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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Championnat des joueurs: le nouveau «Big three» de la PGA

Rahm, McIlroy et Scheffler se livrent une féroce lutte au sommet

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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2023-03-09T05:00:00Z
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PONTE VEDRA BEACH – Jack Nicklaus, Arnold Palmer et Gary Player ont formé le fameux « Big Three » durant deux décennies. Jordan Spieth, Jason Day et Rory McIlroy en ont formé un autre après l’ère de domination de Tiger Woods en 2016. Et voilà qu’un nouveau changement de garde s’opère dans le monde du golf.

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C’est maintenant au tour de Jon Rahm, Scottie Scheffler et McIlroy de montrer leur hégémonie sur le circuit de la PGA depuis le début de la saison. 

Et pour ce que ça vaut depuis que LIV Golf a foutu en l’air le classement mondial officiel depuis sa sauvage arrivée l’année dernière, les trois golfeurs trônent respectivement au sommet. Dans les règles, faut-il préciser. 

Rahm fait flèche de tout bois. Il a déjà remporté trois victoires cette saison, enrichissant au passage son compte de banque de 9,9 M$. Hormis sa « contre-performance » la semaine dernière à Bay Hill lors de l’Invitation Arnold Palmer, il a terminé dans le top 10 à ses six autres sorties. 

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Train d’enfer

Champion de l’Omnium de Phoenix en février, Scheffler roule aussi à un train d’enfer depuis le début de 2022. Il a signé cinq victoires, agrippant d’ailleurs le veston vert du Masters il y a un an. Ses performances l’ont hissé au sommet du classement mondial l’instant de 14 semaines. 

Et derrière, le Nord-Irlandais, fidèle à lui-même, bataille pour rester parmi la crème de son sport en plus d’être l’une des têtes d’affiche dans la guerre contre LIV Golf. Par du jeu inspiré, il a bien failli rafler le cardigan rouge remis au vainqueur sur la propriété d’Arnold Palmer pour savourer sa deuxième conquête de la saison. Kurt Kitayama a par contre résisté à sa charge avec panache. 

Ces trois loups mènent la charge sur le circuit de la PGA depuis plusieurs mois, laissant peu de miettes à leurs rivaux. À eux seuls, ils comptent 13 victoires depuis le début de 14 mois. Les trois totalisent 38 titres en carrière. 

« Jon et Rory ont gagné tant de tournois si on les additionne. Mes victoires comptent pour un petit pourcentage », a indiqué avec humilité Scheffler. 

En effet, elles valent 15 % du lot.

« L’important, c’est de continuer à bien jouer. C’est amusant de voir trois gars se bousculer pour le titre de numéro un mondial. Je suis très heureux de figurer parmi ceux-là », a relaté le golfeur de 26 ans. 

« Jon et Rory ont tant de talent qu’à n’importe quel moment où l’on peut être associé à eux dans une phrase, c’est très gratifiant. Ce l’est d’autant plus puisque j’ai regardé Rory jouer à mes tout débuts. Il reste maintenant à espérer que cette bataille au sommet se poursuive. »

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Peuvent-ils établir leur domination sur la prochaine décennie ? Une année à la fois avec les nombreux jeunes loups rôdant autour du clan de tête. La donne peut vite changer sur ce circuit. Il n’y a pas si longtemps, le « Big Three » était différent. 

Golfeur générationnel

McIlroy a jeté des fleurs à Rahm pour ses exploits depuis quelques années. Il a noté sa maturité, sa passion, sa puissance et son désir de vaincre. Dès ses premiers élans réguliers chez les pros en saison 2016-2017, il voyait le joyau espagnol. 

« Il possède un talent extraordinaire. Il est implacable depuis sa première victoire à Torrey Pines. Année après année, il gagne. Il est toujours là-haut sur les tableaux, a indiqué le Nord-Irlandais de 33 ans qui est aussi passé par là plus jeune. 

