Guerre des stupéfiants: Dave «Pic» Turmel trahi par un de ses proches pour la récompense de 250 000$

Le jeune caïd Dave «Pic» Turmel, à l’origine de la guerre des stupéfiants contre les Hells Angels qui fait rage aux quatre coins du Québec depuis deux ans, a été épinglé hier, en Italie, après avoir été trahi par un de ses proches.

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Selon des sources de notre Bureau d’enquête, les forces de l’ordre ont été en mesure de localiser Turmel dans la capitale italienne, à Rome, au cours des derniers jours, grâce à des renseignements d’abord obtenus auprès d’un membre de son entourage au Québec.

La personne qui a collaboré avec les policiers espérait ainsi empocher la somme record de 250 000$ que les autorités offraient depuis décembre 2024 à quiconque pourrait les conduire vers l’endroit où le jeune leader du Blood Family Mafia (BFM) se terrait.

Reste à voir si cette récompense offerte en vertu du programme Bolo sera bel et bien versée, en tout ou en partie, à l’informateur.

Des crimes en Italie

De plus, la police italienne a appréhendé Dave Turmel parce qu’elle le soupçonne d’avoir commis des infractions criminelles dans ce pays. La nature exacte de ces crimes n’a pas été divulguée.

Cela signifie que celui qui est devenu l’ennemi juré des Hells Angels ne sera pas rapatrié immédiatement au Canada.

En effet, il devra d’abord être jugé par la justice italienne avant d’être confié aux autorités canadiennes.

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C’est notamment ce qu’un autre célèbre criminel à Québec, le tueur à gages Gérald Gallant, avait dû faire à la suite de son arrestation pour avoir acheté des montres haut de gamme avec des cartes de crédit clonées dans des boutiques à Genève, en Suisse, au printemps 2006.

Gallant, que la Sûreté du Québec soupçonnait d’avoir commis plusieurs meurtres pour le compte des Rock Machine durant la guerre qu’ils livraient aux Hells Angels, avait rapidement plaidé coupable à des accusations de fraude avant d’être ramené au pays et de devenir délateur, quelques mois plus tard.

«Appli» utilisée par l’administration Trump

Depuis le début de sa cavale, Dave Turmel utilisait l’application de messages cryptés Signal pour transmettre ses directives à ses subalternes du BFM au Québec sans que ses communications puissent être épiées par la police.

C’est justement en raison de leurs messages sur Signal que de hauts responsables de l’administration de Donald Trump se retrouvent sur la sellette à Washington, depuis quelques jours, pour y avoir dévoilé des plans militaires secrets à un journaliste du magazine The Atlantic.

On sait qu’avant de se cacher en Italie, Turmel avait aussi séjourné en Espagne et au Portugal depuis l’été 2023. Le bras droit de Turmel, Roobens Denis, lui aussi parti en cavale en juillet 2023, s’était fait capturer dans un hôtel de Lisbonne en mars 2024.

Un mandat clé

Selon nos informations, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), qui a récemment confié à l’un de ses enquêteurs un mandat spécifique visant la «recherche de fugitifs» à l’étranger, aurait établi des contacts significatifs avec les autorités italiennes avant même l’arrestation de Turmel.

Les autorités réclameront assurément que la justice italienne ordonne la détention préventive du fugitif en raison des risques de fuite qu’il représente.

Notre Bureau d'enquête a aussi appris que de nouvelles accusations criminelles, incluant au moins un complot pour meurtre, seront vraisemblablement déposées contre Turmel à son retour au Québec.