«Je n’aime pas ce qu’il dit de moi»: Donald Trump n’est pas un fan de Pierre Poilievre

Raphaël Pirro et Agence QMI
Donald Trump a pris en grippe Pierre Poilievre: il en veut à l’aspirant premier ministre de ne pas être un «fan de Trump» et de ne pas suivre la doctrine du mouvement MAGA [Make America Great Again], dont le président est le protagoniste.
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«Je n’aime pas ce qu’il dit de moi. Ce n’est tout simplement pas positif à mon sujet», a déclaré le président américain dans une longue entrevue publiée vendredi par le magazine conservateur britannique, The Spectator.
Le journaliste fait remarquer à M. Trump que les conservateurs canadiens sont en baisse dans les sondages après «certains» de ses «commentaires» sur le Canada qui, au bout du compte, servent les libéraux.
«Je crois que son plus gros problème, c’est qu’il [Pierre Poilievre] n’est pas un fan de MAGA. Je veux dire, il n’est pas du tout un fan de Trump», affirme le président, en parlant de lui-même à la troisième personne.
«Ils font tous cette erreur. Vous savez, ils pensent qu'ils vont faire les durs à cuire et qu'ils vont battre Trump [...], et ils finissent par se faire écraser.»
«Je ne suis pas MAGA», dit Poilievre
M. Poilievre a repris la balle au bond en début d’après-midi. Il a partagé sur les réseaux sociaux un court extrait de son grand rassemblement politique à Ottawa où il a pris de front l’administration Trump, il y a deux semaines.
«Monsieur le président, c'est vrai. Je ne suis pas MAGA. Je suis pour le Canada d'abord. Toujours. Le Canada a toujours été le meilleur ami des États-Unis. Mais nous ne serons JAMAIS le 51e État», a-t-il commenté vendredi.
Monsieur le Président, c'est vrai.
— Pierre Poilievre (@PierrePoilievre) February 28, 2025
Je ne suis pas MAGA.
Je suis pour le Canada d'abord. Toujours.
Le Canada a toujours été le meilleur ami des États-Unis.
Mais nous ne serons JAMAIS le 51e État. pic.twitter.com/QqRm7RJAOn
Lors de ce discours, M. Poilievre avait dit que le Canada devrait «payer le prix nécessaire pour protéger [sa] souveraineté et [son] indépendance».
Les libéraux fédéraux publient régulièrement du contenu mettant Donald Trump et Pierre Poilievre dans le même panier. Pas plus tard que lundi, le parti a publié une vidéo qui met en relief la ressemblance entre le slogan «le Canada d’abord» de M. Poilievre et «l’Amérique d’abord» de Donald Trump.
C’est loin d’être une coïncidence. pic.twitter.com/mOy5m4Nbbj
— Parti libéral (@parti_liberal) February 24, 2025
Trump en rajoute une couche sur Freeland
Dans la même entrevue, Donald Trump en a rajouté une couche sur Chrystia Freeland, une «timbrée (whack)» qui est «incompétente» et «mauvaise pour» le Canada.
M. Trump s’est même vanté d’être à l’origine du départ de Mme Freeland. Dans sa version des faits, Justin Trudeau aurait décidé de la remplacer par Marc Carney aux Finances après une discussion avec le président américain. Le tout s’est terminé par le départ fracassant de l’ancienne ministre.
«Trump a dit que j'étais whack pour la même raison qu'il s’est plaint de mes talents de négociatrice. C'est aussi pour cette raison que Poutine m'a renvoyée de la Russie. Je ne recule pas. Trump et Poutine le savent», a écrit vendredi celle qui souhaite succéder à Justin Trudeau.
Mme Freeland répète souvent que Donald Trump l’a surnommée The Killer, ou la tueuse, après les rudes négociations pendant la renégociation de l’Accord de libre-échange, en 2017 et 2018.
D’ici la fin de l’année, et possiblement avant l’été, Donald Trump aura un nouvel homologue canadien avec qui négocier.