« Il est tellement si constant, a-t-il enchaîné. Son taux de top 10 est ahurissant. Il sera l'un des meilleurs joueurs de sa génération. »

McIlroy a fait ses devoirs avant de lancer ses fleurs puisque, en effet, Rahm présente un taux de 48,5 %, lui qui a terminé dans le top 10 à 67 de ses 138 tournois sur le circuit de la PGA.  


49e CHAMPIONNAT DES JOUEURS DU CIRCUIT DE LA PGA

  • Parcours : Stadium Course TPC Sawgrass
  • Architectes : Pete Dye (1980 et 2016)
  • Champion en titre : Cameron Smith 

  • 25 M$ | Bourse totale (4,5 M$ au champion) 
  • 7275 | Verges 
  • 73 | Normale 

Nombre de gagnants dans le top 10 sur les verts depuis 10 éditions : 7

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Nombre de gagnants dans le top 10 sur la précision des tertres depuis 10 éditions : 3

Champions comptant le plus d’oiselets sur le retour depuis 2003 : 14 par Webb Simpson (2018) et Rickie Fowler (2015) 

Meilleure performance sur les normales 5 par un champion depuis 2003 : -14 par Justin Thomas (2021)

Score moyen lors de l’édition 2022 : 72,61  


7 h 56

  • Jon Rahm
  • Scottie Scheffler
  • Rory McIlroy 

12 h 56

  • Justin Thomas
  • Max Homa
  • Jordan Spieth 

  • + 2749 | Score cumulatif au fanion le plus difficile du parcours, le 18e, depuis l’édition de 2003 lors de laquelle tous les coups ont commencé à être enregistrés. Le vert est le plus difficile à atteindre en coups réguliers alors que 45,3 % des golfeurs l’atteignent dès le second coup. 
  • 0 | L’an passé, aucun golfeur n’a opté pour un autre bâton que le bois de départ au 11e trou, une normale 5 de 558 verges. Depuis 2003, 15,2 % des joueurs ont atteint avec succès le vert dès le 2e coup. 

Jon Rahm

28 ans | Espagne

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  • Présence au Players : 7e
  • Meilleur résultat : 9e (2021)
  • Victoires en 2023 : 3
  • Score moyen 2023 : 68,85 (1er)

Scott Scheffler

26 ans | États-Unis

Photo AFP
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  • Présence au Players : 4e
  • Meilleur résultat : 55e (2022)
  • Moy. coup gagné du tertre au vert en 2023 : 1,95 (2e)
  • Taux verts en coups prescrits en 2023 : 73,61 (1er)
  • Moy. d’oiselets par ronde : 4,66 (8e)
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Max Homa

32 ans | États-Unis

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  • Présence au Players : 4e
  • Meilleur résultat : 13e (2022)
  • Victoires en 2023 : 2
  • Nombre de roulés par ronde en 2023 : 27,72 (2e)

Rory McIlroy

33 ans | Irlande du Nord

Photo AFP
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  • Présence au Players : 14e
  • Meilleur résultat : Champion 2019
  • Moy. coups gagnés du tertre au vert en 2023 : 2,28 (1er)
  • Score moyen 2023 : 69,62 (2e)
  • Distance moy. sur coup départ : 327,6 verges (1er) 

Jordan Spieth garde la foi 

Il y a un certain moment que Jordan Spieth n’a pas trôné au sommet d’un tableau principal lors des rondes finales. Le populaire Américain garde la foi en estimant qu’il y reverra rapidement son nom. 

« Ce qui ne tue pas rend plus fort », veut le vieux dicton. Le tenant de 13 titres du circuit de la PGA l’applique à la lettre. Les défaites et contre-performances difficiles à avaler l’amènent à redoubler d’ardeur. 

À l’aube de sa dixième participation au Players sur le redoutable Stadium Course du TPC Sawgrass, un endroit où il a connu sa part de difficultés, Spieth se relève justement d’une mauvaise performance lors des rondes finales de l’Invitation Arnold Palmer il y a quelques jours. Une charge tardive lui a tout de même permis de grimper au quatrième échelon à Bay Hill. 

