Grand Prix de Miami: Verstappen a-t-il utilisé sa paternité imminente pour se défiler d’une situation explosive?
Attendant bientôt un bébé, le quadruple champion du monde n’était pas présent devant les médias en prévision de la course


François-David Rouleau
MIAMI | Deux semaines après un Grand Prix d’Arabie saoudite mouvementé, Max Verstappen était attendu de pied ferme à Miami, où plusieurs sujets controversés sont sur la table. Invoquant des raisons familiales, il n’était pas au rendez-vous. Ce qui a soulevé le doute à travers la communauté médiatique suivant le grand cirque de la F1.
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Retour à Jeddah, il y a deux semaines, où Verstappen a écopé d’une pénalité de cinq secondes en raison de sa manœuvre au premier virage. Parti en position de tête, il a pris le second rang, derrière la McLaren d’Oscar Piastri.

Son visage long à sa sortie de la voiture et une brève et glaciale discussion, malgré la chaleur saoudienne, avec l’impopulaire président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, montraient toute sa frustration.
À ces sujets explosifs s’ajoute celui de son futur chez Red Bull, qui connaît passablement de difficultés cette saison.
Jeudi matin, il était 9h40 quand Red Bull a averti les médias que son pilote vedette ne se présenterait pas devant eux à 15h au Hard Rock Stadium.
La raison? L’arrivée imminente de «mini Max».
«Mais tout va bien, a aussitôt assuré l’écurie autrichienne. Max sera au circuit vendredi pour le programme de course.»
Curieux synchronisme
Dans le contexte explosif de la situation, la question se pose: Max a-t-il utilisé sa paternité imminente pour se défiler de ses tâches médiatiques obligatoires?
Sa conjointe, Kelly Piquet, avait prévenu qu’elle était entrée dans la dernière ligne droite de sa grossesse il y a trois semaines.

Sur les réseaux sociaux, silence complet du couple. Mais des observateurs ont traqué l’avion du quadruple champion du monde en matinée, jeudi, alors qu’il s’envolait de Nice avec le cap sur la Floride.
Toute la journée, des questions ont circulé dans les paddocks. Kelly a-t-elle donné naissance au bébé? Max est-il vraiment un nouveau papa?
Ou bien serait-ce la raison parfaite expliquant son absence devant les médias?
Honnêtement, qui n’a pas déjà esquivé une rencontre ou un rendez-vous parce que son enfant a soudainement choppé un virus ou un vilain rhume? Une «astuce» parentale qui s’explique trop bien et qui est facilement acceptée...
Rien avant samedi
Ce week-end, Verstappen n’aura pas à rencontrer les médias avant la conclusion de la course-sprint, samedi après-midi. Et il pourra éviter de répondre aux questions épineuses comme il l’a fait à Jeddah.
Frustré, il avait toutefois expliqué qu’il lui est «impossible d’exprimer honnêtement son opinion, car elle n’est apparemment pas appréciée ou les gens sont incapables de composer avec la vérité».
C’est en raison du nouveau code sportif de la FIA, modifié cet hiver, selon lequel les critiques envers l’organisme sont défendues sous peine d’amendes salées et de mesures punitives en cas de récidive. Cette nouvelle réglementation, poussée par l’Émirati Ben Sulayem, prend toutes les formes de censure.
Ce que les pilotes ont été contraints d’accepter, non sans maugréer.
Jeudi après-midi, dans la salle de conférence feutrée de la FIA du Hard Rock Stadium, il fallait voir George Russell, Lewis Hamilton et Nico Hulkenberg fixer le sol lorsqu’ils étaient questionnés au sujet du climat tendu régnant entre les pilotes et la FIA. Sans aucun pouvoir, ils ont répondu avec délicatesse et doigté politique.

Ce qui nous ramène à la question de départ. Max a-t-il utilisé sa paternité imminente pour éviter de se mettre un pied dans la bouche?
Si tel est le cas, et si le bébé ne s’est pas pointé le bout du nez, ce serait d’une tristesse invraisemblable.
Pas pour le couple Piquet-Verstappen, mais bien pour un problème soufflé à l’hélium et un championnat croulant de plus en plus sous la censure.