Grève générale illimitée: des profs songent à changer de job, dit la FAE

Patrick Bellerose
Des enseignants attendent la conclusion d’une entente avec Québec pour décider s’ils demeureront dans la profession ou s’ils enverront leur CV à des employeurs du secteur privé, affirme la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement, dont les membres sont dans la rue pour une deuxième semaine sans fond de grève.
• À lire aussi: Jours d’école manqués en raison de la grève: faut-il renoncer à la semaine de relâche?
• À lire aussi: Grève dans les cégeps: des étudiants pourraient avoir des examens entre Noël et le jour de l’An
Dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre, le profil des enseignants est intéressant, souligne Mélanie Hubert.
«Ce n’est pas une menace, c’est un fait. Nos gens sont à bout. Les profs dans la rue nous disent: “On va regarder les résultats des prochaines négos, ça va peut-être faire la différence pour voir si je reste ou si je quitte”», a-t-elle confié lors d’une conférence de presse sur la colline Parlementaire, mercredi matin.
Malgré une deuxième semaine de grève sans aucun revenu, les membres de la FAE demeurent motivés afin d’améliorer les conditions d’enseignement à long terme, assure la syndicaliste.

«Ça fait vingt ans que le réseau se dégrade. Ça va probablement prendre autant de temps – deux, trois, quatre rondes de négociations – pour vraiment rattraper tout ce qui s’est perdu au fil du temps», dit Mme Hubert.
Mais le déclenchement de la grève générale illimitée a eu un impact modeste sur le processus de négociations. «Depuis trois jours, ça négocie un petit peu plus activement», remarque la présidente de la FAE.
Tout comme le gouvernement, Mélanie Hubert espère signer une nouvelle convention collective avant Noël.
Toutefois, elle fait preuve d’un optimisme modéré. «Je ne peux pas le promettre, mais c’est ça que ça prend. Mme [Sonia] LeBel, on a besoin qu’elle soit au rendez-vous pour faire débloquer les tables», dit-elle.
Affectation des classes
La FAE avait notamment convoqué la presse parlementaire pour répondre au ministre de l’Éducation, Bernard Draiville, qui réclame de pouvoir assigner les classes aux enseignants dès juin en vue de la rentrée, plutôt qu’au mois de septembre.
Mélanie Hubert se dit ouverte à la discussion, mais le délai est trop court pour arriver à une entente sur le sujet avant les Fêtes.
Elle propose plutôt de régler cet enjeu après les négociations pour renouveler les conventions collectives.
«Un changement majeur comme celui qui est demandé, avec les impacts que ça a, on ne peut pas imaginer qu'on va avoir réglé ça avant les fêtes, c'est impossible. Donc, on regardera comment en parler, mais on ne voit pas comment ça peut se faire dans le cadre de cette négociation», a déclaré Mme Hubert.