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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Violence conjugale: libérée des griffes de son ex après cinq ans de calvaire

L’accusé a été condamné à 20 mois de prison pour violence conjugale

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Photo portrait de Nicolas Saillant

Nicolas Saillant

2022-05-11T02:17:08Z
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Une jeune femme victime de violence conjugale extrême qui a finalement décidé de porter plainte pour de bon après cinq ans de calvaire a vu son ex-conjoint admettre sa culpabilité. Une étape libératrice qui lui permettra enfin de passer à autre chose.

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«Maintenant, le monde va me croire», a réagi avec émotion Shannie Bourget-Gagnon après que son ex a été condamné à 20 mois de prison, mardi, au palais de justice de Québec. «Je me sens libérée.»

À 22 ans, la jeune femme porte des cicatrices que peu de gens auront au cours d’une vie.

Au printemps 2017, sa mère et ses demi-sœurs étaient emportées dans le terrible accident automobile survenu dans la côte du Mont-Sainte-Anne. 

Charles-Antoine Duclos-Asselin, 27 ans, a été condamné à 20 mois de prison pour violence conjugale sur Shannie Bourget-Gagnon.
Charles-Antoine Duclos-Asselin, 27 ans, a été condamné à 20 mois de prison pour violence conjugale sur Shannie Bourget-Gagnon. Photo tirée de Facebook

L’adolescente de 17 ans se retrouvait alors orpheline, elle qui avait aussi perdu son père quelques mois plus tôt.

Démunie, elle s’était alors retrouvée entre les griffes d’un homme violent, sept ans plus vieux qu’elle, et ce, quelques mois avant de recevoir un imposant héritage. 

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Contrôle serré

Rapidement, Charles-Antoine Duclos-Asselin a exercé son emprise sur elle. «Il me demandait de supprimer mon Facebook et mon Snapchat. Il profitait de moi», relate la jeune femme. 

Duclos-Asselin l’a notamment convaincue de lui acheter une Mercedes avant de déménager en Beauce, «pour l’isoler». 

Il a exercé un contrôle serré sur la jeune femme, un harcèlement qui s’est amplifié lorsque l’héritage a été dilapidé. «J’ai eu souvent peur pour ma vie», lâche-t-elle.

Les gestes de violence ont atteint une gravité extrême lorsque Duclos-Asselin s’en est pris à elle dans un bar de la Beauce le soir du jour de l’An 2020.

Lorsqu’elle avait été hospitalisée après un épisode de violence le 1er janvier 2020, les policiers avaient pris des photos de ses blessures : traumatisme crânien, dents cassées, poignet cassé.
Lorsqu’elle avait été hospitalisée après un épisode de violence le 1er janvier 2020, les policiers avaient pris des photos de ses blessures : traumatisme crânien, dents cassées, poignet cassé. Photo courtoisie

La jeune femme a été battue à coups de pied devant témoins, puis frappée au visage à répétition une fois à la maison.

«Sa face était pleine de mon sang», relate celle qui s’est réfugiée dans la rue où un camionneur l’a amenée à l’hôpital. 

«Quand je me suis réveillée, j’avais des policiers autour de moi», raconte-t-elle, des photos de ses dents et d’un poignet cassés à l’appui.

Malgré cela, elle a d’abord refusé de porter plainte avant que les policiers lui présentent un miroir.

Plainte retirée «par amour»

Charles-Antoine Duclos-Asselin a été arrêté et fait une trentaine de jours de prison avant d’être libéré sous conditions.

Malgré les interdits de contact, l’accusé a continué de harceler Shannie Bourget-Gagnon pour qu’elle retire sa plainte.

«Il me mettait de la pression, il disait : “tu vas gâcher ma vie”», raconte celle qui a finalement retiré sa plainte par amour.

L’accusé de 27 ans a été réincarcéré pour de bon en décembre après que la victime a enfin décidé d’aller jusqu’au bout. «Je me suis rendu compte que c’était extrêmement grave», dit-elle.

Duclos-Asselin a reconnu sa culpabilité mardi sur tous les chefs d’accusation, dont voies de fait armées, voies de fait avec lésions, entrave à la justice et non-respect des conditions de probation à de multiples reprises.

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