.
Depuis la sortie de M. Carney, les libéraux et les conservateurs se chamaillent concernant celui qui, entre Jim Flaherty et lui, devrait être le plus amplement applaudi pour les succès relatifs du Canada pendant la crise financière.
Divers articles de journaux des années 2012 à 2014 tendent à montrer un respect mutuel entre les deux hommes, qui avaient séparément tenu des bons mots l’un pour l’autre.
En novembre 2012, Jim Flaherty et Mark Carney ont tenu une conférence de presse conjointe pour annoncer le départ de ce dernier pour la Banque d’Angleterre.
Lors de cette conférence de presse, l’ancien ministre des Finances a louangé le travail «superbe» de M. Carney pendant la crise financière, même si la saine gestion canadienne fut le fruit de l’ensemble de ses institutions.
«Le Canada a brillé, relativement parlant, dans le monde, pendant la période où le gouverneur Carney a servi comme gouverneur de la Banque du Canada», déclarait alors M. Flaherty, en réponse à une journaliste.
Les temps ont changé. Dans sa lettre, M. Harper affirme que Mark Carney «est tout comme Trudeau».
«Taxe carbone. Blocage des oléoducs. Gros déficits. Augmentations massives de la masse monétaire. L’initiative du siècle sur l’immigration qui visait à augmenter rapidement la population du Canada pour atteindre 100 millions d’habitants. Carney a défendu chacune de ces mauvaises idées», écrit M. Harper.