« Je sens que j’avais exécuté d’excellents roulés, mais durant le week-end, j’étais incapable de frapper dans les allées. J’aurais pu me faufiler à la ligne d’arrivée sans cette problématique », a relaté le Texan de 29 ans. 

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Sur le Stadium Course, mieux vaut trouver les allées. Autrement, le chemin du tertre au fanion peut devenir un calvaire. 

La pédale au fond

Très habile avec son fer droit, Spieth pourrait faire des flammèches s’il parvient à chasser ses démons sur le parcours dessiné par l’architecte réputé Pete Dye. Le succès sur les verts est primordial pour un champion du Players, comme le démontrent les statistiques depuis 2010. 

« Je vais continuer à garder mon pied sur l’accélérateur. Je suis confiant sur les verts. Je dois continuer à maintenir mes lignes avec précision, a expliqué celui qui espère obtenir un meilleur taux de réussite. Je frappe d’excellents coups. Il ne faut qu’un peu d’entretien sur mon élan pour retrouver ma constance. »

La tâche sera toutefois ardue à l’ombre des palmiers de Ponte Vedra Beach, car plusieurs golfeurs ont le vent dans les voiles. Parmi ce lot figurent les anciens champions Justin Thomas et Rory McIlroy. Meilleur golfeur jusqu’à présent cette saison, Jon Rahm est capable du meilleur comme du pire sur ce parcours. Il y a déjà pris les commandes, mais il y a aussi enregistré sa pire ronde en carrière chez les pros, un score de 82 lors de l’édition de 2017.  

Sawgrass Express 

SANS TIGER

Une note digne de mention. Même si Tiger Woods a participé à l’Invitation Genesis en Californie à la mi-février, le populaire golfeur brille par son absence au TPC Sawgrass. Sa dernière présence à Ponte Vedra remonte à mars 2019 alors qu’il avait terminé au 30e échelon. En raison de ses capacités physiques, le Tigre choisit méticuleusement ses sorties. On peut toutefois gager qu’il sera présent à Augusta au début d’avril.

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RAHM RESTE AVEC SES ENFANTS

Plusieurs golfeurs ont raté la réunion des joueurs qui était organisée tôt, mardi. Justin Thomas et Jon Rahm figuraient dans le lot. Toutefois, Rahm a offert une excellente raison pour expliquer son absence. Le meneur au classement a préféré jouer avec ses deux garçons âgés de moins de deux ans.

« Quand on m’a dit que la réunion était à 7 h 30 du matin, je n’avais rien à mon horaire jusqu’à 10 h, donc j’ai préféré m’amuser avec eux », a-t-il relaté. Vedette du circuit roulant sur les chapeaux de roues cette saison, on peut prétendre sans douter que les sujets de discussion ne le touchaient pas directement. Il n’a pas à se soucier de sa qualification aux tournois de « prestige » l’an prochain.


6 CANADIENS, 1 RECRUE

À défaut de compter un Québécois sur le grand circuit, six Canadiens participent à cette 49e édition du Players. Nick Taylor, Corey Conners, Mackenzie Hughes, Adam Hadwin, Taylor Pendrith et Adam Svensson représentent l’unifolié. Du lot, Svensson s’élancera sur le Stadium Course pour la première fois de sa carrière... Malgré ses 29 ans et une victoire en poche l’automne dernier. Rencontré pendant les points de presse des « recrues » hier matin, Svensson a estimé qu’il se sentait mal à l’aise dans cette position. « C’est bizarre, parce que je ne me considère pas comme une recrue. Je fais ce travail depuis huit ans. J’ai joué sur des parcours très difficiles parmi des plateaux très relevés. Mais bon, pour cet évènement, je suis une recrue. C’est un premier pied dans la porte des grands championnats. »

Svensson figure parmi les 32 recrues du Players, ce qui représente une nouvelle marque dans l’histoire du tournoi.

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