Florence Longpré: où prend-elle son inspiration pour écrire la 2e saison d'«Empathie»?
Nathalie Slight
Florence Longpré transforme tout ce qu’elle touche en succès, avec une sensibilité et une audace qui marquent les esprits. L’autrice et comédienne écrit présentement la deuxième saison d’Empathie, une suite qui nous plongera encore plus loin dans les zones grises de l’âme humaine, afin de mieux comprendre l’incompréhensible.
• À lire aussi: Emanuelle Gagné-Néron fera partie des premières intrigues de cette populaire série
• À lire aussi: Stéphanie Boulay tourne la page et vend sa splendide maison de ville pour 649 900 $
• À lire aussi: Wilfred LeBouthillier souligne ses trois ans de mariage avec un message rempli d’amour
Florence, comment se déroule l'écriture de la deuxième saison d’Empathie?
Quand j’ai débuté l’écriture, j’ai publié la bonne nouvelle sur les réseaux sociaux, accompagnée de la chanson Under pressure. Je pense que tout le monde a compris ce que je voulais dire, et c’est vraiment sincère: j’espère être à la hauteur avec des intrigues qui vont susciter autant d'engouement que la première saison. Je ne peux pas faire semblant que cette pression n’existe pas, je vis avec quotidiennement.
Cette pression peut-elle servir de moteur à ta création?
Des fois, ça me motive, alors que d’autres, ça me paralyse un peu... ça peut même m'empêcher de dormir. Et ce qui est plutôt bizarre, c’est que je peux passer d'un extrême à l'autre, plusieurs fois par jour! Je suis toute seule devant mon ordinateur, à faire vivre mes personnages, je fais ce que je peux pour me gérer. (rires) Depuis que j’ai accepté ces montagnes russes d’émotions, ça m’arrive de ne plus penser du tout à la pression.
Ton amoureux, l’humoriste Pascal Cameron, a publié une jolie photo de toi sur Instagram, en pleine écriture d’Empathie!
Ne vous fiez pas à cette photo, j’ai l’air bien trop sérieuse et ordonnée, c’est assez rare que j’écrive à cet endroit! (rires) La plupart du temps, je m’installe sur le coin du sofa ou sur la banquette de la cuisine. Parfois, ça m’arrive aussi d’écrire dans des cafés, même si l’ambiance est un peu chaotique.
Possèdes-tu un rituel d'écriture?
J'aime bien écrire de 4 h à 6 h le matin, avant que les courriels entrent, que les nouvelles du jour sortent et que les autres distractions embarquent. C’est vraiment là que je suis le plus efficace, totalement dans ma bulle. L'écriture d'une série vient avec beaucoup de gestion alors en après-midi, je vais faire de la recherche et rencontrer des patients ou des psychiatres.
Tu continues de consulter des psychiatres pour écrire la série. N’est-ce pas?
Bien sûr, je n'ai pas le choix, ne serait-ce que pour faire parler les personnages. Même si j’ai beaucoup appris lors de l’écriture de la saison 1, même si je campe une psychiatre, je suis loin d'en être une pour vrai! (rires) Je peux donc compter sur la précieuse collaboration de deux spécialistes: le Dr Gilles Chamberland et la Dre Marie-Michèle Boulanger, tous les deux psychiatres à l’Institut Philippe-Pinel.
Ces discussions doivent être fascinantes!
Fascinantes et inspirantes. On se parle chaque semaine et on se rencontre chaque mois. Pour ce qui est des patients, je ne peux pas discuter avec ceux qui séjournent présentement à Pinel, parce que c'est trop dangereux. Mais j’ai rencontré des gens qui ont effectué un séjour en psychiatrie ou qui ont développé certaines pathologies que j’aborde dans la série.

Quels commentaires le public te fait le plus souvent à propos de la première saison?
Deux choses reviennent régulièrement: on me dit que les comédiens sont bons, crédibles, sincères. On me mentionne plus particulièrement le jeu de Brigitte Lafleur et Benoît Brière, qui s’abandonnent totalement dans la peau de patients. L’autre commentaire, que je n’avais pas vu venir, c'est la réponse du personnel qui travaille en milieu hospitalier. Des médecins m’ont confié avoir reconnu certains de leurs patients à l’écran, et ça leur a fait du bien.
Et toi, qu’est-ce que ça te fait?
Ça me touche, c’est certain. Des psychiatres m’ont même écrit pour me dire que la série aide à faire mieux comprendre leur métier. Pour le commun des mortels, c’est difficile de saisir ce que fait réellement un psychiatre, surtout quand on ne voit que des gros titres comme: «Cet homme est libéré, après avoir tué sa femme». C’est choquant, évidemment, mais on ne connaît jamais toute l’histoire derrière. Oui, certains agresseurs invoquent la maladie mentale pour éviter la prison, mais c’est assez rare. La plupart du temps, ce sont des gens qui ont la malchance d’être malades, à un point tel qu’ils en viennent à commettre un crime. Si la série permet de mieux comprendre cette réalité, même un peu, alors c’est déjà beaucoup.