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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Garderie fermée pour des allégations sexuelles: une plainte déposée au ministère

Des parents veulent que la lumière soit faite et se posent beaucoup de questions

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Photo portrait de Antoine Lacroix

Antoine Lacroix

2022-05-11T04:00:00Z
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Des parents, dont leur enfant fréquentait une garderie fermée d’urgence deux fois en raison d’allégations d’abus sexuels, ont porté plainte au ministère, dénonçant avoir été tenus dans l’ignorance.

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«Si j’avais su qu’il y avait déjà eu enquête, jamais je n’aurais fait rentrer mes enfants là-bas. Il me semble que c’est une information dont on aurait dû être au courant», a déploré une mère de famille, qui a requis l’anonymat, comme tous les nombreux parents avec qui Le Journal a pu s’entretenir.

La garderie en milieu familial Les Petits Papillons, à Saint-Paul-de-Joliette dans Lanaudière, a dû fermer ses portes à la mi-avril après des verbalisations inquiétantes d’une fillette. Le conjoint de la propriétaire, Alexander Arce Guzman, 48 ans, est maintenant accusé d’agression sexuelle et incitation à des contacts sexuels sur un enfant.

«Personne ne nous disait rien au bureau coordonnateur ou à la DPJ. C’est lorsqu’on a commencé à se parler entre nous qu’on a compris qu’il y avait beaucoup de choses qu’ils ne nous avaient pas dit», a relaté une autre maman.

Bris de confiance

Des parents ne comprennent pas comment la garderie a pu rouvrir après une première enquête de décembre 2020 à mai 2021. Ils se questionnent à savoir si le milieu était sécuritaire pour les enfants, puisque l’accusé était en contact avec eux. 

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«Pour moi, c'est un gros bris de confiance. Ça ne donne plus du tout le goût d'envoyer son enfant dans une garderie en milieu familial», a soutenu une mère.  

«Ça amène beaucoup de questionnements, est-ce qu’ils ont fait des suivis serrés? Plusieurs sont très inquiets. Est-ce que d'autres enfants ont été victimes d'abus? Est-ce que mon enfant l'a été?», a soulevé un papa.

C’est pourquoi ce dernier, imité par d’autres parents, a formulé une plainte au ministère de la Famille contre le Bureau coordonnateur Les Joyeux Lutins pour faire la lumière sur la façon dont le tout a été géré. 

«Par respect pour le processus judiciaire et les victimes, je vais m’abstenir de tout commentaire», a indiqué sa directrice générale, Nathalie Loranger.

Peu de transparence

Son organisme a refusé de répondre aux questionnements du Journal, disant être tenue à la «confidentialité».

De son côté, le ministère de la Famille confirme qu'une plainte a été logée à la fin avril contre le bureau coordonnateur. 

«Le Ministère prend la situation au sérieux, des inspecteurs sont actuellement en contact avec le Bureau coordonnateur (BC) Les Joyeux Lutins afin de comprendre la situation et de s’assurer de la conformité des actions», a-t-on précisé par courriel. 

On indique également qu'en tant qu'organisme à but non lucratif, le bureau coordonnateur n'est «pas soumis au code d’éthique de la fonction publique» et ni à la Loi sur l’accès à l’information et aux renseignements personnels.

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