Fraisiers en pot et champignon mycorhizien


Albert Mondor
Chères lectrices et chers lecteurs, si vous le voulez bien, commençons cette nouvelle année par des réponses aux nombreuses questions horticoles que vous m’avez posées ces derniers mois.

Q. Je voudrais savoir comment cultiver des fraises en contenant. Est-ce que c’est facile? Est-il nécessaire de couper les stolons?
M. Charles
R. La culture des fraisiers en pot est assez facile. Ce sont des plantes très adaptables qui peuvent pousser dans divers types de sols à condition qu’ils soient légers, frais et bien drainés. Lorsqu’on les cultive en contenant, il est souhaitable de leur fournir un terreau riche de haute qualité, composé de compost et de tourbe de sphaigne.
Comme les fraisiers n’ont pas besoin de beaucoup d’espace, on peut facilement les cultiver en panier suspendu, dans une boîte à fleurs ou même sur un mur végétalisé.
On peut aussi retrouver sur le marché horticole des contenants cylindriques érigés comportant de multiples trous, appelés «tours à fraises», dans lesquels les fraisiers poussent particulièrement bien. On peut facilement fabriquer soi-même ce genre de tours pour cultiver des fraises à partir de vieux tuyaux récupérés.
Les pots en textile épais – dont les pores sont remplis d’air – assurent une meilleure isolation des racines durant l’hiver. Pour augmenter les chances de survie de vos fraisiers, arrosez-les abondamment en octobre et, plutôt que de les laisser sur la terrasse ou le balcon, vous pouvez les déplacer et les disposer directement sur le sol vers la fin de novembre. N’hésitez pas à les recouvrir de feuilles mortes ou de neige.
En outre, il est préférable de tailler les rhizomes – sortes de tiges rampantes émises par la plupart des fraisiers – pour éviter l’épuisement des plants et favoriser leur productivité. Toutefois, rappelez-vous que vous aurez à remplacer certains plants tous les trois ans – ou chaque année s’ils n’ont pas survécu à l’hiver –, puisque la productivité des fraisiers diminue ou cesse carrément après quelques années.
Si l’idée d’avoir à faire la gestion des stolons ne vous réjouit pas, vous pouvez faire l’essai du fraisier alpin. Il s’agit d’un fraisier très florifère qui produit sans arrêt, de la fin du printemps jusqu’à l’automne, des petits fruits savoureux de forme allongée. Cette plante compacte, qui ne forme pas de stolons comme les autres fraisiers, est parfaitement rustique jusqu’en zone 3.

Q. Bonjour, M. Albert. J’ai entendu parler d’un champignon qu’on peut ajouter à la terre du potager et qui permet de récolter plus de tomates. Est-ce que ça marche vraiment?
Mme Charpentier
R. Le champignon auquel vous faites référence se nomme Rhizophagus irregularis. Il s’agit en fait d’un champignon mycorhizien pouvant vivre en symbiose avec certains végétaux que nous cultivons dans nos jardins, c’est-à-dire que ce champignon se fixe aux racines de certaines plantes et vit en association avec elles.
Le mycélium de ce champignon agit comme une extension du système de racines des plantes et permet à ces dernières de mieux s’approvisionner en eau et en éléments nutritifs, permettant, entre autres, d’obtenir une floraison et une fructification plus abondantes et plus uniformes. Plusieurs études scientifiques ont démontré que ce champignon augmentait la croissance et la productivité de certaines plantes potagères, notamment la tomate, de façon importante. Il diminue aussi le recours aux fertilisants et réduit l’incidence des maladies des racines et l’utilisation de fongicides.
Ce champignon est mélangé à de la perlite et vendu dans des contenants ou mélangé à des terreaux à base de compost et de tourbe vendus en sacs. Par exemple, le terreau Pro-Mix biologique pour légumes et fines herbes contient ce champignon mycorhizien.