Grève dans les cégeps: des étudiants pourraient avoir des examens entre Noël et le jour de l’An
La fin de la session devra être repoussée ou annulée


Dominique Scali
La fin de session dans les cégeps devra être repoussée ou annulée en raison des nouvelles journées de grève du Front commun. Des étudiants pourraient même avoir des cours ou des examens entre Noël et le jour de l’An.
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«On va tout faire pour minimiser l’impact sur les étudiants [...] Mais il n’y aura pas de réponse parfaite sans inconvénient», avoue Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps.
Après avoir débrayé pendant trois jours la semaine dernière, le Front commun a annoncé que ses quelque 420 000 syndiqués seront de nouveau en grève du 8 au 14 décembre, incluant les professeurs de tous les cégeps publics de la province.
Or, cette période coïncide avec celle des examens de fin de session dans les cégeps.
Par exemple, l’épreuve uniforme de français, qui doit obligatoirement être réussie pour obtenir un diplôme d’études collégiales, devait se tenir le 13 décembre.
Scénarios plausibles
Aucun cours ni examen ne pourra avoir lieu pendant la grève, ni en personne ni à distance, explique Youri Blanchet, président de la Fédération de l’enseignement collégial (CSQ).
Le premier scénario envisagé est celui de repousser les cours et examens à plus tard. Quelques-uns pourraient potentiellement se tenir pendant la semaine précédant Noël, mais l’essentiel serait repris en janvier.
«C’est le scénario le plus plausible», estime Yves De Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep à la FNEEQ-CSN.
Les étudiants qui comptent entrer à l’université dès janvier seraient alors pénalisés par ce scénario, tout comme les étudiants étrangers dont le permis d’études achève.
«Ça se modifie, un calendrier», note celui qui rappelle l’exemple de la grève étudiante de 2012. Beaucoup d’étudiants avaient alors repris la fin de leur session d’hiver à l’automne.
«Catastrophe pédagogique»
Certains cégeps pourraient décider de reprendre des cours ou des examens entre Noël et le jour de l’an, note Bernard Tremblay, président de la Fédération des cégeps.
Les étudiants qui comptaient travailler pour accumuler des sous pendant cette période seraient alors désavantagés, tout comme ceux qui étudient dans une autre région que celle où habite leur famille.
Cette option serait «une catastrophe pédagogique» en raison du taux d’absentéisme à prévoir, craint toutefois Yves De Repentigny.
Un autre scénario envisagé serait celui d’annuler les examens ou cours qui ne pourraient pas être repris avant Noël.
Ce serait la solution préférée par la plupart des étudiants, croit Laurence Mallette-Léonard, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec.
«Idéalement, on ne voudrait pas prolonger la session» au-delà de la semaine du 22 décembre, indique-t-elle.
Or, le Règlement sur le régime des études collégiales prévoit que chaque semestre doit compter au moins 82 jours. Il faudrait donc que la ministre de l’Enseignement supérieur accorde le droit déroger à cette règle aux cégeps qui en feront la demande.
De son côté, le cabinet de la ministre Pascale Déry indique suivre l'évolution de ce dossier de près et que toutes les options sont sur la table.
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