Nickel dans l’air: Fitzgibbon se défend de contrôler l’Environnement
Nicolas Lachance | Bureau parlementaire
Le responsable de l’économie du Québec, Pierre Fitzgibbon, assure qu’il ne contrôle pas le ministère de l’Environnement comme le prétendent les oppositions en raison de la nouvelle norme sur le nickel dans l’air.
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«C’est faux de dire que je suis ministre de l’Environnement, mais c’est vrai de dire que je travaille très bien avec le ministère de l’Environnement », a affirmé Pierre Fitzgibbon mercredi matin à L’Assemblée nationale.
Hier, le gouvernement du Québec a confirmé qu’il allait de l’avant avec son règlement qui lui permet de quintupler les quantités de particules de nickel dans l’air quotidiennement sur son territoire.
En raison de la nouvelle norme de nickel dans l’air, les libéraux ont affirmé que Pierre Fitzgibbon était le vrai ministre de l’Environnement.
« Chaque décision qui est prise, que ce soit pour les redevances sur l'eau, que ce soit pour le nickel dans l'air, à chaque fois, ce sont des décisions qui sont prises pour des lobbies, les chums de Fitzgibbon », a martelé la libérale Isabelle Melançon.
Contre les GES
M. Fitzgibbon considère en réalité qu’il y a beaucoup de projets pour réduire les gaz à effets de serre (GES) qui sont économiques. « Tant mieux si les projets économiques peuvent contribuer à la lutte aux changements climatiques », a-t-il dit.
Pour la norme sur le nickel, le ministre de l’Économie admet qu’il n’est pas un expert de la santé publique, mais « qu’il y a des gens qui ont dit que c’était sécuritaire. »
Le chef parlementaire de Québec solidaire croit toutefois que l’augmentation de la norme nickel, permettra d’ouvrir la voie à des investissements massifs de l’industrie chimique qui polluera le Québec.
« Le gouvernement Legault va augmenter la norme de nickel dans l'air, autrement dit, va permettre à des entreprises multinationales de polluer l'air que respirent les Québécois et Québécoises pour faire plaisir aux multinationales », a pesté Gabriel Nadeau Dubois.
Il s’agit d’un argument qui ne tient pas la route, a plaidé M. Fitzgibbon.
« Pas vraiment. Pas plus que ce qui existait déjà avec le transport du minerai de Raglan jusqu’au port de Québec », a-t-il indiqué.
Pourtant, le vrai ministre de l’Environnement Benoit Charette a admis il y a quelques semaines que l’augmentation de la norme de nickel a « des impacts » sur la venue du géant BAFS à Bécancour.
« C’est bien certain qu’il y a des impacts [avec] cette norme-là, on envoie un signal », avait-il affirmé.
Acceptabilité sociale
Selon le Parti Québécois, le gouvernement se contredit lorsqu’il vante les vertus de l'acceptabilité sociale pour le tramway, mais qu’il ferme les yeux sur les inquiétudes environnementales et de santé des citoyens dans le dossier du nickel.
« C'est plutôt étonnant, ou voire contradictoire, de constater qu'il a autorisé une augmentation des particules de nickel dans l'air, en catimini, pour la région de Québec, pour notamment la Basse-Ville, le secteur de Limoilou, alors que, visiblement, il n'y a pas d'acceptabilité sociale pour ça », a mentionné le péquiste Sylvain Gaudreault.
De nombreux scientifiques, citoyens de Limoilou et d’ailleurs au Québec s’oppose à cette norme. Idem pour le maire de Québec, Bruno Marchand, et la majorité du conseil municipal à Québec qui ont entendu les explications des experts du gouvernement. La Santé publique régionale s’y est aussi opposée, tout comme les autres entités régionales. Seule la Direction nationale de la santé publique du Québec a soutenu que la norme était sécuritaire.
-Avec la collaboration de Geneviève Lajoie